Le 23 avril 2025, le Wall Street Journal, de façon surprenante pour ceux qui ne connaissent de l’œuvre de Renaud Camus que des caricatures ou qui nient les problématiques liées aux migrations de remplacement, publiait un long article qualifiant l’écrivain et penseur français de « plus grand penseur vivant », sous le titre de « Qui a peur de Renaud Camus ? ». Le contexte ? Le refus du Royaume-Uni de laisser entrer l’intellectuel sur son territoire.
Interdit de séjour
Renaud Camus, interdit de séjour. La censure travailliste donnait sa pleine mesure, dans un pays encore marqué par le scandale de la prostitution de femmes, et plus souvent de jeunes filles blanches, dans de très nombreuses villes, durant vingt ans, prostitution de masse organisée par des gangs musulmans, en général pakistanais. Évoquer cette réalité il y a dix ans, c’était se faire taxer de complotisme.
Aujourd’hui, le Royaume-Uni reconnaît cet incroyable drame, mais également la complicité de nombre d’autorités locales comme nationales (Keir Starmer, actuel premier ministre du Royaume-Uni, est accusé d’avoir eu très tôt connaissance des faits). Pourquoi cet aveuglement, au mépris de la vie de milliers de jeunes filles blanches ? Pour la défense d’un modèle multiculturel dont les élites britanniques refusaient de voir combien il est, par nature, multiconflictuel. Par refus d’accepter la réalité du racisme antiblanc.
Dans ce dernier domaine, il en va au Royaume-Uni comme en France (voir à ce propos l’essai édifiant de François Bousquet, Le racisme antiblanc, La Nouvelle Librairie éditions).
Quand le Royaume-Uni rejette un intellectuel français, que disent les médias ?
C’est dans ce contexte que s’inscrit l’article du Wall Street Journal. Un contexte de rejet, de refoulement, d’un intellectuel français par les autorités britanniques dont les médias français ont trop peu rendu compte. Le 18 avril 2025, le Journal du Dimanche donnait la parole à l’écrivain sous le titre « Ils ne veulent pas que je parle ». Renaud Camus a aussi fait preuve de son habituel humour, sur les réseaux sociaux : « Je serais bien allé en Angleterre malgré l’interdiction, mais ça m’ennuierait de donner au président Macron et à son ministre des Affaires étrangères le souci d’un deuxième écrivain français octogénaire et cancéreux emprisonné dans un pays musulman. » Une référence à Boualem Sansal. Le Parisien pose quant à lui cette question, le même jour : « Pourquoi l’écrivain d’extrême droite Renaud Camus est interdit d’entrée au Royaume-Uni ? » Pour les autorités britanniques, sa « présence n’est pas considérée comme propice à l’ordre public ». Le Royaume-Uni, un pays dont la capitale, Londres, comporte douze quartiers où certains tribunaux appliquent officiellement la charia… Selon Le Dauphiné libéré, « L’écrivain français d’extrême droite Renaud Camus, initiateur de la théorie complotiste du « grand remplacement », a été interdit de se rendre au Royaume-Uni par les autorités britanniques, a confirmé vendredi son éditeur en langue anglaise. » Parler de « complotisme » au sujet de ce que chacun voit par sa fenêtre semble dépassé. Boulevard Voltaire note que « Renaud Camus est interdit à Londres où les conférenciers islamistes sont bienvenus ». 20 Minutes ? « Le Royaume-Uni refuse un visa à l’idéologue d’extrême droite Renaud Camus. » Peu d’autres commentaires. Globalement, peu trouvent extraordinaire qu’un pays dit démocratique refuse l’entrée de son territoire à un intellectuel reconnu venu donner une simple conférence. La démocratie britannique ne s’étend donc pas au-delà des conceptions du monde de sa caste dirigeante.
Et le Wall Street Journal ?
Intéressant contrepied, sous la plume de l’historien et essayiste britannique Dominic Green. Le début de l’article ? « Renaud Camus est peut-être le penseur vivant le plus important dont personne n’a entendu parler. Il est assurément le plus mal compris. » Voilà qui nous éloigne de l’omerta de la presse française, soucieuse de nier l’existence même de l’écrivain, tout en le rendant responsable de temps à autres de tous les maux politiques français, comme le fit Le Monde en 2019 dans un article titré « Aux origines de la haine. Pour le Wall Street Journal, Renaud Camus est surtout un penseur essentiel de notre époque car il démasque les ressorts de l’ordre établi. L’auteur de l’article sépare le bon grain de l’ivraie, montrant que le concept de « Grand Remplacement » de Camus ne correspond pas toujours à la façon dont il est utilisé par les uns et les autres dans l’espace politique ou public, ce que l’écrivain a clairement exposé depuis longtemps. Pour Renaud Camus, il n’y a rien de complotiste, le Grand Remplacement, ou substitution des peuples européens, est simplement un fait logique et observable, lié au caractère systémique des politiques migratoires volontaires. Un fait qui a même été applaudi des deux mains récemment par Jean-Luc Mélenchon et sa théorie de la créolisation.
Mondialisation et individualisme
Pour Green, la pensée de Camus s’inscrit dans la dénonciation de la mondialisation ultra-libérale, laquelle transforme les personnes humaines en individus interchangeables. Ce qui sous-entend que les peuples n’existeraient pas. Green va plus loin : selon lui, interdire l’entrée de Renaud Camus au Royaume-Uni est aussi « absurde » que d’empêcher le penseur conservateur Scruton d’entrer aux États-Unis. Pire, c’est une atteinte claire à la liberté d’expression et d’opinion, prétendues valeurs charnières d’un Royaume-Uni qui s’affirme démocratique. De même, l’auteur de l’article montre que la pensée de Renaud Camus s’inscrit dans l’analyse pertinente de ce qui fracture nos sociétés européennes, la perte de légitimité des élites ou l’échec dramatique des politiques multiculturelles par exemple. À ceux qui ne voient que ce qu’ils veulent voir, Renaud Camus montre ce qu’il y a en réalité à voir.
La conclusion de Dominic Green est sans appel : si la venue d’un intellectuel comme Renaud Camus, pour une conférence dans une salle privée, est impossible au Royaume-Uni, c’est que la démocratie est morte dans ce pays. Le souvenir de l’intervention de J.D. Vance lors de la conférence de Munich sur la sécurité plane sur la censure qui monte, à toutes les échelles, en Europe.
Le média Atlantico s’entretient avec l’avocat de Renaud Camus
Le média Atlantico s’entretient avec Christophe Boutin, politologue, universitaire et membre de la Fondation du Pont-neuf et Yohann Rimokh, avocat, membre de Familles & République. Il est par ailleurs l’avocat de Renaud Camus. Des mots forts : « Mais ces derniers matins, les gens de France et de Navarre, et d’Occident aussi, paraissent se lever les yeux un peu plus ouverts et dessillés : le changement de peuple est un crime contre l’humanité dont les effets commencent à se faire ressentir, parés d’une cruauté inédite. Tous les intellectuels se fouillent alors et s’auscultent : comment ont-ils pu passer à côté ? Pourquoi ont-ils perdu tant de temps à parler de souveraineté, de lutte contre l’insécurité ou les incivilités, de renforcement des programmes scolaires ? Comment ont-ils pu accuser Camus d’être « d’extrême droite » ? Ils sont tous couverts de honte. Nous saluons bien bas cette « évolution », mais cordieu ! ce qu’elle fut longue et pénible à advenir. Et pour nous punir encore : elle vient des anglo-saxons comme s’il fallait encore nous river à notre impotence. Nous la prendrons quand même. » (Yohann Rimokh).
« Quant au fait que le sujet spécifique de l’immigration soit devenu véritablement un sujet « grand public », ce que l’on voit très clairement lorsque l’on regarde les sondages, il est bien évident qu’à part peut-être pour certains chercheurs, il suffit de sortir dans les rues de nos démocraties occidentales — et notamment dans les rues de France -, pour constater un apport non négligeable de populations extra-européennes. Est-il souhaité par les Français ? Les sondages permettent d’en douter. Il y a donc matière à un débat sur les conséquences bénéfiques ou non du phénomène, évitant de réduire les choses à un seul aspect mais tentant d’en montrer les différentes facettes. Reste que si la fenêtre d’Overton s’est ouverte, ce n’est pas parce que de nouveaux termes ont été utilisés par tel auteur ou de nouvelles questions posées par tel parti politique : c’est simplement parce qu’il n’était plus possible aux tenants du dogme de la maintenir fermée quand le réel a fait irruption dans la vie quotidienne de nos concitoyens. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il est permis de penser qu’elle ne sera pas refermée demain, sinon par une répression d’une rare ampleur envers ceux qui continueraient à voir ce réel et à le décrire… dont Renaud Camus. » (Christophe Boutin).
Un début de reconnaissance pour Renaud Camus ?
Paul Vermeulen