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Les enfants gâtés de Libération

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19 février 2014

Temps de lecture : 4 minutes
Accueil | Veille médias | Les enfants gâtés de Libération

Les enfants gâtés de Libération

Temps de lecture : 4 minutes

Aujourd’hui 19 février a lieu à 15 heures un conseil de surveillance décisif pour le quotidien Libération. Il sera suivi, demain, d’un énième comité d’entreprise. La question du renflouement de la trésorerie du journal par les actionnaires et l’État (au travers du Comité interministériel de restructuration) seront évidemment en première ligne des différents ordres du jour. Sans cet apport de cash, Libération, qui a perdu environ 1,5 million d’euros en 2013, aura du mal à payer les salaires de mars.

À court terme, se pose aus­si la ques­tion du mod­èle économique du titre. Libéra­tion, cou­tu­mi­er des crises comme celle de 2007, qui avait vu le départ de 55 salariés, sem­ble anesthésié par le cor­po­ratisme et le con­ser­vatisme de son per­son­nel. À l’im­age de la gauche, qu’ils sou­ti­en­nent claire­ment, ses jour­nal­istes s’ar­cboutent sur leurs prérog­a­tives et le main­tien du statu quo. Ce statu quo se heurte pour­tant à quelques chiffres ter­ri­bles pour un quo­ti­di­en qui tire la majeure par­tie de ses recettes (60 mil­lions d’eu­ros en 2012) du seul papi­er. La dif­fu­sion indi­vidu­elle payée (71 855 exem­plaires) a bais­sé de plus de 16% en 2013. La chute est encore plus nette con­cer­nant les ventes en kiosques : ‑28%. Libé ne vend plus au numéro qu’un peu plus de 36 000 exem­plaires dans toute la France !

Bruno Ledoux, l’ac­tion­naire de référence (26%) le plus act­if, qui réclame qua­tre mil­lions d’é­conomies en 2014 pour revenir à l’équili­bre, pro­pose un plan de développe­ment qui passe par un change­ment rad­i­cal de phy­s­ionomie pour Libéra­tion. Il veut adoss­er au quo­ti­di­en un nou­veau réseau social et accueil­lir dans son immeu­ble un cen­tre cul­turel au sigle de la mar­que. Il a demandé au design­er Philippe Star­ck de lui faire un pro­jet. Ledoux a annon­cé, mal­adroite­ment, un démé­nage­ment con­comi­tant de la rédac­tion en proche ban­lieue. Impens­able pour les 150 jour­nal­istes de quit­ter le cen­tre de Paris. En cas de main­tien de la rédac­tion au cœur du futur espace, elle aurait aus­si prob­a­ble­ment refusé de devenir un zoo ! Les négo­ci­a­tions, qui ont redé­mar­ré après avoir obtenu ven­dre­di 14 févri­er la tête du directeur de Libé, Nico­las Demor­and, ne seront pas plus faciles sur la ques­tion, cen­trale, des salaires. La baisse des rémunéra­tions vari­erait de 5% pour les jour­nal­istes de base, à 15% con­cer­nant les rédac­teurs en chef et directeurs adjoints de la rédac­tion. Deux d’en­tre eux, François Ser­gent et Eric Decouty, ont déjà claire­ment annon­cé leur oppo­si­tion, entrainant une réponse cinglante du bras droit de Ledoux, François Mou­lias. Les négo­ci­a­tions por­tent aus­si sur les con­gés et le temps de tra­vail. À Libéra­tion, les jour­nal­istes béné­fi­cient au total de 11 semaines de repos (con­gés payés, récupéra­tions, et RTT). C’est certes moins qu’au Parisien où les chiffres mon­tent à 11 semaines de con­gés payés et 28 jours de RTT, mais beau­coup plus que la plu­part des salariés. Le quo­ti­di­en des rich­es Édi­tions Amau­ry a d’ailleurs lui aus­si remis 

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le sujet sur la table. En 2014, la ques­tion des avan­tages, dus au statut des jour­nal­istes mais aus­si à des accords internes, sera une ques­tion cen­trale pour la presse, lam­inée par la crise.

La par­tie développe­ment (réseau social, cen­tre cul­turel) n’est pas mieux ressen­tie par la base qui, à rai­son, défend le main­tien du car­ac­tère spé­ci­fique de la presse et de la qual­ité de l’in­for­ma­tion. La diver­si­fi­ca­tion des mar­ques de presse, pra­tiquée depuis des décen­nies, y com­pris à Libéra­tion, dans les groupes (événe­men­tiel, croisières, bil­let­terie, édi­tion de livres) n’est pour­tant pas con­tra­dic­toire avec cette ques­tion de principe. En per­me­t­tant de com­penser la baisse des ventes papi­er, dif­fi­cile à recon­quérir sur les canaux numériques, elle con­tribue même claire­ment au main­tien d’une infor­ma­tion de qual­ité, par nature non rentable.

Crédit pho­to : Ojim / ap-pho­togra­phie (cc)