Un centre d’hébergement d’urgence, situé dans le 18ᵉ arrondissement de Paris, a vu son bail prolongé de trois ans sans communication aux résidents ni au personnel. Cependant, après des rumeurs au printemps 2025, les résidents – en majorité des familles monoparentales et des personnes « isolées immigrantes » – viennent d’en être délogés afin que les travaux de la « Maison des médias libres » – qui prend possession des lieux – puissent y débuter.
De l’hébergement d’urgence aux « médias libres »
Le Centre d’hébergement d’urgence (CHU) du 70 boulevard Barbès, installé depuis août 2020 dans le nord populaire de Paris, a finalement fermé ses portes à la fin du mois de septembre pour laisser place au chantier de la future « Maison des médias libres ». « Les dernières familles ont quitté le site la semaine dernière », nous apprend-on du côté du CHU.
Le déménagement des équipes est engagé pour « une libération totale du site » en octobre. « Aucune information n’a jamais été donnée aux familles ni aux travailleurs sociaux », dénonce, dans les colonnes du journal 18dumois.info, une enseignante du 18ᵉ arrondissement, consternée par la brutalité du calendrier.
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Les habitants quant à eux évoquent une « mise à l’écart brutale des pauvres » pour « faire place à un projet vitrine ».
« Un lieu emblématique de la presse libre » (sic)
À la place de ces logements d’urgence, la Maison des médias libres – qui regroupait en 2016 plusieurs médias dont Mediapart, Blast, Basta !, Les Jours, Alternatives économiques, ou encore Hors-série – va s’installer à l’adresse après une période de travaux.
Selon Agnès Rousseaux, directrice de Politis, l’objectif de cette coalition de médias est de créer « un lieu emblématique de la presse libre, de transmission de savoir, d’éducation aux médias et de renforcement de l’écosystème des médias indépendants, porteurs de valeurs de pluralisme » (entre journalistes de gauche, cela s’entend).
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Après plusieurs tentatives avortées, le Conseil de Paris a voté la semaine dernière, à l’unanimité, l’acquisition de ce bâtiment de 4 000 m² à destination des médias de gauche. Nous y reviendrons plus tard.
Lorelei Bancharel


















