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Limiter la couverture des faits divers : une partie de la gauche cherche-t-elle à voiler le réel ?

9 juillet 2025

Temps de lecture : 3 minutes
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Limiter la couverture des faits divers : une partie de la gauche cherche-t-elle à voiler le réel ?

Temps de lecture : 3 minutes

Limiter la couverture des faits divers : une partie de la gauche cherche-t-elle à voiler le réel ?

Un amende­ment déposé par des députés écol­o­gistes et de gauche vise à réduire la cou­ver­ture des faits divers dans les médias publics, dénonçant leur instru­men­tal­i­sa­tion par « l’extrême droite ». Une mesure qui pour­rait occul­ter des drames comme ceux de Lola et Thomas.

De Rousseau à Autain

Un groupe de députés écol­o­gistes et de gauche, inclu­ant des fig­ures comme San­drine Rousseau et Clé­men­tine Autain, a déposé un amende­ment le 25 juin 2025 dans le cadre de la réforme de l’audiovisuel pub­lic. Ce texte pro­pose une « réflex­ion édi­to­ri­ale » pour lim­iter la place des faits divers dans les médias publics, accusés d’alimenter une « panique morale » orchestrée par l’extrême droite.

Effacer les noms de Lola et de Thomas

Selon les auteurs, des événe­ments comme les meurtres de Lola à Paris (2022) et de Thomas à Crépol (2023) auraient été exploités par des médias comme CNews ou des fig­ures comme Éric Zem­mour pour pro­mou­voir des dis­cours sécu­ri­taires et anti-immi­gra­tion, via des ter­mes comme « ensauvage­ment » ou « francocide ».

Cet amende­ment, rédigé par les équipes de Sophie Tail­lé-Polian, mem­bre du micro par­ti Généra­tion de Benoît Hamon, soulève des ques­tions graves. En restreignant la cou­ver­ture des faits divers, il risque de pass­er sous silence des affaires mar­quantes impli­quant des jeunes, comme celles de Lola, ado­les­cente assas­s­inée dans des cir­con­stances trag­iques, ou de Thomas, vic­time d’une attaque vio­lente lors d’une fête de village.

Ces drames, qui ont boulever­sé l’opinion publique, pour­raient être relégués au sec­ond plan, pour des raisons poli­tiques, notam­ment pour cacher l’identité des crim­inels, pri­vant les citoyens d’une infor­ma­tion essen­tielle sur la réal­ité de l’insécurité.

« Racialisation » des faits divers, aux frontières du réel la négation continue

Le texte dénonce une « racial­i­sa­tion » des faits divers, admet­tant implicite­ment que ces fameux faits divers impliquent sou­vent plus cer­taines soci­olo­gies de per­son­nes que d’autres. Par ailleurs l’amendement ignore la sub­jec­tiv­ité inhérente à ce que sont les faits divers.

L’affaire Nahel pour­rait ain­si être con­sid­érée comme un fait divers. La nuance sem­ble porté sur la car­ac­tère réguli­er et répété des phénomènes. Il con­vient alors de tranch­er dans les rédac­tions : les vio­lences poli­cières sont-elles courantes ? Sont-elles régulière­ment au détri­ment de cer­tain en particulier ?

De la même manière les auteurs des meurtres à Crépol ou dans l’affaire Lola répon­dent-ils à des critères com­muns récur­rents ? Le fameux élé­ment « sys­témique » devenu un élé­ment de lan­gage à la mode depuis plusieurs années.

Liberté éditoriale

Les faits divers, qui peu­vent s’avérer être un busi­ness floris­sant, ne sont pas neu­tres : leur sélec­tion répond sou­vent à des sen­si­bil­ités poli­tiques, l’absence de leur traite­ment égale­ment. Il en va ici de la lib­erté édi­to­ri­ale et l’on peut même se deman­der pourquoi les jour­nal­istes du ser­vice pub­lic ou leurs syn­di­cats ne s’offusquent pas de voir des députés leur don­né une feuille de route éditoriale ?

Adopter cet amende­ment pour­rait instau­r­er un fil­tre idéologique sup­plé­men­taire sur l’audiovisuel pub­lic, au risque de cen­sur­er des réal­ités dérangeantes. Les faits divers, bien que sub­jec­tifs, reflè­tent sou­vent des frac­tures tan­tôt raciales tan­tôt sociales que l’opinion publique a le droit de con­naître. En voulant les min­imiser, la gauche pour­rait accentuer le sen­ti­ment d’opacité et d’injustice, ali­men­tant para­doxale­ment les dis­cours qu’elle pré­tend combattre.

Rodolphe Cha­la­mel

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