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Les matinales de Radio France sont-elles vraiment orientées à gauche ?

19 décembre 2025

Temps de lecture : 5 minutes
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Les matinales de Radio France sont-elles vraiment orientées à gauche ?

Temps de lecture : 5 minutes

Les matinales de Radio France sont-elles vraiment orientées à gauche ?

« Le ser­vice pub­lic est-il ori­en­té à gauche ? » En amont du lance­ment de la com­mis­sion d’enquête par­lemen­taire sur le fonc­tion­nement de l’audiovisuel pub­lic, l’Institut Thomas More s’est résolu à met­tre les mains dans le moteur pour répon­dre à cette sem­piter­nelle ques­tion, en axant leur étude sur les mati­nales de Radio France, le tout avec l’appui de l’IA. Dans leur longue analyse parue dans les colonnes du Figaro le 28 novem­bre 2025, l’Institut con­clut à un con­stat sans appel.

Une étude accablante

C’est une étude acca­blante dont le ser­vice pub­lic s’est étrange­ment peu fait l’écho. Et pour cause, en pleine péri­ode de com­mis­sion d’enquête par­lemen­taire sur le fonc­tion­nement de l’audiovisuel pub­lic, l’étude fait tache.

Le 28 novem­bre 2025, à la suite de la dif­fu­sion de l’émission « Com­plé­ment d’enquête » sur la chaîne CNews, l’Institut Thomas More a partagé avec Le Figaro une étude détail­lée sur les mati­nales de France Inter, France Cul­ture et France Info. Sans ambages (et sans sur­prise), l’étude con­clut à un manque man­i­feste de plu­ral­isme sur les ondes mati­nales du ser­vice public.

1 280 chroniques analysées

Pour men­er à bien cette analyse – qui vise, selon l’Institut Thomas More, à mesur­er de manière objec­tive et repro­ductible la neu­tral­ité poli­tique, le plu­ral­isme et l’équité de traite­ment dans les pro­grammes d’actualité de Radio France –, l’Institut a fait appel à l’intelligence arti­fi­cielle, accom­pa­g­née, souligne Le Figaro, « d’une relec­ture humaine afin de sim­ple­ment cor­riger les rares erreurs de tran­scrip­tion ou les cas d’ironie que l’IA inter­prète moins bien ».

Et pour cause, il n’existe, pour l’heure, que peu d’outils fiables pour mesur­er les oblig­a­tions du ser­vice pub­lic. L’Institut a donc « scan­né » les mati­nales en pas­sant au crible pas moins de 1 280 chroniques mati­nales « dans un périmètre cou­vrant les prin­ci­pales émis­sions d’actualité mati­nales des chaînes du groupe Radio France (« La Grande Mati­nale » de France Inter, « Les Matins » de France Cul­ture, « Le 6/9 » de France Info, etc.).

Cha­cune des 1 280 chroniques a ain­si été analysée par l’IA, qui les a ensuite « clas­si­fiées » sur une échelle gauche-droite allant de ‑100 (très à gauche) à +100 (très à droite). Le con­stat est sans appel : 47% des chroniques analysées présen­tent une ori­en­ta­tion claire­ment mar­quée à gauche, con­tre seule­ment 14 % ori­en­tées à droite.

France Inter et France Culture durablement ancrées à gauche

Dans le détail, le con­stat est encore plus acca­blant puisque du côté de France Inter, pre­mière radio de France, ce ne sont pas moins de 60% des chroniques qui sont ancrées à gauche (con­tre 16% à droite) quand France Info, recon­naît l’Institut, « reste proche de la neutralité ».

« Sur France Inter, l’analyse par chronique mon­tre une très forte polar­i­sa­tion : la majorité des for­mats réguliers s’inscrit durable­ment à gauche, avec des moyennes très éloignées du cen­tre et une faible vari­abil­ité. “L’Invité de 7 h 50” et “L’Édito éco” sont les deux seuls ren­dez-vous que l’IA classe à droite”, détaille Le Figaro.

France Culture pire que France Inter

La palme revient à France Cul­ture qui, souligne le député Charles Allon­cle, jouit d’un « qua­si-mono­pole idéologique » avec pas moins de 66% des chroniques qui penchent à gauche (con­tre 6% à droite).

Notons égale­ment que si France Inter et France Cul­ture favorisent claire­ment la gauche, les deux sta­tions se mon­trent en revanche très cri­tiques envers l’extrême gauche. L’Institut Thomas More souligne en effet que « la gauche rad­i­cale est présen­tée de manière néga­tive dans 62 % des cas, tan­dis que la droite con­ser­va­trice reçoit 60 % de cou­ver­ture critique ».

« Sur les antennes, la gauche rad­i­cale et la droite rad­i­cale sont forte­ment sous-exposées par rap­port à leur poids réel. Lorsqu’ils sont men­tion­nés, le traite­ment est le plus hos­tile de toutes les familles poli­tiques. Les jour­nal­istes les asso­cient fréquem­ment à une “stratégie du chaos”, à la désta­bil­i­sa­tion ou à un risque pour la vie démoc­ra­tique », analyse l’Institut Thomas More.

Un traitement particulièrement favorable pour les figures de gauche

À l’inverse, le centre/majorité prési­den­tielle est large­ment sur­ex­posé. Il con­cen­tre en effet 46,7% de l’ensemble des men­tions relevées sur la péri­ode (entre le 1ᵉʳ et le 31 octo­bre 2025), « soit une vis­i­bil­ité médi­a­tique très supérieure à sa représen­ta­tion parlementaire ».

L’Institut note en out­re que plusieurs fig­ures du cen­tre et du cen­tre-gauche béné­fi­cient d’un traite­ment par­ti­c­ulière­ment favorable.

Raphaël Glucks­mann, Lau­rent Nuñez, Manuel Valls et Édouard Philippe sont ain­si les « per­son­nal­ités les mieux notées » et sont régulière­ment val­orisées « pour leur com­pé­tence, leur crédi­bil­ité ou leur sens de l’État ». « Ces appré­ci­a­tions con­trastent avec le ton hos­tile réservé aux blocs rad­i­caux et à la droite, révélant une hiérar­chie implicite de respectabil­ité médi­a­tique sur les antennes du ser­vice pub­lic », ajoute l’Institut Thomas More.

Et Le Figaro d’ajouter que, en bas du classe­ment, « des per­son­nal­ités comme Marine Le Pen, Sébastien Chenu, Rachi­da Dati ou Jean-Luc Mélen­chon présen­tent des notes très néga­tives, inférieures à la moyenne ».

Les thématiques sensibles

Autre enseigne­ment clé de l’étude : les thé­ma­tiques « sen­si­bles ». Là encore, le con­stat ne déroge pas à la règle : les thé­ma­tiques sen­si­bles « sont très majori­taire­ment abor­dées sous un angle édi­to­r­i­al de gauche ».

Sur 98 caté­gories, aucune ne présente en effet une majorité de chroniques abor­dées sous un angle édi­to­r­i­al de droite. Cer­tains sujets (fémin­isme, jus­tice, dis­crim­i­na­tions, vio­lences poli­cières, ban­lieues, con­flits inter­na­tionaux…) sont même traités à 80–100 % avec un angle de gauche. Qui dit mieux ? Par­don, qui dit pire ?

Lorelei Ban­charel

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