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Le meilleur de l’Ojim en 2013 (11)

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2 janvier 2014

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Le meilleur de l’Ojim en 2013 (11)

Le meilleur de l’Ojim en 2013 (11)

Temps de lecture : 3 minutes

Pen­dant les fêtes, l’Ojim vous pro­pose tous les jours de revivre les grands moments de l’année 2013 du point de vue de la cri­tique des médias. Affaire Méric, affaire Léonar­da, affaire du « tireur fou » de Libé, dossier sur les roms de Valeurs actuelles, Mar­seille vue par les médias, con­nivence des jour­nal­istes et des poli­tiques… C’est toute l’actualité médi­a­tique de 2013 qui est analysée et mise en per­spec­tive par l’Ojim. N’oubliez pas que l’Ojim est un site 100% indépen­dant qui ne vit que de vos dons. Aidez-nous à rem­plir notre rôle d’Observatoire des médias, et à exercer libre­ment notre cri­tique du sys­tème médi­a­tique. Tout don nous sera utile.





L’Ojim compte les points Godwin !

Tous les internautes connaissent cette fameuse formule du « point Godwin », relative à l’emploi abusif d’une comparaison avec Hitler ou les Nazis qui vient clore tout débat et qui a été inventée précisément pour tenter de libérer ce débat, notamment dans les forums de discussion sur Internet. Mais dans les médias traditionnels, c’est une autre affaire. Si un modérateur l’appliquait aux journalistes français, c’est 90% d’entre eux qu’il faudrait « modérer »…

On était depuis longtemps fam­i­liers de l’expression de Leo Strauss : la « reduc­tio ad hitlerum » (depuis 1951, exacte­ment, date à laque­lle le philosophe l’utilise pour la pre­mière fois dans un arti­cle). Reprise plus tard par George Stein­er, peu sus­pect, lui aus­si, de la moin­dre com­plai­sance avec l’idéologie nationale social­iste, elle désig­nait et con­damnait cette facil­ité rhé­torique, coupant court au débat, par laque­lle on ramène l’adversaire et ses argu­ments à Hitler, c’est-à-dire au mal absolu, l’excluant ain­si du champ de dis­cus­sion par une pirou­ette pour le moins grossière, sans avoir à pour­suiv­re la moin­dre véri­ta­ble argu­men­ta­tion. Le syl­lo­gisme est con­nu, basique, très sim­ple à l’emploi. Vous dites que les colons ont con­stru­it des hôpi­taux et que tout n’est peut-être pas à jeter dans leur action, Haria Bouteld­ja vous répond qu’Hitler a con­stru­it des autoroutes… et le débat est clos. C’est impa­ra­ble et ça fonc­tionne à tous les coups, sur n’importe quel sujet, à n’importe quel moment de la dis­cus­sion. À l’origine, ce sont donc deux philosophes juifs qui font remar­quer que cette for­mule rhé­torique est la plu­part du temps déloyale, dépourvue de la moin­dre per­ti­nence et finit par blo­quer la pensée.

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