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La CGT tacle la patronne de La Vie ouvrière

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3 juin 2014

Temps de lecture : 3 minutes
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La CGT tacle la patronne de La Vie ouvrière

Temps de lecture : 3 minutes

Agnès Naton, PDG de La Nouvelle société La Nouvelle vie ouvrière (NSNVO), par ailleurs l’un des 10 membres du Bureau confédéral de la CGT, a fait l’objet d’un camouflet rarissime au sein de la centrale syndicale, disciplinée par nature.

Lors du Con­seil con­fédéral nation­al (CCN), le “Par­lement” de la CGT, tenu les 12 et 13 mai, sa propo­si­tion de réor­gan­i­sa­tion de l’en­tre­prise de presse du syn­di­cat a été reto­quée. Une majorité des quelques 95 Unions départe­men­tales et 32 Fédéra­tions du syn­di­cat ont voté con­tre. La dirigeante devra faire de nou­velles propo­si­tions en per­spec­tive du prochain CCN qui aura lieu en novem­bre. Thier­ry Lep­aon, nou­veau secré­taire général de la CGT depuis mars 2013, qui soute­nait le pro­jet, essuie du même coup un échec. Ce dernier sym­bol­ise à l’oc­ca­sion le frag­ile équili­bre et les dis­sen­sions internes impor­tantes au sein du syn­di­cat com­mu­niste basé à Mon­treuil (93).

Devant l’am­pleur des pertes de La nou­velle société La Nou­velle vie ouvrière (un mil­lion d’eu­ros pour sept mil­lions de chiffre d’af­faires en 2013), Agnès Naton prévoy­ait des coupes impor­tantes dans la masse salar­i­ale, asso­ciées à un pas­sage com­plet et rapi­de au bi-media. Les effec­tifs auraient ain­si chuté de 54 à 39 per­son­nes, avec reclasse­ment au sein de la cen­trale syn­di­cale des 15 par­tants. La Nou­velle vie ouvrière (23 000 exem­plaires selon l’édi­teur en 2013), actuelle­ment quin­zomadaire, aurait de son côté adop­té une péri­od­ic­ité trimestrielle, trans­férant l’ac­tu­al­ité sociale sur nvo.fr. La solu­tion, qui devrait être adop­tée d’i­ci quelques mois et mise en musique début 2015, sera médi­ane. Elle prévoit effec­tive­ment une refonte totale du site, mais main­tien­dra La NVO en ver­sion men­su­elle. En échange de ce com­pris, les com­posantes de la CGT (Unions, Fédéra­tions) seront mis­es à con­tri­bu­tion. Elles devront s’abon­ner sys­té­ma­tique­ment au jour­nal, ce qui est loin d’être le cas actuellement.

Rejeté sur une par­tie du fond, le plan d’Ag­nès Naton, l’a été égale­ment sur la forme. Devant l’op­po­si­tion interne, la direc­tion de la NVO avait traduit le CHSCT le 30 avril devant le tri­bunal de grande instance de Bobigny (93). Motif du coup de sang “patronal”, les dits élus (syn­diqués à la CGT) avaient demandé un rap­port d’ex­per­tise sur les risques psy­cho-soci­aux qu’au­rait fait courir en interne, selon eux, le pro­jet de restruc­tura­tion. La NVO a été débouté de sa demande d’an­nu­la­tion du rap­port quelques jours plus tard. “Cette atti­tude, digne du patronat d’une entre­prise de presse clas­sique fait tâche à la CGT. Elle lui aurait été vive­ment reprochée lors du Con­seil con­fédéral nation­al du 13 mai”, selon un participant.

Reste à présent à la dirigeante à trou­ver un équili­bre entre les pré­con­i­sa­tions des fédéra­tions, attachées au main­tien d’un mag­a­zine papi­er à la péri­od­ic­ité régulière, et la néces­sité économique de retrou­ver l’équili­bre dès 2015. La Vie ouvrière, créée en 1909 par l’a­n­ar­cho syn­di­cal­iste Gérard Monat­te, est en crise depuis 25 ans. Dès 2015, les pre­miers résul­tats du mod­èle refon­dus seront observés à la loupe. Même à la CGT, on pour­rait décider à terme de cess­er de soutenir à bout de bras un act­if aus­si défici­taire. Pire, de sous-traiter.

Crédit pho­to : cap­ture d’écran site nvo.fr