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Accueil | Portraits | Lauren Bastide

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26 juin 2019

Temps de lecture : 14 minutes

26 juin 2019

Accueil | Portraits | Lauren Bastide

Lauren Bastide

Temps de lecture : 14 minutes

Militante pour la visibilité des femmes

Née à Orléans le 30 octobre 1980, Lauren Bastide est une journaliste et animatrice désormais connue pour son podcast féministe « La Poudre ».

La jour­nal­iste nait le 30 octo­bre 1980 à Orléans. Très dis­crète sur sa vie privée, il n’existe que peu d’informations sur son enfance. Elle déclare toute­fois avoir gran­di dans une famille val­orisant l’indépendance et le tra­vail des femmes. Elle est elle-même désor­mais mère de famille, ce dont elle a fait occa­sion­nelle­ment un engage­ment mil­i­tant, avec notam­ment une tri­bune coécrite avec l’auteur fémin­iste Titiou Lecocq et pub­liée dans Libéra­tion déplo­rant qu’on « cul­pa­bilise les femmes » qui don­nent le biberon ».

Elle réalise son rêve d’adolescente en entrant en 2005 dans la rédac­tion du mag­a­zine Elle en tant que pigiste. Elle devient quelques années plus tard en 2011 grand reporter, puis finale­ment en 2013 rédac­trice en chef du mag­a­zine. Durant ses dix ans de car­rière chez Elle, elle crée avec Sophie Fontanel dai­lyELLE.

C’est toute­fois le virage qu’elle prend vers le petit écran qui lui vaut son suc­cès. Elle devient en effet en 2015 chroniqueuse au « Grand Jour­nal ». Elle quitte l’émission suite aux remaniements de Vin­cent Bol­loré pour créer sa pro­pre émis­sion en podcast.

Pour ce faire, elle crée avec Julien Neuville « Nou­velles Ecoutes », un stu­dio indépen­dant de pro­duc­tion de pod­casts et lance le pod­cast fémin­iste « La Poudre », une série d’interviews intimistes de femmes célèbres.

Elle se définit elle-même comme une mil­i­tante fémin­iste, et recon­naît avoir été forte­ment influ­encée par le fémin­isme inter­sec­tion­nel : « Le fémin­isme que je défends est anti-colo­nial­iste, anti-cap­i­tal­iste, anti-raciste, il ne s’envisage pas sans lutte pour les droits des per­son­nes hand­i­capées, sans égal­ité pour toutes les per­son­nes LGBTQ. Bref il est rad­i­cal et révo­lu­tion­naire ! » (« Ren­con­tre avec Lau­ren Bastide, fémin­iste jusqu’au bout des ondes », Clé­ment Arbrun, ANous­Paris).

Formation

Après une hypokhâgne, Lau­ren Bastide entre en 2000 à l’Institut d’études poli­tiques de Stras­bourg, avec une spé­cial­i­sa­tion en rela­tions et affaires inter­na­tionales. Elle entre en 2002 au Cen­tre de For­ma­tion des Jour­nal­istes pour se for­mer en tant que jour­nal­iste pour la presse écrite.

Diplômée du CFJ en 2005, elle reprend des études en 2016. Elle obtient suite à cela en 2017 un Mas­ter 1 en études de genre, spé­cial­isé en soci­olo­gie, his­toire et poli­tique à l’Université Paris 8.

Parcours professionnel

Son par­cours pro­fes­sion­nel com­mence par les stages req­uis par sa for­ma­tion au Cen­tre de For­ma­tion des Jour­nal­istes, qu’elle effectue au Cour­ri­er inter­na­tion­al, à l’agence de presse Reuters et au quo­ti­di­en Le Monde.

D’abord pigiste pour des media papiers, Lau­ren Bastide se posi­tionne d’emblée sur le créneau de la mode fémi­nine, avec des par­tic­i­pa­tions à des mag­a­zines à forte dimen­sion qual­i­ta­tive et artis­tique. Elle écrit ain­si de 2009 à 2011 pour le bi-annuel Lurve Mag­a­zine, spé­cial­isé sur la mode et la pho­togra­phie, puis de 2012 à 2014 pour Anti­dote Mag­a­zine, mag­a­zine de mode lui-même conçu comme un objet artistique.

Elle par­ticipe au jour­nal Elle Mag­a­zine durant plus de 9 ans. Elle est d’abord pigiste, de 2005 à 2011, puis devient en 2011 grand reporter pour le mag­a­zine. Elle obtient finale­ment en 2013 le poste de rédac­trice en chef, qu’elle assure jusqu’en avril 2015. Durant son pas­sage chez Elle Mag­a­zine, elle crée et conçoit avec Sophie Fontanel entre 2012 et 2015 pour le média un site web dédié à l’actualité de la mode, dailyELLE.fr, dont elle assure égale­ment la pro­mo­tion sur les réseaux soci­aux (vidéo Elle du 23 jan­vi­er 2013).

Elle com­mence sa car­rière télévi­suelle en par­al­lèle de son poste chez Elle Mag­a­zine, en tant que chroniqueuse pour « Le Grand 8 » de Lau­rence Fer­rari sur la chaîne du groupe Canal, D8. Ses chroniques heb­do­madaires, qu’elle assure de 2012 à 2014, por­tent sur l’actualité mode de la semaine.

Elle devient ensuite, en 2015, chroniqueuse pour « Le Grand Jour­nal » de Canal +. C’est Renaud Le Van Kim, pro­duc­teur his­torique de l’émission, qui la recrute. Cette tran­si­tion vers le petit écran lui assure un suc­cès nation­al. Elle recon­naî­tra par la suite avoir très mal vécu cette expéri­ence suite au remaniement de l’émission voulue par Vin­cent Bol­loré action­naire majori­taire du groupe Viven­di, qui avait alors racheté la chaîne (« Lau­ren Bastide racon­te son année d’enfer au « Grand Jour­nal », Alexan­dre Comte pour Les Inrock­upt­ibles, arti­cle pub­lié le 01 novem­bre 2016). Vin­cent Bol­loré licen­cie finale­ment Maïte­na Biraben tan­dis que Lau­ren Bastide, elle, aurait elle-même choisi de quit­ter la chaîne. La jour­nal­iste con­teste par con­tre les rumeurs d’un désac­cord entre l’animatrice et elle.

Elle lance en décem­bre 2016 sa pro­pre émis­sion fémin­iste en pod­cast, « La Poudre ». Pour ce faire, elle crée avec Julien Neuville « Nou­velles Ecoutes », un stu­dio indépen­dant de pro­duc­tion de pod­casts, dont elle assure la prési­dence. L’émission, dif­fusée tous les quinze jours, ques­tionne la manière dont les femmes de notre siè­cle ont été mar­quées par la société dans laque­lle elles ont gran­di et évolué. Lau­ren Bastide reçoit ain­si à chaque émis­sion une nou­velle femme artiste, activiste, poli­tique, dans une cham­bre d’hôtel pour une con­ver­sa­tion per­son­nelle et intime sur son enfance, sa car­rière et ses combats.

A tra­vers le tra­vail du stu­dio Nou­velles Écoutes, Lau­ren Bastide a ain­si dévelop­pé une activ­ité de pro­duc­trice, puisque le stu­dio s’est diver­si­fié dans la pro­duc­tion d’autres émis­sions sur des sujets divers, et pro­pose égale­ment l’accompagnement des entre­pris­es dans des pro­jets de « brand content ».

Elle se recen­tre ain­si sur le for­mat radio. Le suc­cès de son pod­cast lui vaut d’être invitée durant l’été 2017 à ani­mer une émis­sion sur France Inter, « Les Savantes », sur le même mod­èle que son pod­cast puisqu’il s’agit d’interview de femmes expertes dans leur domaine (« Tout l’été, Lau­ren Bastide invite des femmes savantes à son micro », Cheek Mag­a­zine, pub­lié le 13 juil­let 2017).

Parcours militant

Mil­i­tante fémin­iste assumée, Lau­ren Bastide a fait de l’égalité pro­fes­sion­nelle femmes – hommes au sein des rédac­tions son cheval de bataille. Elle devient porte-parole de Prenons la Une, col­lec­tif qui sen­si­bilise à la faible représen­ta­tion des femmes dans les rédac­tions et qu’elle rejoint en 2014. A par­tir de 2018, le col­lec­tif se mue en asso­ci­a­tion et ajoute une corde à son arc ; la défense des jour­nal­istes subis­sant du har­cèle­ment dans leur vie professionnelle.

Pour mieux se for­mer aux ques­tions fémin­istes, elle retourne à l’université en 2016 pour se for­mer en études de genre. Son mémoire est dédié aux ques­tions de représen­ta­tion, notam­ment des femmes non blanch­es, dans la presse fémi­nine. Elle défend en effet un fémin­isme inclusif et inter­sec­tion­nel, s’étant elle-même intéressée aux ques­tions fémin­istes à tra­vers la lec­ture d’auteurs afro-féministes.

Elle milite plus glob­ale­ment pour une meilleure vis­i­bil­ité des femmes dans l’espace pub­lic, ain­si qu’elle l’explique dans une vidéo Brut pub­liée le 28 novem­bre 2018 et rapi­de­ment dev­enue virale avec plus de 30 000 vues en juin 2019. Elle y souligne que sur une journée entière de médias tous con­fon­dus, les femmes n’occupent que 24% du temps médi­a­tique. Elle cri­tique égale­ment le manque de diver­sité des femmes représen­tées : « Plus on va dans la dis­crim­i­na­tion, plus on cumule, finale­ment, de critères dis­crim­i­nants, moins on a de chance de se voir représen­ter dans les médias, explique-t-elle. Je me suis ren­du compte que cette invis­i­bil­i­sa­tion médi­a­tique, on la retrou­vait dans la plu­part des champs de pro­duc­tion, de con­nais­sance et de pen­sée. On va la retrou­ver dans l’art, la poli­tique, la lit­téra­ture, la recherche, la sci­ence et dans l’histoire. ». Elle y expose enfin le con­cept fémin­iste de « man­ter­rupt­ing » ou « mansplain­ing », selon lequel les hommes auraient l’habitude de con­damn­er les femmes au silence par leur atti­tude (déri­sion, min­imi­sa­tion des pro­pos…), voire en inter­rompant leur pro­pos ou en leur expli­quant ce qu’elle voulait dire à leur place.

Elle ani­me d’octobre 2018 à mai 2019 au Car­reau du Tem­ple un cycle de ren­con­tres-con­férences inti­t­ulé Présen.t.e.s. Un jeu­di par mois, elle reçoit un invité dif­férent pour dis­cuter de la place des femmes dans l’espace public.

Publications

Lau­ren Bastide pub­lie en octo­bre 2017 avec Jeanne Damas, A Paris, aux édi­tions Gras­set. L’ouvrage pro­pose vingt por­traits de Parisi­ennes aux pro­fils et de quartiers dif­férents, for­mant ain­si une forme d’éloge poé­tique et intime de la femme parisi­enne. Il se con­clut avec les bonnes adress­es parisi­ennes des deux auteurs.

Collaborations

Elle crée en décem­bre 2016 avec Julien Neuville, ancien reporter pour Le Monde, M le mag­a­zine du Monde, L’Equipe et GQ, Nou­velles Écoutes, un stu­dio de pro­duc­tion de pod­casts. Celui-ci pro­duit dès sa créa­tion l’émission fémin­iste de Lau­ren Bastide, « La Poudre », mais pas seule­ment. Le stu­dio pro­duit autant des émis­sions sportives (« Ban­quette »), culi­naires (« Bouf­fons »), ou encore économiques (« Splash »), artis­tiques (« Pri­mo ») et cul­turelles (« Vieille Branche »), que fémin­istes (« La Poudre », « Quoi de Meuf ? ») ou LGBT (« Quouïr »).

Ce qu’elle gagne

Non con­nu.

Sa nébuleuse

Sophie Fontanel : jour­nal­iste et auteur, elle se fait con­naître comme rédac­trice en chef adjointe de Cos­mopoli­tan, puis comme grand reporter pour Elle. Elle monte avec Lau­ren Bastide dail­lyELLE, quo­ti­di­en de la mode sur le web.

Julien Neuville : grand reporter pour Le Monde, M le mag­a­zine du Monde, L’Equipe et GQ, il a créé avec Lau­ren Bastide en 2016 le stu­dio Nou­velles Ecoutes, pour pro­duire des pod­casts et accom­pa­g­n­er les entre­pris­es dans la créa­tion de brand con­tent. Le stu­dio se lance avec deux émis­sions, « La Poudre », pod­cast fémin­iste de Lau­ren Bastide, et une émis­sion de Julien Neuville, « Banquette ».

Jeanne Damas : créa­trice de mode, man­nequin et influ­enceuse, elle est notam­ment con­nue via le blog de mode qu’elle ani­me. Elle crée en 2016 sa pro­pre mar­que, Rou­je. Elle coécrit avec Lau­ren Bastide A Paris, une série de vingt por­traits de parisi­ennes. Les deux femmes se ren­con­trent par hasard au défilé Jacque­mus. Alors incon­nues l’une de l’autre, elles sont pho­tographiées ensem­ble. C’est Jeanne Damas qui retrou­ve la pho­to sur Insta­gram et cherche l’identité de Lau­ren Bastide. Quelques années plus tard, elle l’appelle pour par­ticiper à son pro­jet de livre.

Elle l’a dit

Sur l’attitude de Maïte­na Biraben, ani­ma­trice du « Grand Jour­nal » alors qu’elle-même y était chroniqueuse, face à la pres­sion exer­cée sur l’émission après le rachat de Canal par Vin­cent Bol­loré : « Pen­dant toute cette année, j’ai ressen­ti une pro­fonde empathie pour Maïte­na. Je me dis­ais : « Putain, la meuf, elle tient ». Elle fait son émis­sion tous les soirs, tous les matins on lui reproche quelque chose, mais elle y retourne. Alors que ça devait être insouten­able : une pres­sion qui vient du dessus, des côtés, de l’intérieur, de l’extérieur… Moi qui suis fémin­iste, je con­sid­ère qu’on lui a mis des bâtons dans les roues parce que c’était la pre­mière femme qui tenait ce poste. J’étais vrai­ment vénère de tout ce qu’on déver­sait sur elle ». (« Lau­ren Bastide racon­te son année d’enfer au « Grand Jour­nal », Alexan­dre Comte pour Les Inrock­upt­ibles, arti­cle pub­lié le 01 novem­bre 2016).

« Le mag­a­zine ELLE m’a for­mée, il a fait la jour­nal­iste que je suis aujourd’hui, mais au fil des années, j’ai pris con­science que les lignes du fémin­isme bougeaient et qu’on ne pou­vait pas se con­tenter de faire ce qu’on avait tou­jours fait. Je ne me recon­nais plus dans le “nous” cen­sé représen­ter toutes les femmes, et c’est la plu­ral­ité de ce “nous” que je veux inter­roger dans « La Poudre », en m’intéressant à l’afroféminisme et l’intersectionnalité, par exem­ple » (Inter­view don­née à Myr­i­am Lev­ain pour ChEEk Mag­a­zine, pub­liée le 15 novem­bre 2016).

Sur ses inspi­ra­tions dans la créa­tion de son pod­cast « La Poudre » : « Mon envie provient de « Radio­scopie » de Jacques Chan­cel dans les années 60. Je suis tombée sur des émis­sions avec Brigitte Bar­dot, Arlet­ty, Simone Veil, Françoise Giroud, toutes ces icônes de mon pan­théon per­son­nel. Cela avait une autre gueule à l’époque avec cette forme d’élégance et de pudeur où l’on ne coupe pas la parole, où l’on respecte les silences. Le rythme est beau­coup plus lent. On est loin du ton fréné­tique de la généra­tion Cyril Hanouna ». (Inter­view don­née à David Her­man pour Say Who et pub­liée le 05 jan­vi­er 2017).

Sur l’ambiance intimiste de son pod­cast « La Poudre » : « D’abord, les inter­views se passent dans une cham­bre d’hôtel, et c’est délibéré. On se retrou­ve dans un espace con­finé et neu­tre, à la fois imper­son­nel et fam­i­li­er. Ensuite le pod­cast réclame une pro­duc­tion légère, moi et mon micro, sans con­traintes de maquil­lage ou de caméras. Con­traire­ment à la télé, ma démarche est plus « nue », d’autant que la mise en ligne se fait qua­si­ment à l’état brut. Et puis on prend le temps, une heure avec des ques­tions sur l’enfance, sur les moments clés qui for­gent une vie. Mes invitées con­fient des choses très intimes, elles se font du bien. A la fin, on se prend dans les bras et elles me remer­cient qua­si-sys­té­ma­tique­ment. » (Inter­view don­née à David Her­man pour Say Who et pub­liée le 05 jan­vi­er 2017).

« Pour moi, l’ob­sta­cle prin­ci­pal à l’é­gal­ité entre les sex­es est celui des croy­ances (« les femmes ne sont pas faites pour les math­é­ma­tiques ») et des représen­ta­tions — il n’y a eu qu’une seule femme Prix Nobel d’é­conomie. » (« « Les Savantes » sur France Inter : un micro ten­du aux femmes qui savent », Car­ole Lefrançois, Tel­era­ma, pub­lié le 18 août 2017).

« Je me suis tou­jours con­sid­érée comme fémin­iste. Mes par­ents m’ont trans­mis l’idée qu’il est très impor­tant qu’une femme tra­vaille, soit indépen­dante. Iels m’ont élevée en me dis­ant que je pou­vais tout faire, que rien ne m’était fer­mé. Après, comme beau­coup, j’étais plutôt une fémin­iste light, c’est-à-dire que je n’avais pas lu de théorie, et pas com­pris tous les enjeux con­cer­nant les femmes moins priv­ilégiées que moi. Il y a deux moments en par­ti­c­uli­er qui m’ont ouvert les yeux. D’abord, quand je tra­vail­lais au Elle, des col­lec­tifs de femmes noires et con­tre la grosso­pho­bie m’ont inter­pel­lée plusieurs fois. Elles m’ont fait réalis­er que le jour­nal représen­tait une uni­formi­sa­tion des femmes et por­tait un mes­sage uni­ver­sal­iste, qui est en fait dis­crim­i­nant pour beau­coup de femmes. J’ai donc com­mencé à m’intéresser aux autri­ces afrofémin­istes. En fait, c’est l’afroféminisme qui m’a amenée à explor­er la théorie fémin­iste en général. Et puis, il y a eu ce jour où j’ai décou­vert que seule­ment 24 % du temps de parole était accordé aux femmes chaque jour dans les médias en France. Ce chiffre m’a estom­aquée et m’a don­né envie d’être plus mil­i­tante et vin­dica­tive. Mon fémin­isme est très axé sur la ques­tion de la représen­ta­tion, car c’est là-dessus que j’ai été inter­pel­lée et que j’essaie d’agir. » (« Lau­ren Bastide : « je n’en peux plus qu’on inter­rompe les femmes à chaque phrase », Inter­view accordée à Roseaux, pub­lié le 26 sep­tem­bre 2018).

« L’invisibilisation des femmes, c’est le fait que les vécus des femmes, les paroles des femmes, les pen­sées des femmes, le tra­vail des femmes soient glob­ale­ment occultés, ‘silen­ciés’ dans l’espace pub­lic. Le pre­mier lieu où l’invisibilisation des femmes m’a frap­pée, c’est les médias. Un beau jour, je suis tombée sur ce chiffre qui est issu d’une étude qui s’appelle le Glob­al Media Mon­i­tor­ing Project. Le chiffre est le suiv­ant: les voix des femmes sur une journée entière de médias, tous con­fon­dus, ne représen­tent que 24% du temps médi­a­tique. » Vidéo Brut pub­liée le 28 novem­bre 2018.

« Le fémin­isme que je défends est anti-colo­nial­iste, anti-cap­i­tal­iste, anti-raciste, il ne s’envisage pas sans lutte pour les droits des per­son­nes hand­i­capées, sans égal­ité pour toutes les per­son­nes LGBTQ. Bref il est rad­i­cal et révo­lu­tion­naire ! » (« Ren­con­tre avec Lau­ren Bastide, fémin­iste jusqu’au bout des ondes », Clé­ment Arbrun, ANous­Paris).

On a dit à son sujet

« Quand je l’ai con­nue, on dis­ait tou­jours (moi la pre­mière), qu’elle ressem­blait à Brigitte Bar­dot […]. Je crois que la télé a démoli en elle tout désir d’être « la belle blonde, la jolie fille du moment » ». Sophie Fontanel, citée dans « Lau­ren Bastide, femme de paroles, par Célia Héron, pub­lié le 12 jan­vi­er 2018 sur Le Temps.

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