Ojim.fr
Veille médias
Dossiers
Portraits
Infographies
Vidéos
Faire un don
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Allemagne : les vérités désagréables doivent être supprimées, ou la liberté d’opinion selon Twitter

L’article que vous allez lire est gratuit. Mais il a un coût. Un article revient à 50 €, un portrait à 100 €, un dossier à 400 €. Notre indépendance repose sur vos dons. Après déduction fiscale un don de 100 € revient à 34 €. Merci de votre soutien, sans lui nous disparaîtrions.

20 juillet 2021

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Allemagne : les vérités désagréables doivent être supprimées, ou la liberté d’opinion selon Twitter

Allemagne : les vérités désagréables doivent être supprimées, ou la liberté d’opinion selon Twitter

Temps de lecture : 3 minutes

Gerhard Papke (ancien vice-président libéral FDP du land de Rhénanie-Westphalie, voir infra, note de l’éditeur) aime écrire sans prendre de gants sur Twitter. Qu’il s’agisse d’équipes de football à genoux, de l’autosatisfaction des Verts, de la critique acerbe du lobby LGBTQ à l’encontre du Premier ministre hongrois Viktor Orbán, de la terreur islamiste ou de l’attaque meurtrière au couteau à Würzburg : Papke, président de la Société germano-hongroise aime mettre les points sur les i. Par ailleurs, il n’apprécie ni les figures de rhétorique politiquement correctes ni la mode du langage à genres.

Sur Twit­ter, Pap­ke ne récolte pas que des applaud­isse­ments pour son atti­tude directe. Sa cri­tique du battage médi­a­tique arc-en-ciel de l’équipe nationale alle­mande lors du Cham­pi­onnat d’Eu­rope de foot­ball a provo­qué un tol­lé de cri­tiques et d’indig­na­tion. Mais il est capa­ble de gér­er. Dans de tels cas, sa sérénité rhé­nane l’aide. Ce que l’an­cien chef du groupe par­lemen­taire FDP (par­ti libéral cen­triste, n.d.t.) au par­lement du Land de Rhé­nanie du Nord-West­phalie ne peut pas gér­er, c’est la cen­sure. Et c’est exacte­ment ce qu’il a ren­con­tré sur Twit­ter récemment.

Règles sur les comportements qui attisent la haine”

Après l’at­taque au couteau par un Soma­lien à Würzburg, au cours de laque­lle trois femmes ont été tuées dernière­ment, le jour­nal Bild a pub­lié un arti­cle sur le taux de crim­i­nal­ité élevé par­mi les deman­deurs d’asile. Les chiffres étaient basés sur des sta­tis­tiques officielles.

Se référant à l’article, Pap­ke a alors écrit sur Twitter :

« Les chiffres présen­tés par Bild aujourd’hui sont clairs : le prob­lème de la crim­i­nal­i­sa­tion vio­lente des ‘migrants’ n’est pas une inven­tion d’extrémistes de droite mal­faisants, mais une réal­ité bru­tale. Si les poli­tiques con­tin­u­ent à  regarder dans l’autre sens avec per­sis­tance, cela détru­ira la con­fi­ance de la classe moyenne. »

Blocage de Twitter

Peu après, le mes­sage a été sup­primé de Twit­ter et Pap­ke a été tem­po­raire­ment blo­qué du ser­vice de mes­sages courts. La rai­son invo­quée par Twit­ter était que la con­tri­bu­tion de Pap­ke aurait vio­lé les « règles sur les com­porte­ments haineux » et qu’il est inter­dit de pro­mou­voir la vio­lence con­tre autrui en rai­son de son orig­ine eth­nique ou nationale.

Les vérités désagréables doivent être supprimées

Pap­ke a alors man­daté un avo­cat ; ce dernier a fixé à Twit­ter un délai pour déblo­quer le compte. Man­i­feste­ment avec suc­cès. Il était de retour en ligne mar­di. Le tweet incrim­iné est égale­ment de nou­veau lisible.

Com­men­taire de Pap­ke à ce sujet : « Il n’est pas nor­mal que des vérités désagréables soient sup­primées sim­ple­ment parce que cer­tains ne veu­lent pas les enten­dre. ». Il ne s’ag­it pas de lui-même, mais de la lib­erté d’ex­pres­sion en Alle­magne, a‑t-il déclaré au Bild. Si même les sources offi­cielles ne peu­vent plus être citées, « nous sommes claire­ment dans une mau­vaise voie ».

Source : Junge Frei­heit, 06/07/2021