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Le « chemin clair mais difficile » d’Elon Musk pour transformer Twitter

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6 avril 2023

Temps de lecture : 3 minutes
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Le « chemin clair mais difficile » d’Elon Musk pour transformer Twitter

Temps de lecture : 3 minutes

Les difficultés continuent pour Elon Musk. Après avoir été accusé, lors du rachat de Twitter, de vouloir diffuser des discours de « haine » et des fake news, le patron de Tesla est maintenant aux prises avec des difficultés économiques.

Dans une note interne con­sultée par dif­férents médias améri­cains, l’actuel patron de Twit­ter évoque la valeur actuelle du réseau. Racheté pour la somme de 44 mil­liards de dol­lars en octo­bre 2022, le réseau social ne vaudrait « plus que » 20 mil­liards de dol­lars cinq mois plus tard. En com­para­i­son, Snap, la mai­son mère de Snapchat, ou encore Pin­ter­est, valent un peu moins de 19 mil­liards de dol­lars. Selon Musk, ces dif­fi­cultés sont la suite de dérè­gle­ments financiers qui, pen­dant un temps, ont fail­li met­tre Twit­ter en fail­lite. Entre la perte de 1,5 mil­liard de dol­lars avec la fuite des annon­ceurs, et des échéances de dettes du même mon­tant, le réseau était par­ti pour per­dre 3 mil­liards par an, comme l’indiquait Musk dans un tweet le 25 mars 2023.

Mal­gré ces dif­fi­cultés, le patron de Tes­la et SpaceX reste opti­miste. Il affirme que l’équilibre revien­dra au deux­ième trimestre 2023, en par­tie avec le retour des annon­ceurs, et ajoute entrevoir un « chemin clair mais dif­fi­cile » vers une cap­i­tal­i­sa­tion à hau­teur de 250 mil­liards de dol­lars. Néan­moins, Musk ne se hasarde pas à don­ner une échéance à cette ambition.

Une transition vers un modèle payant ?

Mais quel est donc ce « chemin clair mais dif­fi­cile » qu’entrevoit Elon Musk ? Si nous ne pou­vons pas lire dans ses pen­sées, l’élargissement de l’abonnement Twit­ter Blue à compter du 1er avril 2023 nous donne une piste de réponse. À par­tir de cette date, la vignette bleue, accolée à cer­tains comptes, ne sera plus le résul­tat d’une véri­fi­ca­tion de la part des mod­éra­teurs, mais le fruit du paiement d’un abon­nement, dont la somme avoi­sine une dizaine d’euros par mois. Si cer­tains s’insurgent de voir ce gage de crédi­bil­ité désor­mais soumis au paiement et non plus à la véri­fi­ca­tion, Musk, de son côté, argu­mente en pré­ten­dant vouloir moins de BOTS sur son réseau afin de con­tr­er l’expansion de l’intelligence arti­fi­cielle. En out­re, seuls les comptes ayant l’abonnement pour­ront répon­dre aux sondages postés sur Twit­ter et appa­raîtront dans les fils des autres usagers (ceux qui ne les suiv­ent pas) du réseau.

Ain­si, le « chemin clair mais dif­fi­cile » est-il en tran­si­tion vers un mod­èle payant ? Nous évo­quions il y a quelque temps le mod­èle du réseau chi­nois WeChat qui pour­rait inspir­er Musk. Si le quidam ne paiera prob­a­ble­ment pas cet abon­nement pour le moment, on peut se deman­der si les entre­pris­es, les médias, les par­tis poli­tiques, les per­son­nal­ités publiques, pour­ront se pass­er de cette vignette, qui per­met de don­ner davan­tage de crédit à sa parole et qui, désor­mais, sera le moyen d’accroître sa visibilité.

Rap­pelons égale­ment que Musk a fait une saignée colos­sale au sein des effec­tifs de Twit­ter depuis son arrivée, faisant pass­er le nom­bre d’employés de plus de 7 500 à 2 000. Si une bonne par­tie de cette vague de licen­ciement a per­mis le retour d’une cer­taine lib­erté de ton sur le réseau social, elle a égale­ment été cri­tiquée comme la cause d’un lax­isme dans la modération.

Ain­si, le pay-to-tweet, accom­pa­g­né d’un min­i­mum de per­son­nel, est-il l’avenir de Twit­ter ? La suite nous le dira.