Des centaines de personnes étaient rassemblées mardi 21 octobre au matin pour soutenir Nicolas Sarkozy incarcéré à la prison de la Santé. Quelques jours plus tôt, l’ancien président était condamné pour association de malfaiteurs dans le cadre de l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Une première historique en France qui passionne par-delà les frontières.
Allemande, suisse, anglaise, américaine… La presse étrangère était présente en nombre mardi 21 octobre 2025 lors du rassemblement en soutien à Nicolas Sarkozy, devant la villa Montmorency, quartier résidentiel ultra-sécurisé au cœur du 16ᵉ arrondissement de Paris.
L’incarcération du président, « évènement historique », a passionné les journalistes du monde entier. Et pour cause : c’est la première fois depuis Philippe Pétain – détenu à l’île d’Yeu jusqu’à sa mort en 1951 – qu’un président français finit derrière les barreaux.
Un « big big moment »
Commençons par le correspondant de la BBC, Hugh Scofield, qui n’a pas hésité à évoquer un « big big moment » pour parler de l’incarcération de Nicolas Sarkozy. Devant la caméra, l’homme a expliqué que cette séquence politique était « un choc » et un « évènement inédit » pour les Français. Il rappelle que l’ancien président, « dernier symbole d’une droite unie », est « encore très actif » en politique et « considéré par beaucoup à droite comme leur dernière chance ».
Du côté de la presse allemande, sur la chaîne de télévision Welt, on met l’accent sur l’âge de Nicolas Sarkozy, « un homme de 70 ans, qui va être emprisonné dans une cellule de 9 mètres carrés sans aucun contact avec les autres détenus ».
La reporter Greta Wagener, présente au rassemblement, précise que l’ancien chef de l’UMP pourrait potentiellement bénéficier d’une liberté anticipée avant Noël.
Voir aussi : Condamnation de Nicolas Sarkozy : qu’en dire ?
Un détenu comme les autres avec une sécurité rapprochée
De son côté, CNN insiste dans son traitement de l’affaire sur le mobilier dont va bénéficier l’ancien chef de l’État dans sa cellule : « Les cellules de l’aile sont équipées d’un lit et d’un matelas en métal, d’un petit bureau, d’un réfrigérateur, d’une plaque de cuisson, d’une télévision, d’une douche, de toilettes et d’un lavabo, ainsi que d’une ligne téléphonique fixe permettant aux détenus d’appeler certains numéros autorisés. »
En effet, Nicolas Sarkozy ne bénéficie pas de traitement de faveur au sein de la prison. Rappelons en revanche que l’administration pénitentiaire a préféré le mettre dans un quartier isolé pour sa sécurité. Les deux journalistes américains Catherine Nicholls et Joseph Ataman, correspondants de CNN, mentionnent également dans leur article d’anciens détenus célèbres de la prison, dont Manuel Noriega, ancien dictateur panaméen, et Jacques Mesrine, ancien braqueur de renom.
La droite française dans le viseur de la justice
Revenons en Europe, avec RTVE, média espagnol, qui s’est également déplacé à cette occasion exceptionnelle. Présents sur place, les journalistes du média ont titré leur article faisant office de compte-rendu de la journée : « Sarkozy entre en prison pour purger sa peine de cinq ans et réitère son innocence », rappelant les propos de l’intéressé : « La vérité triomphera ».
Les journalistes rappellent en premier lieu les détails de sa condamnation et citent ensuite l’ex-président qui déclarait dans un tweet : « La vérité triomphera mais le prix à payer sera écrasant. »
Ils concluent leur article en mentionnant l’indignation de la droite et de l’extrême droite à l’annonce du verdict, rappelant par là même la condamnation de Marine Le Pen et son inéligibilité pendant cinq ans avec mandat de dépôt et exécution provisoire comme pour Nicolas Sarkozy.
Le média Tunisie numérique résume de son côté l’emprisonnement du septuagénaire de manière ironique : « Fini la vie de château ».
Jean-Charles Soulier
Photo : © OJIM


















