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20 mai 2022

Temps de lecture : 9 minutes

20 mai 2022

Accueil | Portraits | Frédéric Schlesinger

Frédéric Schlesinger

Temps de lecture : 9 minutes

Le « Rackham le rouge » de la Maison Ronde

Frédéric Schlesinger est né le 3 janvier 1953 dans le IXème arrondissement de Paris – certaines sources situent néanmoins son lieu de naissance à Montpellier. Il est le fils d’un gérant de société, Daniel Schlesinger et de Annie Alard, Directrice d’établissement spécialisé et psychanalyste. Divorcé, il est père de trois enfants.

Les débuts

Frédéric Schlesinger fait ses débuts en qual­ité d’indépendant. C’est à Mont­pel­li­er que celui que ses amis appel­lent, « tig­nasse rousse » oblige, « Rack­ham le Rouge », com­mence sa car­rière à l’antenne. Pas­sion­né de moto, il monte un média sur ces véhicules. Après avoir dirigé le réseau indépen­dant RFM Sud-Ouest – il était proche de Patrick Mey­er, fon­da­teur de RFM — il prend la direc­tion générale du pôle Radio pour le groupe Lagardère ; il le quit­tera en 2003 à la mort de Jean-Luc Lagardère. Évolu­ant plusieurs années au sein du groupe privé, et être devenu l’administrateur de Médi­amétrie, il rejoint le groupe Radio France. En 2006, il prend la direc­tion de France Inter, qu’il assure jusqu’en 2009. Avec des audi­ences hautes et une « iden­tité » fière­ment revendiquée, son pas­sage est plutôt bien perçu. Pas­sant de con­seiller auprès du prési­dent de Radio France à fon­da­teur d’une entre­prise de pro­duc­tion audio­vi­suelle, de « con­seil et de média design », il fait un pas­sage par l’INA avant de revenir au sein du groupe Radio France.

À la rescousse d’Europe 1

En 2017, Schlesinger quitte Radio France, dont il était directeur délégué aux antennes et aux pro­grammes, pour pren­dre la tête d’Europe 1. Son départ est perçu pour cer­tains comme un « gros coup », dû à un Arnaud Lagardère avide de voir par­tir avec lui des tal­ents. On lui attribuait d’ailleurs le « renou­veau des sta­tions de Radio France » et leurs audi­ences records (notam­ment pour France Inter et France Cul­ture). Pour lui, « il s’agit boucler une his­toire per­son­nelle », comme lui a pro­posé Lagardère. Un mou­ve­ment du pub­lic au privé d’un con­seiller du PDG de la Mai­son Ronde, Math­ieu Gal­let, qui a préféré rejoin­dre les rangs de Lagardère reçoit un accueil mit­igé. Par ailleurs, son arrivée à la tête de la Radio arrive dans un con­texte de crise : Denis Olivennes, dirigeant d’Europe 1 est écarté par Arnaud Lagardère alors que la radio voit ses audi­ences chuter.

Pour celui qui est alors (2017) le Vice-Prési­dent Directeur Général d’Europe 1, cette dernière est à l’origine des dernières inno­va­tions radio­phoniques. « Tout ce qui fait la radio général­iste d’aujourd’hui a été inven­té ici », explique-t-il. Aspi­rant à « par­ler à l’intelligence de ses audi­teurs, « au cen­tre de tout », le dirigeant entend alors « observ­er le monde avec lucid­ité mais aus­si un sourire en coin ».

Le nou­veau VP se donne alors pour but de faire revenir les 500 000 audi­teurs qui avaient déserté la radio au cours des douze derniers mois passés. L’ambition : dessin­er les piliers de la radio, « regarder de l’avant », « retrou­ver un temps d’avance », « respir­er les années 2020 ». Il assure alors que les per­son­nal­ités appré­ciées des antennes, à l’image de Christophe Hon­de­lat­te, Nico­las Poin­caré ou Sonia Mabrouk, seront bien de cette nou­velle aven­ture. Il y réin­tè­gre Patrick Cohen, qui avait été ani­ma­teur sur l’antenne dix ans plus tôt, louant son « extrême rigueur et son tal­ent d’intervieweur » ; il fait venir des fig­ures de France Inter pour la mati­nale, qu’il veut « éclec­tique et ouverte au monde du diver­tisse­ment et de la cul­ture », des vis­ages de RMC pour le petit matin et de Canal + pour elle de dix heures à midi.

Départ d’Europe 1

L’engouement pour « mon­sieur audi­ences » sera de courte durée : l’hémorragie con­tin­u­ant, Schlesinger est remer­cié en avril 2018, alors même qu’il avait assuré avoir trois ans devant lui pour en assur­er la recon­struc­tion. Il sera rem­placé par son ancien sub­al­terne (il en était le directeur de la rédac­tion) de Radio France, Lau­rent Guimi­er, qui y fera égale­ment un pas­sage éphémère. Il opposera à ce départ pré­cip­ité (après un an d’exercice) que la perte d’auditeurs venait essen­tielle­ment des deux saisons précé­dentes et qu’il lui aurait fal­lu davan­tage de temps pour opér­er une véri­ta­ble recon­quête des audiences.

Origines et formations

Il fait son lycée à l’établissement Jof­fre de Montpellier.

Il est tit­u­laire d’une licence de sociologie.

Parcours professionnel

  • De 1972 à 1980, il est gérant de l’établissement SARL Scratch Moto.
  • De 1986 à 1990, il est fon­da­teur et dirigeant du réseau local indépen­dant RFM Sud-Ouest, qui com­porte huit stations.
  • Par­al­lèle­ment, de 1986 à 1989, il est gérant de la SARL CIA / SMRG, Cen­trale inter­na­tionale d’achat / Schlesinger Mon­tet Reboul Graby.
  • De 1990 à 1993, il est directeur de Per­for­mances SA RFM.
  • De 1993 à décem­bre 1997, il est mem­bre du direc­toire et directeur général de RFM.
  • De décem­bre 1997 à novem­bre 2001, il est directeur général du pôle Radio pour le groupe Lagardère, com­posé de RFM et Europe 2.
  • De jan­vi­er 1998 à avril 2000, il est prési­dent du Syn­di­cat des édi­teurs radio­phoniques nationaux, qui regroupe Nos­tal­gie, Fun Radio, RTL2, RFM et Europe 2).
  • En 1999, il devient admin­is­tra­teur de Médiamétrie.
  • De novem­bre 2001 à sep­tem­bre 2003, il est prési­dent-directeur général du groupe MCM ; il est aus­si respon­s­able des chaînes musi­cales du groupe Lagardère Thé­ma­tiques, qui com­porte notam­ment MCM, MCM2, MCMA, MCM Bel­gique et Mez­zo.
  • De novem­bre 2001 à sep­tem­bre 2003, il y joint la fonc­tion de directeur général adjoint de Lagardère Thématiques.
  • De novem­bre 2003 au 2 mai 2006, il est directeur du Mouv’.
  • Du 2 mai 2006 à sep­tem­bre 2006, il est directeur délégué de France Inter.
  • De sep­tem­bre 2006 au 18 juin 2009, il est directeur de France Inter.
  • Du 18 juin 2009 au 28 févri­er 2010, il est con­seiller auprès de la prési­dence de Radio France.
  • En mars 2010, il fonde et pré­side la Société de pro­duc­tion audio­vi­suelle, de con­seil et de média design We Will Group. 
  • Du 1er décem­bre 2010 à juin 2011, il est directeur délégué à la pro­duc­tion et aux édi­tions de l’Institut nation­al de l’audiovisuel (INA).
  • De juin 2011 à mai 2014, il est directeur délégué aux con­tenus de l’INA.
  • De mai 2014 à mai 2017, il est directeur délégué aux antennes et aux pro­grammes de Radio France, mem­bre du comité exécutif.
  • De mai 2016 à novem­bre de la même année, il est directeur par intérim du réseau France Bleu.
  • De mai 2017 à mai 2018, il est vice-prési­dent et directeur général d’Europe 1.
  • De jan­vi­er 2018 à mai 2018, il est admin­is­tra­teur de Médiamétrie.
  • Depuis juin 2018, il est fon­da­teur et prési­dent de la société de con­seil stratégique Schles.

Vie privée

S’il est d’abord pas­sion­né de moto, à la tête d’un mag­a­sin mont­pel­liérain de deux-roues au début de sa vie pro­fes­sion­nelle, Schlesinger est aus­si grand ama­teur de rock. Il fut dans le clavier du groupe Regrets et com­posa la musique du « tube » J’veux pas ren­tr­er chez moi seule. 

Distinctions

Il est fait Cheva­lier des Arts et des Let­tres le 23 novem­bre 2007.

Nébuleuse

Pen­dant son pas­sage à Radio France, il est proche con­seiller de Math­ieu Gal­let, dont il con­fesse qu’il « est un grand mon­sieur de l’au­dio­vi­suel pub­lic auprès duquel [il a] pris beau­coup de plaisir à tra­vailler. Mais aus­si un hon­nête homme à tous les points de vue. » Ce dernier sera con­damné quelques mois plus tard par le sys­tème judi­ci­aire qui le con­damne pour favoritisme à un an de prison avec sur­sis et 20 000 euros d’amende. Il refusera de pren­dre ses respon­s­abil­ités comme le lui con­seille alors le min­istre de la Cul­ture ; ce seront les « sages » du CSA qui le démet­tront con­tre son gré, à l’unanimité. Un hon­nête homme, en somme.

Il l’a dit

« Le rock c’est mon tro­pisme », Mont­pel­li­er, ma ville, 28/07/2009.

« Lorsque j’en­tends dire que France Inter est une radio de gauche, cela me fait rire. Nous avons ouvert les fenêtres, investi tous les domaines cul­turels. C’est un espace de lib­erté fon­da­men­tal où le débat démoc­ra­tique s’ex­erce pleine­ment », Mont­pel­li­er, ma ville, 28/07/2009.

« Tout ce qui fait la radio général­iste d’aujourd’hui a été inven­té ici », La Let­tre Pro, 07/09/2017.

« Europe 1, c’est sim­ple. C’est une vision du monde, une radio qui partage le quo­ti­di­en de celles et ceux qui l’écoutent, le média de la sol­i­dar­ité et de l’action con­crète. Europe 1 s’engage auprès de ses audi­teurs eux-mêmes acteurs et témoins de boule­verse­ments poli­tiques, économiques, soci­aux et cul­turels sans équiv­a­lent, les boule­verse­ments du 21ème siè­cle. Il s’agit de dress­er le por­trait des années 2020, en s’appuyant sur les piliers de la sta­tion qui sont aus­si ceux de notre vie : l’information, le savoir, la con­nais­sance pour mieux com­pren­dre. Le diver­tisse­ment, le rire et la curiosité pour avancer mal­gré tout », La Let­tre Pro, 7/09/2017.

« Nous voulons faire d’Eu­rope 1 une radio engagée qui répond à l’ex­i­gence de moral­i­sa­tion de l’e­space pub­lic, qui dresse le por­trait de son époque en se plaçant dans le tem­po de l’His­toire qui s’écrit au quo­ti­di­en, en France et dans le monde avec toute la réflex­ion néces­saire pour dis­cern­er les enjeux de demain. », L’Obs, 17/07/2017.

Ils l’ont dit

« C’est un ani­mal à sang froid cour­tois et sans état d’âme. Force m’est d’ad­met­tre que l’ad­jec­tif “pro­fes­sion­nel”, dont on se gar­garise volon­tiers dans ce méti­er, con­vient tout à fait à son genre de beauté. Per­son­nelle­ment, je n’ai jamais eu à m’en plain­dre », Didi­er Porte, Mont­pel­li­er, ma ville, 28/07/2009.

« Schlesinger est un vrai mec de radio et de pro­grammes. C’est aus­si un excel­lent man­ag­er. Il est fort pour gér­er les tal­ents. Il sent les gens, les met sur les rails et les pousse quand il les a choi­sis. Pareil pour les directeurs d’an­tenne [Lau­rence Bloch à Inter, Lau­rent Guimi­er à France Info, etc., ndlr], qu’il a lais­sés boss­er sans se mêler de tout.», Anonyme, per­son­nal­ité de France Inter, Libéra­tion, 26/04/2017.

« C’est un très grand pro­fes­sion­nel.», Jean-Pierre Elk­a­b­bach, Libéra­tion, 26/04/2017.

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