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Darmanin ou le fantasme de “l’ultra droite” : revue de presse

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19 décembre 2023

Temps de lecture : 4 minutes
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Darmanin ou le fantasme de “l’ultra droite” : revue de presse

Temps de lecture : 4 minutes

Dimanche 15 décembre 2023, Gérald Darmanin déclarait qu’il procéderait à la dissolution prochaine du mouvement catholique Academia Christiana, dans une interview accordée au média en ligne Brut. L’entourage du ministre a confié que le groupe serait connu pour «ses appels à la haine et à la discrimination».

Fondée en 2013, à la suite de la Manif pour Tous, Acad­e­mia Chris­tiana est un insti­tut de for­ma­tion inté­grale, à la fois « spir­ituelle, morale, intel­lectuelle et sportive » (Le Figaro).

Un institut de formation

Dans un com­mu­niqué pub­lié le même jour, l’institut se défend de ces accu­sa­tions en réaf­fir­mant que leur objec­tif est seule­ment la for­ma­tion intel­lectuelle et accuse le gou­verne­ment de vouloir « inter­dire toute pen­sée ou réflex­ion en dehors de l’idéolo­gie laï­ciste et con­sumériste » : « À l’heure où les coups de couteau fusent matin, midi et soir, la pri­or­ité de la République est de dis­soudre un insti­tut de for­ma­tion dont les cadres sont tous d’hon­nêtes pères et mères de famille ».

Deux poids deux mesures

Cette annonce a sus­cité une vague d’indignation par dif­férentes per­son­nal­ités de droite à l’instar du prési­dent de Recon­quête, Éric Zem­mour qui con­damne le deux poids-deux mesures du min­istre de l’intérieur : « L’État de droit chez Dar­manin, c’est ne pas pou­voir expulser des dji­hadistes, ne pas tir­er sur des crim­inels qui men­a­cent la police, ne pas dis­soudre la Jeune Garde, laiss­er prospér­er les Frères musul­mans, mais pou­voir dis­soudre des asso­ci­a­tions paci­fiques en claquant des doigts ».

L’éditorialiste Math­ieu Bock-Côte s’est égale­ment indigné sur CNews : « Se pour­rait-il que le gou­verne­ment veuille en finir avec tous les mou­ve­ments qui veu­lent défendre l’i­den­tité français sous sa forme tra­di­tion­nelle ? »

Darmanin confond deux mouvements

Le min­istre de l’intérieur a vu pointée du doigt son incom­pé­tence suite à son inter­ven­tion sur CNews en direct, où il a fausse­ment accusé Acad­e­mia Chris­tiana d’antisémitisme, en mélangeant son dossier avec celui de l’association CIVITAS, dis­soute cet été.

Ce qui, même à gauche, a fait hauss­er les sour­cils. Libéra­tion con­cède qu’il « s’est emmêlé les pinceaux. Il a con­fon­du le groupe avec Civ­i­tas, un mou­ve­ment catholique inté­griste et anti­sémite déjà dis­sous par ses ser­vices début octobre. »

Alors que l’article n’apporte aucune preuve tan­gi­ble de pro­pos anti­sémites ou com­plo­tistes, il ne reste plus au quo­ti­di­en de Drahi/Křetínský qu’à martel­er les liens de l’institut avec des groupes iden­ti­taires provin­ci­aux : Il « n’est dès lors guère éton­nant de voir les événe­ments « catholiques iden­ti­taires » d’A­cad­e­mia Chris­tiana rassem­bler de larges pans de la sphère rad­i­cale d’ex­trême droite. Son uni­ver­sité d’été a réu­ni cette année plus de 400 per­son­nes (eux en revendiquent 600), allant des néo­fas­cistes de l’Ori­flamme Rennes jusqu’à la Cocarde étu­di­ante, syn­di­cat estu­di­antin lié à Recon­quête et au Rassem­ble­ment national. »

Absence de documents sourcés

De fait, Pierre Gen­til­let, leur avo­cat, dénonce l’absence totale de sources, de doc­u­ments per­me­t­tant de jus­ti­fi­er leur dissolution.

Le Figaro, à tra­vers le juriste Nico­las Bauer, sig­nale que le gou­verne­ment restreint nos lib­ertés publiques et notam­ment la lib­erté d’association afin de servir des objec­tifs politiques.

Des dissolutions plus nombreuses qu’à l’époque de l’OAS et de mai 68

Le Telegramme met aus­si en exer­gue que les nou­velles deman­des annon­cées par Gérald Dar­manin por­tent à 37 le nom­bre de procé­dures déclenchées depuis 2017, sur les 100 total­isées depuis octo­bre 1958.” Ain­si, le nom­bre de deman­des de dis­so­lu­tions d’associations sous le gou­verne­ment d’Emmanuel Macron est encore plus élevé que sous le général de Gaulle qui a con­nu l’OAS et mai 68.

De fait, Gérald Dar­manin ne souhaite pas s’arrêter à Acad­e­mia Chris­tiana, il a égale­ment annon­cé qu’il tra­vail­lait à la dis­so­lu­tion des Rem­parts, groupe iden­ti­taire de Lyon et à la Citadelle, bar patri­ote lil­lois. À cet effet, Quo­ti­di­en a pro­duit un reportage en “immer­sion” sur le groupe lyon­nais et leur par­tic­i­pa­tion à la pro­ces­sion pour la Vierge Marie. En effet, comme le rap­pelle Boule­vard Voltaire, “La pré­fec­ture de police du Rhône a pub­lié un arrêté inter­dis­ant la pro­ces­sion aux flam­beaux organ­isée par ces iden­ti­taires après avoir « eu des élé­ments lais­sant penser que des grou­pus­cules d’ultra-droite pour­raient con­fis­quer cette man­i­fes­ta­tion ». Ques­tion jus­ti­fi­ca­tion, peut mieux faire…”

Comme aucun débor­de­ment n’a eu lieu, le maire de Lyon Gré­go­ry Doucet et Yann Barthès préfèrent se désol­er de la présence de “l’extrême-droite” dans cette ville.

Cette guerre lancée aux dif­férents groupes de droite appa­raît comme une énième ten­ta­tive de diver­sion face aux véri­ta­bles prob­lèmes qui agi­tent et inquiè­tent les Français : l’insécurité, la délin­quance, la défer­lante migratoire.

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