Un amendement déposé par des députés écologistes et de gauche vise à réduire la couverture des faits divers dans les médias publics, dénonçant leur instrumentalisation par « l’extrême droite ». Une mesure qui pourrait occulter des drames comme ceux de Lola et Thomas.
De Rousseau à Autain
Un groupe de députés écologistes et de gauche, incluant des figures comme Sandrine Rousseau et Clémentine Autain, a déposé un amendement le 25 juin 2025 dans le cadre de la réforme de l’audiovisuel public. Ce texte propose une « réflexion éditoriale » pour limiter la place des faits divers dans les médias publics, accusés d’alimenter une « panique morale » orchestrée par l’extrême droite.
Effacer les noms de Lola et de Thomas
Selon les auteurs, des événements comme les meurtres de Lola à Paris (2022) et de Thomas à Crépol (2023) auraient été exploités par des médias comme CNews ou des figures comme Éric Zemmour pour promouvoir des discours sécuritaires et anti-immigration, via des termes comme « ensauvagement » ou « francocide ».
Cet amendement, rédigé par les équipes de Sophie Taillé-Polian, membre du micro parti Génération de Benoît Hamon, soulève des questions graves. En restreignant la couverture des faits divers, il risque de passer sous silence des affaires marquantes impliquant des jeunes, comme celles de Lola, adolescente assassinée dans des circonstances tragiques, ou de Thomas, victime d’une attaque violente lors d’une fête de village.
Ces drames, qui ont bouleversé l’opinion publique, pourraient être relégués au second plan, pour des raisons politiques, notamment pour cacher l’identité des criminels, privant les citoyens d’une information essentielle sur la réalité de l’insécurité.
« Racialisation » des faits divers, aux frontières du réel la négation continue
Le texte dénonce une « racialisation » des faits divers, admettant implicitement que ces fameux faits divers impliquent souvent plus certaines sociologies de personnes que d’autres. Par ailleurs l’amendement ignore la subjectivité inhérente à ce que sont les faits divers.
L’affaire Nahel pourrait ainsi être considérée comme un fait divers. La nuance semble porté sur la caractère régulier et répété des phénomènes. Il convient alors de trancher dans les rédactions : les violences policières sont-elles courantes ? Sont-elles régulièrement au détriment de certain en particulier ?
De la même manière les auteurs des meurtres à Crépol ou dans l’affaire Lola répondent-ils à des critères communs récurrents ? Le fameux élément « systémique » devenu un élément de langage à la mode depuis plusieurs années.
Liberté éditoriale
Les faits divers, qui peuvent s’avérer être un business florissant, ne sont pas neutres : leur sélection répond souvent à des sensibilités politiques, l’absence de leur traitement également. Il en va ici de la liberté éditoriale et l’on peut même se demander pourquoi les journalistes du service public ou leurs syndicats ne s’offusquent pas de voir des députés leur donné une feuille de route éditoriale ?
Adopter cet amendement pourrait instaurer un filtre idéologique supplémentaire sur l’audiovisuel public, au risque de censurer des réalités dérangeantes. Les faits divers, bien que subjectifs, reflètent souvent des fractures tantôt raciales tantôt sociales que l’opinion publique a le droit de connaître. En voulant les minimiser, la gauche pourrait accentuer le sentiment d’opacité et d’injustice, alimentant paradoxalement les discours qu’elle prétend combattre.
Rodolphe Chalamel


















