Ojim.fr
Veille médias
Dossiers
Portraits
Infographies
Vidéos
Faire un don
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Burkini à Grenoble : les activistes islamistes ont reçu le soutien financier de George Soros

L’article que vous allez lire est gratuit. Mais il a un coût. Un article revient à 50 €, un portrait à 100 €, un dossier à 400 €. Notre indépendance repose sur vos dons. Après déduction fiscale un don de 100 € revient à 34 €. Merci de votre soutien, sans lui nous disparaîtrions.

20 août 2019

Temps de lecture : 6 minutes
Accueil | Veille médias | Burkini à Grenoble : les activistes islamistes ont reçu le soutien financier de George Soros

Burkini à Grenoble : les activistes islamistes ont reçu le soutien financier de George Soros

Temps de lecture : 6 minutes

Le 23 juin 2019, sept activistes musulmanes en burkini ont forcé l’entrée d’une piscine municipale à Grenoble – et la main de la municipalité écolo-gauchiste – pour tenter d’imposer leur tenue. Il apparaît que celles qui se sont surnommées elles-mêmes les « Rosa Parks musulmanes », et dont le groupe porte le nom quelconque d’Alliance citoyenne, sont en réalité financées par Soros et proches de Tariq Ramadan.

Des islamistes proches de l’Open Society

En 2016 l’Alliance citoyenne a reçu pas moins de 80.000 euros de l’Open soci­ety, fon­da­tion créée par George Soros en 1979 – elle sou­tient des asso­ci­a­tions qui lut­tent pour les droits de l’Homme, mais aus­si les caus­es LGBT ou la pro­pa­gande des « valeurs » et des idéolo­gies occi­den­tales pro­gres­sistes dans le monde. L’objectif était de trans­former l’association en « organ­i­sa­tion avec une vis­i­bil­ité nationale » avec des « cam­pagnes anti-dis­crim­i­na­tion ».

Selon Le Canard Enchaîné (03/07/2019), Alliance citoyenne est aus­si parte­naire des Étu­di­ants musul­mans de France – con­sid­érée comme la branche étu­di­ante des Frères Musul­mans. Par ailleurs sa prési­dente, Taous Ham­mouti, est une grande admi­ra­trice de Tariq Ramadan – elle a lancé une péti­tion pour appel­er à sa libération.

Le con­seiller d’opposition grenoblois Matthieu Chamussy a exhumé ses anciens tweets et posts Face­book de 2015–17 – où elle jus­ti­fi­ait notam­ment l’attentat con­tre Char­lie Heb­do (« N’oubliez pas que c’est Char­lie qui a dégainé le pre­mier ») et dif­fu­sait les dis­cours de Tariq Ramadan ; depuis, elle affirme avoir sup­primé sa page Facebook.

Attitude ambigüe de la ville de Grenoble

La Ville de Greno­ble porte aus­si une appré­ci­a­tion cri­tique de l’action de l’association : « Cette asso­ci­a­tion met en œuvre une forme de pop­ulisme qui instru­men­talise la colère des gens, nous explique-t-on. Devant la perte de vitesse de l’as­so­ci­a­tion, celle-ci se rad­i­calise. Nous con­sta­tons un refus de penser l’in­térêt général au ser­vice de leurs adhérents. Et cela les amène à faire le jeu de per­son­nes qui elles, sont des pro­fes­sion­nelles des reven­di­ca­tions com­mu­nau­taires. A force de refuser le débat pub­lic, ils se met­tent sur un pied d’é­gal­ité avec les reven­di­ca­tions com­mu­nau­taires. Or, ce n’est pas sur ce pied là que le débat peut se faire avec les insti­tu­tions ».

Cepen­dant, l’association serait sub­ven­tion­née par la Ville, ce que dénonce crû­ment Mar­i­anne début juil­let 2019 : « depuis plusieurs semaines, pour­tant, tout a été dit ou presque au sujet de ce caphar­naüm qui illus­tre le chaos rég­nant lorsque la République ne fait pas son tra­vail : la lâcheté, la com­pro­mis­sion, le clien­télisme, la gan­grène com­mu­nau­tariste, l’entrisme islamiste vio­lent et sans-gêne, la provo­ca­tion impu­dente comme une sec­onde nature, le scan­dale d’une asso­ci­a­tion islamiste et se met­tant hors la loi tou­jours sub­ven­tion­née par l’argent pub­lic des Grenoblois, le scan­dale grotesque con­sis­tant à invo­quer le com­bat si noble de Rosa Parks qui mil­i­tait pour l’égalité alors qu’on a ici affaire à une ten­ta­tive de séces­sion com­mu­nau­tarisée et de passe-droits au motif d’un impératif pseu­do-religieux ».

Ce sou­tien serait d’autant plus éton­nant que le bailleur social Greno­ble Habi­tat a déposé une plainte con­tre X pour vol de fichi­er de locataires – Alliance citoyenne a en effet fait sign­er en 2018 une péti­tion à 507 locataires soci­aux et Greno­ble Habi­tat sus­pecte un vol de fichi­er pour per­me­t­tre à l’association de démarcher un grand nom­bre de locataires.

Par ailleurs les inci­dents liés à l’islam rad­i­cal se sont mul­ti­pliés à Greno­ble ces dernières années – ce qui témoigne pour le moins d’une implan­ta­tion locale de mil­i­tants rad­i­cal­isés, en rup­ture avec l’identité française. En févri­er 2019, la plus anci­enne mosquée de la ville, ouverte en 1985, Al Kawthar, a fer­mé sur déci­sion pré­fec­torale pour six mois : l’imam prin­ci­pal avait prêché le dji­had armé et a été sus­pendu de ses fonc­tions le 15 jan­vi­er mais ses fidèles le sou­ti­en­nent et nient en bloc.

En avril 2019, l’école Philippe Gre­nier d’Echirolles, en ban­lieue de Greno­ble – encore un nom en apparence anodin – a été fer­mée sur déci­sion pré­fec­torale pour ori­en­ta­tion salafiste. Près de 45 élèves y étaient sco­lar­isés en pre­mière et 50 en mater­nelle. Mal­gré un procès prévu en novem­bre 2019, l’école a déjà annon­cé sa réou­ver­ture dans de nou­veaux locaux à Echi­rolles en septembre.

Voilées en ville comme sur le terrain de sport

Enfin à Echi­rolles encore, mais en 2017, l’AS Surieux d’Echirolles – dont l’équipe de foot­ball féminin 11–13 ans, avait atteint la finale de la coupe Rhônes-Alpes, n’y a pas par­ticipé et a déclaré for­fait. L’entraîneuse, Essia Aoui­ni, 19 ans, a en effet refusé d’enlever son voile pour y par­ticiper. Essia, alors étu­di­ante en licence d’anglais, a porté son voile sur tous les ter­rains pen­dant toute la sai­son sans que per­son­ne n’y trou­ve rien à redire – et bien que cela soit une infrac­tion aux statuts de la Ligue de football.

Loin de s’excuser d’avoir enter­ré le rêve de ses jeunes sportives – et leur tra­vail – au nom de sa vision de la reli­gion, elle s’est défendue de la même façon que les mil­i­tantes pro­fes­sion­nelles du com­mu­nau­tarisme – en affir­mant qu’on refu­sait de l’accepter telle qu’elle est et en accu­sant insi­dieuse­ment les instances offi­cielles de dis­crim­i­na­tion religieuse : « j’estime que des lois comme ça n’ont rien à faire dans le foot­ball. C’est un sport qui est cen­sé effac­er les dif­férences. Là, j’ai l’impression que l’on ne veut pas m’accepter comme je suis ». Il est d’ailleurs intéres­sant de savoir qu’Alliance citoyenne a organ­isé le 6 avril dernier une course de femmes voilées dans la ville, avec au moins deux coach sportives voilées, Leila et Assia, toutes deux la quarantaine.

L’association Alliance citoyenne – qui avait été créée à l’origine en 2012 pour représen­ter les locataires face aux bailleurs soci­aux – est main­tenant tout à fait détournée de son objet. Des mil­i­tantes fémin­istes, mais pas for­cé­ment islamistes ou musul­manes, ont d’ailleurs préféré en par­tir. Au début, elles étaient pour­tant par­tantes pour une action à la piscine : « On ne pen­sait pas que cela allait être axé sur le burki­ni. On par­lait de la piscine pour toutes : les mamans, les per­son­nes âgées, les gross­es, les mai­gres, les femmes voilées… Mais on a vite com­pris que c’était juste pour le burki­ni car tout s’est mis à tourn­er autour de Tahous ([Taous Ham­mouti] D’un coup, il n’a plus été ques­tion de défendre les locataires en dif­fi­culté ni de penser aux fins de mois dif­fi­ciles des gens ».

Et elle con­tin­ue d’avancer masquée : ses mil­i­tantes, des islamistes chevron­nées, se présen­tent comme des mamans et tout à la fois des « Rosa parks musul­manes », deux con­cepts qui per­me­t­tent de bien se faire voir des médias main­stream. D’autres antennes ont été créées à Villeur­banne, Aubervil­liers, Gen­nevil­liers et Mar­seille – des villes où il y a une forte minorité religieuse musul­mane et où existe une reven­di­ca­tion islamiste locale. L’association revendique aujourd’hui 620 femmes membres.