Le jeudi 27 novembre, France 2 diffusait son très attendu « Complément d’enquête » sur CNews. Le service public entendait avec son émission investiguer sur les « méthodes » de la première chaîne d’information en continu de France. Sauf qu’en lieu et place d’un dézingage en règle, c’est un revers sévère qu’a subi l’émission de service public, accusée de nombreux bidouillages. On fait le point.
L’arroseur arrosé
L’émission comptait, sans trop s’en cacher, se payer CNews. Finalement, Tristan Waleckx et ses équipes auront seulement goûté à l’adage bien connu : « Tel est pris qui croyait prendre. »
Depuis ce jeudi 27 novembre, date à laquelle le service public a diffusé son enquête Des infos ou des infos ? La méthode CNews, les critiques (acerbes) n’en finissent plus de pleuvoir à l’encontre de France 2.
Et pour cause, avant même sa diffusion, le Complément d’enquête était déjà sous le feu des critiques après une alerte de l’ARCOM indiquant, seulement quelques heures avant, ne pas avoir constaté de « contournement des règles du pluralisme politique sur le mois de mars 2025 » sur CNews (contrairement à ce qu’affirmait, la veille, l’organisation Reporters sans frontières).
Dans la foulée de cette alerte, France 2 avait d’ailleurs demandé à ses équipes de couper en catastrophe une partie de son reportage.
Des intervenants qui posent questions
La mauvaise presse était alors lancée, jetant par là même le discrédit sur cette enquête pourtant préparée au long cours et annoncée depuis des mois. L’affaire se corse dans la foulée de la diffusion du documentaire. Forcément aux aguets, la chaîne CNews a en effet révélé ce 29 novembre de nombreux bidouillages opérés (et cachés aux téléspectateurs) par le service public. Et non des moindres.
D’abord, le seul témoignage recueilli à visage découvert d’un ancien journaliste de CNews se révèle être celui de Damien Deparnay… aujourd’hui salarié de France Télévisions. L’homme travaille en effet à France 3, Hauts-de-France, en CDI et depuis plus de deux ans. « Un élément qui change beaucoup de choses, en particulier sur sa capacité à se mettre au service de l’idéologie de son employeur », souligne-t-on dans les colonnes de Jeanmarcmorandini.com.
En famille avec la sémiologue
« Pire » encore, la sémiologue Cécile Alduy — intervenant à l’antenne pour « décrypter et analyser » les éléments de langage sur CNews se révèle avoir aussi, et de manière bien plus nette, un lien avec France Télévisions. L’experte n’est en effet rien de moins que la sœur de Manuel Alduy…Directeur du Cinéma et des Fictions Numérique et Internationale.
Le pompon du bidouillage revient à celle qui a réalisé l’enquête : Lilya Melkognan. Cette dernière a travaillé pendant plusieurs années dans le groupe Canal Plus (pour i>Télé, l’ancêtre de CNews) « avant de rejoindre France Télévisions en 2013 ».
Selon Linkedin, Lilya Melkonian a travaillé pour le groupe Canal pendant 4 ans et 11 mois. Or, cette information n’est précisée à aucun moment durant toute l’émission. « On pourrait imaginer, avec un esprit retors par exemple, que cette journaliste souhaite régler des comptes avec son ancien employeur », s’interroge-t-on sur Jeanmarcmorandini.com.
Guerre interne à France TV
Du côté de France TV, si on n’a pas encore réagi officiellement à ces nombreux manquements, en interne, la zizanie monte encore d’un cran. Tristan Waleckx, ou du moins la gestion de son émission, agace.
« L’émission présentée par Tristan Waleckx n’en est pas à son premier psychodrame interne », nous apprend ainsi le JDD, qui a pu entrer en contact avec un proche de l’état-major de France TV. « 90 % de nos problèmes viennent de là », soupire-t-il dans les colonnes de l’hebdomadaire, pointant des niveaux d’investigation très variables.
Selon le JDD, l’idée d’un report pur et simple du Complément d’enquête sur CNews a d’ailleurs agité la direction jusque tard dans la soirée. « Le débat a été vif, sans que les partisans d’un décalage n’obtiennent gain de cause. » Une tempête inédite qui illustre parfaitement le climat électrique qui règne désormais au sein de la télévision publique.
Voir aussi : Complément d’enquête sur CNews : la meilleure défense, c’est l’attaque !
Lorelei Bancharel


















