En résumé :
- Le smartphone détrône la télévision : il devient en 2025 l’équipement central des foyers, poussant les médias à adapter leurs formats.
- Substack en pleine ascension : la plateforme de newsletters payantes attire de nombreux journalistes en quête d’indépendance, bouleversant le modèle traditionnel.
- Un risque de fragmentation : personnalisation des médias, multiplication des abonnements, absence de régulation – autant de défis pour la presse classique.
- Des inquiétudes économiques et technologiques : des économistes alertent sur l’impact de l’intelligence artificielle, qui menace la viabilité du journalisme d’intérêt public.
- Une mutation irréversible : l’avenir du paysage médiatique se joue entre institutions fragilisées et initiatives individuelles, redéfinissant le rapport entre information et public.
Le paysage médiatique change à grande vitesse. Le 23 septembre 2025, l’OJIM soulignait que le smartphone avait désormais supplanté le téléviseur comme principal équipement des foyers. Une évolution des usages qui pousse les médias à se réinventer.
De nouveaux formats pour séduire
Sites « mobile friendly », applications dédiées, newsletters, podcasts, comptes TikTok, Instagram ou X : les rédactions multiplient les canaux. Des formats courts, comme ceux de la chaîne HugoDécrypte, s’imposent auprès des jeunes publics. L’OJIM lui-même s’est adapté à ces nouveaux usages.
Substack, entre indépendance et controverse
Symbole de cette mutation, Substack connaît un succès croissant. La plateforme se décrit comme un « réseau d’abonnements ». Libération la résume plus crûment : « un OnlyFans pour intellos ».
Aux États-Unis, de nombreux journalistes ont quitté leurs rédactions pour y lancer leurs propres publications : Judd Legum (ex-ThinkProgress), Joy Reid (ex-MSNBC), Jim Acosta (ex-CNN) ou encore Charlie Warzel (ex-New York Times). En France, France Inter y voit une chance pour les créateurs en quête d’indépendance, tandis que Libération alerte sur la fragilisation des journaux traditionnels.
Une fragmentation des audiences
Pour François Saltiel, journaliste à France Culture, Substack s’inscrit dans un mouvement plus large de « personnification des médias » : les journalistes deviennent eux-mêmes des marques. Mais le modèle a ses limites : à 5 ou 10 € par abonnement, la facture peut vite s’alourdir pour le lecteur. Le Monde insiste sur l’absence de régulation et les dérives possibles d’un « free speech à l’américaine ». Liberté d’expression, horreur !
Des enthousiasmes contrastés
Si certains redoutent un affaiblissement de la presse, d’autres saluent l’arrivée de Substack. Harper’s Bazaar France en a fait un guide d’initiation, soulignant l’explosion des newsletters mode et beauté, dont les abonnements auraient bondi de 80 % en un an.
Le vrai danger est ailleurs ?
Substack n’est pas seul à inquiéter. Pour une dizaine d’économistes internationaux, cités par Libération et l’AFP, c’est surtout l’intelligence artificielle qui menace le journalisme de qualité, avec un risque « d’effondrement du journalisme d’intérêt public ».
Voir aussi : Intelligence artificielle et journalisme : signature d’une « Charte de Paris »
Une conclusion provisoire
La comparaison avec X rappelle que les craintes initiales n’entraînent pas toujours la disparition des médias traditionnels. Mais l’essor de Substack illustre bien un basculement : face à des mastodontes publics comme France Télévisions, empêtrés dans leurs difficultés financières, se développent des modèles directs et indépendants.
La question est claire : comment les nouveaux outils – Substack en tête – redessinent-ils le paysage médiatique et menacent-ils les structures traditionnelles ? L’avenir du journalisme se joue peut-être dans cet équilibre instable entre institutions fragilisées et initiatives individuelles.


















