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Facebook part à la chasse aux « fausses informations »

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21 décembre 2016

Temps de lecture : 3 minutes
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Facebook part à la chasse aux « fausses informations »

Temps de lecture : 3 minutes

Facebook met le cap vers toujours plus de censure.

Face à la défi­ance crois­sante envers les médias tra­di­tion­nels, beau­coup s’ori­en­tent aujour­d’hui vers inter­net pour s’in­former par le biais de site dits alter­nat­ifs ou, plus encore, via les réseaux soci­aux. Ain­si, c’est tout un monde qui, aujour­d’hui, mène la vie dure aux médias main­stream, tan­tôt décor­ti­quant leurs men­songes, tan­tôt dif­fu­sant des infor­ma­tions que per­son­ne, à la télévi­sion ou dans la presse, n’a cru bon de mentionner.

Après l’élec­tion de Don­ald Trump, une polémique a d’ailleurs éclaté au sujet de l’in­flu­ence sup­posée des réseaux soci­aux dans cette élec­tion. On accuse notam­ment les inter­nautes d’avoir dif­fusé ou de s’être basés sur de fauss­es infor­ma­tions. Pour con­tr­er ce phénomène de plus en plus impor­tant, il fal­lait bien que cer­tains se creusent les méninges.

C’est le cas de Face­book qui teste actuelle­ment un nou­v­el out­il sur un nom­bre lim­ité d’u­til­isa­teurs. Il s’ag­it d’une nou­velle com­mande per­me­t­tant de sig­naler un post comme étant une « fausse infor­ma­tion ». Les inter­nautes pour­ront bien­tôt cli­quer sur la par­tie en haut à droite d’un mes­sage pour sig­naler une infor­ma­tion qu’ils jugent trompeuse… Ensuite, Face­book s’ap­puiera sur « ʺd’autres sig­nauxʺ, dont il ne pré­cise pas la nature, pour juger l’af­faire avant d’avoir recours, en dernière échéance, à ʺdes sites recon­nus pour leur tra­vail de véri­fi­ca­tion de l’in­for­ma­tionʺ. Il choisira dans la liste établie par l’in­sti­tut indépen­dant Poyn­ter un ou plusieurs des 43 sites réper­toriés, dont aucun n’est Français », rap­porte Le Figaro.

Après véri­fi­ca­tion par ces « sites recon­nus », si l’in­for­ma­tion est jugée fausse, un tri­an­gle con­tenant un point d’ex­cla­ma­tion s’af­fichera sur la pub­li­ca­tion avec la men­tion « con­testé par des vérifi­ca­teurs indépen­dants ». Certes, il sera tou­jours pos­si­ble de voir ces con­tenus, mais leur auteur ne pour­ra plus en faire la pro­mo­tion (on imag­ine égale­ment que leur audi­ence pour­ra être lim­itée…). « Cette mise à jour n’est qu’une étape et il y en aura d’autres », a com­men­té le PDG de Face­book Mark Zuckerberg.

Au-delà du fait que cette réforme inter­vient exclu­sive­ment pour favoris­er les médias dits « tra­di­tion­nels », de nom­breuses ques­tions restent en sus­pens. Com­ment garan­tir l’« indépen­dance » des sites qui seront chargés de tri­er le bon grain de l’ivraie ? À par­tir de quels critères une infor­ma­tion sera jugée « con­testable », voire fausse ? Les médias main­stream dif­fu­sant de fauss­es infor­ma­tions (comme celles s’ap­puyant sur des organ­ismes dou­teux au sujet de la Syrie) seront-ils con­cernés par cette option ? Cela ne va-t-il pas entraîn­er des abus sur fond de poli­tique­ment cor­rect obligatoire ?

Pra­ti­quant déjà la sup­pres­sion abu­sive de pages sur sa plate-forme (voir les dessi­na­teurs David Miège ou Marsault), Face­book sem­ble faire ici un pas de plus vers le total­i­tarisme de la pen­sée unique. Mais ce n’est qu’un début : par­mi ses autres pro­jets, le réseau social ambi­tionne égale­ment de lancer bien­tôt une « plate-forme col­lab­o­ra­tive de véri­fi­ca­tion »…