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Journée internationale des femmes : Libération en plein “bad buzz” pour sa double tarification

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8 mars 2018

Temps de lecture : 3 minutes
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Journée internationale des femmes : Libération en plein “bad buzz” pour sa double tarification

Temps de lecture : 3 minutes

Instituée par l’ONU en 1977, la Journée internationale des droits des femmes est célébrée tous les ans le 8 mars. L’occasion pour médias et groupes militants de mettre en avant les situations d’inégalité demeurant entre les hommes et les femmes.

C’est ce qu’a fait, à ses risques et périls, le quo­ti­di­en Libéra­tion, s’in­spi­rant d’une ini­tia­tive sim­i­laire menée par l’heb­do­madaire cana­di­en Maclean, en pro­posant une dou­ble tar­i­fi­ca­tion pour son numéro du 8 mars au nom de la lutte con­tre les iné­gal­ités salar­i­ales : un numéro pour les femmes à 2 € (son tarif habituel) et un numéro pour les hommes à 2,50 €, soit un écart de +25%, ce qui cor­re­spond, selon son rédac­teur en chef Lau­rent Jof­frin, à l’é­cart de salaire entre les hommes et les femmes en France.

Sauf que… Le chiffre de 25% annon­cé en Une est erroné. En effet, selon Séver­ine Lemière, maîtresse de con­férences à l’université Paris-Descartes, si “l’é­cart salar­i­al annuel net est de 25,7 % (don­nées 2012, Dares) (…), les écon­o­mistes mesurent l’écart de salaire « toutes choses égales par ailleurs », c’est-à-dire en regar­dant à même temps de tra­vail, même secteur, même taille d’entreprise, même caté­gorie pro­fes­sion­nelle… L’écart de salaire restant est alors d’environ 9 % !” (entre­tien paru dans Le Monde, 08/11/2016). Ce qui eût porté notre numéro de Libé à 2,18 €, voire 2,20 € si l’on arrondit.

Ce dou­ble tarif, annon­cé par Lau­rent Jof­frin sur Twit­ter, n’a pas man­qué de provo­quer des réac­tions pour le moins ironiques pour la plu­part, indignées pour d’autres, et ce par dizaines, dans un fil presque inin­ter­rompu. Il est même extrême­ment malaisé de trou­ver des com­men­taires ent­hou­si­astes ! Out­re la ques­tion du tarif pra­tiqué (pourquoi un tarif majoré et non minoré ?), le rap­pel des sub­ven­tions dis­tribuées au jour­nal au demeu­rant pro­priété d’un mil­liar­daire, la grande majorité des com­men­taires iro­nise sur les ques­tions de “genre” pour­tant chères à Libé : il fal­lait y penser ! La théorie du genre, défendue par Libé, va-t-elle être appliquée par les marchands de jour­naux ? Quid en effet des her­maph­ro­dites, des “non binaires”, des “trot­tinettes à moteur”, “cis­genre pan­sex­uels athées” et autres “gen­der flu­id” ? Cerise sur le gâteau, la direc­tion presque exclu­sive­ment mas­cu­line du quo­ti­di­en est égale­ment mon­trée du doigt… Bref, effet boomerang et bad buzz sur les réseaux soci­aux sont au ren­dez-vous, indi­ca­teurs, s’il en était besoin, de la très mau­vaise san­té du jour­nal.

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