L’AFP et neuf médias européens dévoilent ChatEurope, une plateforme d’information alimentée par l’IA.
Ce « chatbot » multilingue, sourcé par des articles vérifiés, vise à contrer la « désinformation » et éclairer les citoyens sur l’actualité européenne.
Chatbot es-tu là ?
L’Agence France-Presse (AFP), aux côtés de neuf médias européens, tous alignés sur Bruxelles, a lancé ChatEurope le 1er juillet (chateurope.eu), une plateforme d’information innovante reposant sur un chatbot — c’est-à-dire un agent logiciel conçu pour interagir avec des utilisateurs par des échanges textuels ou vocaux — propulsé par l’intelligence artificielle. Cette initiative se trouve au cœur du combat pour l’information qui occupe beaucoup l’Union européenne (et vos impôts) ces derniers mois.
Financé par les Européens pour recevoir la bonne parole de la Commission
Ce projet, cofinancé par la Commission européenne, réunit des acteurs majeurs comme France Médias Monde, Deutsche Welle, l’agence allemande dpa, l’italienne ANSA, le polonais Agora, l’espagnol El País, RFI Romania, Maldita.es et OBCT. Tous de sensibilité libérale-progressiste et alignés sur les politiques de Bruxelles.
L’ambition affichée est d’offrir un accès direct et « fiable » à l’actualité européenne dans un contexte considéré comme de désinformation galopante pour les uns et de pluralistes pour les autres (et probablement des deux). Développé par la société roumaine Druid AI, en collaboration avec le modèle d’IA de Mistral.ai et la plateforme XWiki, le chatbot de ChatEurope s’appuie sur des milliers d’articles, vidéos, analyses et documentaires produits par les médias partenaires. Disponible en sept langues (français, anglais, allemand, espagnol, italien, roumain, polonais) et capable de comprendre les 24 langues de l’UE, il répond aux questions des internautes avec des informations sourcées et vérifiées. Qu’il s’agisse de la hausse des loyers en Europe, des résultats d’élections ou des politiques européennes, ChatEurope promet des réponses rapides et fiables.
« Ce projet répond à l’urgence de s’adapter face à la désinformation et à l’essor de l’IA », explique Christine Buhagiar, directrice du développement à l’AFP. En s’appuyant sur des contenus journalistiques qui se veulent rigoureux, la plateforme se veut un rempart contre les « infox » qui prospèrent sur les réseaux sociaux.
Un projet jusqu’à février 2027, année électorale en France
ChatEurope s’inscrit dans une démarche plus large de l’AFP, en crise et soumise à un plan d’économies massif, mais néanmoins partenaire de 14 projets européens axés sur le fact-checking, le data journalisme et l’innovation. Prévue pour durer jusqu’en février 2027, la plateforme pourrait redéfinir la manière dont les citoyens accèdent à l’information européenne, si toutefois elle rencontre un véritable succès…
L’indépendance éditoriale de l’outil peut en tout cas être nuancé ce par son financement européen. Faute de pouvoir lutter contre l’IA, les médias établis semblent désormais vouloir composer avec.
Rodolphe Chalamel

















