Le sénateur communiste Ian Brossat a suscité la polémique en appelant à interdire Le Figaro Magazine pour son numéro sur les retraites et les pays à faible fiscalité. Une proposition dénoncée comme une atteinte à la liberté de la presse, provoquant un tollé médiatique et politique.
L’Huma oui, Le Fig Mag non
Le sénateur communiste de Paris, Ian Brossat, a déclenché une tempête médiatique en proposant, le 4 juillet 2025, l’interdiction de Le Figaro Magazine. Dans un message publié sur X, il s’en est pris à la couverture du magazine, qui traitait des retraites et des « pays où les Français payent le moins d’impôts ». Selon lui, ce type de publication, bénéficiant d’aides publiques, « incite à la désertion fiscale » à un moment où l’État cherche des ressources financières. « Ces publications devraient être purement et simplement interdites », a‑t-il écrit, provoquant une vague d’indignation.
Ian Brossat fait l’unanimité contre lui
Cette sortie a immédiatement suscité des réactions virulentes. Guillaume Tabard, éditorialiste au Figaro, a dénoncé, lors de l’émission « Club Figaro » du 7 juillet, un « réflexe courant chez les communistes » visant à museler la presse. Il a rappelé un épisode historique controversé : pendant l’Occupation, le Parti communiste aurait négocié avec les autorités allemandes pour maintenir la parution de L’Humanité. « Monsieur Brossat veut interdire ceux qui ne pensent pas comme lui », a‑t-il ajouté, pointant une contradiction avec les valeurs démocratiques.
Une provocation sur fond d’élection municipale à Paris
D’autres voix se sont jointes à la critique. L’ancien député Georges Fenech, sur CNews, a qualifié cette proposition d’« insupportable » de la part d’un parlementaire censé défendre les libertés. L’avocat Gilles-William Goldnadel a, quant à lui, attaqué Brossat en évoquant les « 100 millions de morts » du communisme, estimant que le sénateur devrait « raser les murs ». Face à la polémique, Ian Brossat a maintenu sa position. Sur X, il a réaffirmé : « J’assume. L’incitation à la désertion fiscale doit être interdite. On ne peut pas demander des efforts aux Français tout en laissant les plus fortunés arnaquer le fisc ». Une polémique qui a eu le mérite de faire parler du sénateur qui brigue la mairie de Paris pour 2026. Généralement l’apanage des Insoumis, la déclaration à mi-chemin entre l’opinion et la provocation aura permis à l’élu d’être mis en avant sur les réseaux sociaux. La polémique aura aussi fait largement circulé un échange diffusé sur C8 dans lequel le conseiller régional d’Île de France Pierre Liscia rappelle que le communiste n’a jamais travaillé, qu’il vit dans un beau quartier et est propriétaire d’une résidence secondaire en Corse.
Cette affaire illustre une fracture idéologique profonde. D’un côté, les défenseurs de la liberté de la presse dénoncent une tentative de censure. De l’autre, Brossat argue que la responsabilité fiscale prime sur la liberté éditoriale dans un contexte européen d’offensive contre la liberté de la presse.
Voir aussi : L’Humanité, infographie
Christian Roncherolle


















