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Pour le Wall Street Journal, Renaud Camus, théoricien du Grand Remplacement, est le plus grand penseur vivant

7 mai 2025

Temps de lecture : 7 minutes
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Pour le Wall Street Journal, Renaud Camus, théoricien du Grand Remplacement, est le plus grand penseur vivant

Temps de lecture : 7 minutes

Le 23 avril 2025, le Wall Street Jour­nal, de façon sur­prenante pour ceux qui ne con­nais­sent de l’œuvre de Renaud Camus que des car­i­ca­tures ou qui nient les prob­lé­ma­tiques liées aux migra­tions de rem­place­ment, pub­li­ait un long arti­cle qual­i­fi­ant l’écrivain et penseur français de « plus grand penseur vivant », sous le titre de « Qui a peur de Renaud Camus ? ». Le con­texte ? Le refus du Roy­aume-Uni de laiss­er entr­er l’intellectuel sur son territoire.

Interdit de séjour

Renaud Camus, inter­dit de séjour. La cen­sure tra­vail­liste don­nait sa pleine mesure, dans un pays encore mar­qué par le scan­dale de la pros­ti­tu­tion de femmes, et plus sou­vent de jeunes filles blanch­es, dans de très nom­breuses villes, durant vingt ans, pros­ti­tu­tion de masse organ­isée par des gangs musul­mans, en général pak­istanais. Évo­quer cette réal­ité il y a dix ans, c’était se faire tax­er de complotisme.

Aujourd’hui, le Roy­aume-Uni recon­naît cet incroy­able drame, mais égale­ment la com­plic­ité de nom­bre d’autorités locales comme nationales (Keir Starmer, actuel pre­mier min­istre du Roy­aume-Uni, est accusé d’avoir eu très tôt con­nais­sance des faits). Pourquoi cet aveu­gle­ment, au mépris de la vie de mil­liers de jeunes filles blanch­es ? Pour la défense d’un mod­èle mul­ti­cul­turel dont les élites bri­tan­niques refu­saient de voir com­bi­en il est, par nature, mul­ti­con­flictuel. Par refus d’accepter la réal­ité du racisme antiblanc.

Dans ce dernier domaine, il en va au Roy­aume-Uni comme en France (voir à ce pro­pos l’essai édi­fi­ant de François Bous­quet, Le racisme antiblanc, La Nou­velle Librairie édi­tions).

Quand le Royaume-Uni rejette un intellectuel français, que disent les médias ?

C’est dans ce con­texte que s’inscrit l’article du Wall Street Jour­nal. Un con­texte de rejet, de refoule­ment, d’un intel­lectuel français par les autorités bri­tan­niques dont les médias français ont trop peu ren­du compte. Le 18 avril 2025, le Jour­nal du Dimanche don­nait la parole à l’écrivain sous le titre « Ils ne veu­lent pas que je par­le ». Renaud Camus a aus­si fait preuve de son habituel humour, sur les réseaux soci­aux : « Je serais bien allé en Angleterre mal­gré l’interdiction, mais ça m’ennuierait de don­ner au prési­dent Macron et à son min­istre des Affaires étrangères le souci d’un deux­ième écrivain français octogé­naire et can­céreux empris­on­né dans un pays musul­man. » Une référence à Boualem Sansal. Le Parisien pose quant à lui cette ques­tion, le même jour : « Pourquoi l’écrivain d’extrême droite Renaud Camus est inter­dit d’entrée au Roy­aume-Uni ? » Pour les autorités bri­tan­niques, sa « présence n’est pas con­sid­érée comme prop­ice à l’ordre pub­lic ». Le Roy­aume-Uni, un pays dont la cap­i­tale, Lon­dres, com­porte douze quartiers où cer­tains tri­bunaux appliquent offi­cielle­ment la charia… Selon Le Dauphiné libéré, « L’écrivain français d’ex­trême droite Renaud Camus, ini­ti­a­teur de la théorie com­plo­tiste du « grand rem­place­ment », a été inter­dit de se ren­dre au Roy­aume-Uni par les autorités bri­tan­niques, a con­fir­mé ven­dre­di son édi­teur en langue anglaise. » Par­ler de « com­plo­tisme » au sujet de ce que cha­cun voit par sa fenêtre sem­ble dépassé. Boule­vard Voltaire note que « Renaud Camus est inter­dit à Lon­dres où les con­férenciers islamistes sont bien­venus ». 20 Min­utes ? « Le Roy­aume-Uni refuse un visa à l’idéologue d’extrême droite Renaud Camus. » Peu d’autres com­men­taires. Glob­ale­ment, peu trou­vent extra­or­di­naire qu’un pays dit démoc­ra­tique refuse l’entrée de son ter­ri­toire à un intel­lectuel recon­nu venu don­ner une sim­ple con­férence. La démoc­ra­tie bri­tan­nique ne s’étend donc pas au-delà des con­cep­tions du monde de sa caste dirigeante.

Et le Wall Street Journal ?

Intéres­sant con­tre­pied, sous la plume de l’historien et essay­iste bri­tan­nique Dominic Green. Le début de l’article ? « Renaud Camus est peut-être le penseur vivant le plus impor­tant dont per­son­ne n’a enten­du par­ler. Il est assuré­ment le plus mal com­pris. » Voilà qui nous éloigne de l’omerta de la presse française, soucieuse de nier l’existence même de l’écrivain, tout en le ren­dant respon­s­able de temps à autres de tous les maux poli­tiques français, comme le fit Le Monde en 2019 dans un arti­cle titré « Aux orig­ines de la haine. Pour le Wall Street Jour­nal, Renaud Camus est surtout un penseur essen­tiel de notre époque car il démasque les ressorts de l’ordre établi. L’auteur de l’article sépare le bon grain de l’ivraie, mon­trant que le con­cept de « Grand Rem­place­ment » de Camus ne cor­re­spond pas tou­jours à la façon dont il est util­isé par les uns et les autres dans l’espace poli­tique ou pub­lic, ce que l’écrivain a claire­ment exposé depuis longtemps. Pour Renaud Camus, il n’y a rien de com­plo­tiste, le Grand Rem­place­ment, ou sub­sti­tu­tion des peu­ples européens, est sim­ple­ment un fait logique et observ­able, lié au car­ac­tère sys­témique des poli­tiques migra­toires volon­taires. Un fait qui a même été applau­di des deux mains récem­ment par Jean-Luc Mélen­chon et sa théorie de la créolisation.

Mondialisation et individualisme

Pour Green, la pen­sée de Camus s’inscrit dans la dénon­ci­a­tion de la mon­di­al­i­sa­tion ultra-libérale, laque­lle trans­forme les per­son­nes humaines en indi­vidus inter­change­ables. Ce qui sous-entend que les peu­ples n’existeraient pas. Green va plus loin : selon lui, inter­dire l’entrée de Renaud Camus au Roy­aume-Uni est aus­si « absurde » que d’empêcher le penseur con­ser­va­teur Scru­ton d’entrer aux États-Unis. Pire, c’est une atteinte claire à la lib­erté d’expression et d’opinion, pré­ten­dues valeurs charnières d’un Roy­aume-Uni qui s’affirme démoc­ra­tique. De même, l’auteur de l’article mon­tre que la pen­sée de Renaud Camus s’inscrit dans l’analyse per­ti­nente de ce qui frac­ture nos sociétés européennes, la perte de légitim­ité des élites ou l’échec dra­ma­tique des poli­tiques mul­ti­cul­turelles par exem­ple. À ceux qui ne voient que ce qu’ils veu­lent voir, Renaud Camus mon­tre ce qu’il y a en réal­ité à voir.

La con­clu­sion de Dominic Green est sans appel : si la venue d’un intel­lectuel comme Renaud Camus, pour une con­férence dans une salle privée, est impos­si­ble au Roy­aume-Uni, c’est que la démoc­ra­tie est morte dans ce pays. Le sou­venir de l’intervention de J.D. Vance lors de la con­férence de Munich sur la sécu­rité plane sur la cen­sure qui monte, à toutes les échelles, en Europe.

Le média Atlantico s’entretient avec l’avocat de Renaud Camus

Le média Atlanti­co s’entretient avec Christophe Boutin, poli­to­logue, uni­ver­si­taire et mem­bre de la Fon­da­tion du Pont-neuf et Yohann Rimokh, avo­cat, mem­bre de Familles & République. Il est par ailleurs l’avocat de Renaud Camus. Des mots forts : « Mais ces derniers matins, les gens de France et de Navarre, et d’Occident aus­si, parais­sent se lever les yeux un peu plus ouverts et dessil­lés : le change­ment de peu­ple est un crime con­tre l’humanité dont les effets com­men­cent à se faire ressen­tir, parés d’une cru­auté inédite. Tous les intel­lectuels se fouil­lent alors et s’auscultent : com­ment ont-ils pu pass­er à côté ? Pourquoi ont-ils per­du tant de temps à par­ler de sou­veraineté, de lutte con­tre l’insécurité ou les inci­vil­ités, de ren­force­ment des pro­grammes sco­laires ? Com­ment ont-ils pu accuser Camus d’être « d’extrême droite » ? Ils sont tous cou­verts de honte. Nous salu­ons bien bas cette « évo­lu­tion », mais cordieu ! ce qu’elle fut longue et pénible à advenir. Et pour nous punir encore : elle vient des anglo-sax­ons comme s’il fal­lait encore nous riv­er à notre impo­tence. Nous la pren­drons quand même. » (Yohann Rimokh).

« Quant au fait que le sujet spé­ci­fique de l’immigration soit devenu véri­ta­ble­ment un sujet « grand pub­lic », ce que l’on voit très claire­ment lorsque l’on regarde les sondages, il est bien évi­dent qu’à part peut-être pour cer­tains chercheurs, il suf­fit de sor­tir dans les rues de nos démoc­ra­ties occi­den­tales — et notam­ment dans les rues de France -, pour con­stater un apport non nég­lige­able de pop­u­la­tions extra-européennes. Est-il souhaité par les Français ? Les sondages per­me­t­tent d’en douter. Il y a donc matière à un débat sur les con­séquences béné­fiques ou non du phénomène, évi­tant de réduire les choses à un seul aspect mais ten­tant d’en mon­tr­er les dif­férentes facettes. Reste que si la fenêtre d’Overton s’est ouverte, ce n’est pas parce que de nou­veaux ter­mes ont été util­isés par tel auteur ou de nou­velles ques­tions posées par tel par­ti poli­tique : c’est sim­ple­ment parce qu’il n’était plus pos­si­ble aux ten­ants du dogme de la main­tenir fer­mée quand le réel a fait irrup­tion dans la vie quo­ti­di­enne de nos conci­toyens. Les mêmes caus­es pro­duisant les mêmes effets, il est per­mis de penser qu’elle ne sera pas refer­mée demain, sinon par une répres­sion d’une rare ampleur envers ceux qui con­tin­ueraient à voir ce réel et à le décrire… dont Renaud Camus. » (Christophe Boutin).

Un début de recon­nais­sance pour Renaud Camus ?

Paul Ver­meulen

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