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Sondage Ifop sur l’islam en France : comment le débat s’est judiciarisé

18 décembre 2025

Temps de lecture : 4 minutes
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Sondage Ifop sur l’islam en France : comment le débat s’est judiciarisé

Temps de lecture : 4 minutes

Sondage Ifop sur l’islam en France : comment le débat s’est judiciarisé

Le sondage de l’Ifop sur le « rap­port à l’islam et à l’islamisme des musul­mans de France », pub­lié le 18 novem­bre dernier et com­mandé par la revue Écran de Veille (éditée par Glob­al Watch Analy­sis), met en lumière un pro­fond schisme dans le monde politi­co-médi­a­tique français, qui dépasse sans doute les respon­s­ables de ce média.

Pris de court par une salve de cri­tiques, émanant notam­ment des hommes poli­tiques (LFI) et des médias classés à gauche (Le Monde, Medi­a­part), et aus­si des sites algériens, qui l’accusent de servir de relai d’officines arabes, émi­raties notam­ment, la revue men­su­elle Écran de Veille, dirigée par le jour­nal­iste algérien Atmane Taza­ghart, se défend de toute accoin­tance avec des par­ties occultes, et décide de pass­er à l’offensive.

LFI s’empare du débat

Peu con­nu dans le paysage médi­a­tique, Écran de Veille parait dans une ver­sion papi­er, mais des arti­cles d’information et d’analyses du même col­lec­tif sont mis en ligne dans le site Glob­al Watch Analy­sis.

Dès le 20 novem­bre, la jour­nal­iste Nora Bus­signy, mem­bre du col­lec­tif d’Écran de Veille, annonçait dépos­er plainte con­tre le député LFI Paul Van­nier, qu’elle accu­sait de l’avoir attaquée publique­ment sur les réseaux soci­aux en la présen­tant comme por­teuse d’un « agen­da islam­o­phobe » lié au sondage.

Le par­ti de Jean-Luc Mélen­chon s’était emparé de cette polémique dans un con­texte où ses dirigeants étaient inter­pel­lés sur leur prox­im­ité avec la com­mu­nauté musul­mane de France.

Le 22 novem­bre, la rédac­tion du men­su­el rend pub­lic son pre­mier com­mu­niqué sur cette polémique. Signé par son fon­da­teur et directeur de la pub­li­ca­tion, Atmane Taza­ghart, et sa rédac­trice en chef, Mar­tine Gozlan, le com­mu­niqué annonce plusieurs mesures de sécu­rité. Ain­si, on apprend que des con­signes ont été don­nées à tous les mem­bres de la rédac­tion de ne plus se ren­dre dans les locaux de la revue. Aus­si, le télé­tra­vail est désor­mais oblig­a­toire « en atten­dant le trans­fert vers des locaux pro­vi­soires et anonymisés ».

Entre défense et contre-attaque

Dans le même sil­lage, Atmane Taza­ghart réag­it aux accu­sa­tions de liens avec le régime émi­rati dans une déc­la­ra­tion au Figaro. Pour lever toute équiv­oque, il affirme que son men­su­el « a entretenu un parte­nar­i­at édi­to­r­i­al ponctuel, aujour­d’hui dis­sous, avec une société bri­tan­nique soupçon­née d’être un relais d’in­flu­ence d’Abou Dabi, le CRP (Cen­ter for Research and Pub­lic Affairs) ». Il ajoute : « C’é­tait écrit en toute trans­parence dans l’ours de notre revue. Nous avons mis fin à ce parte­nar­i­at en 2023, mais on con­tin­ue à nous faire ce procès ! »

Dans un entre­tien accordé à l’AFP, Atmane Taza­ghart se défend de toute con­nivence avec Abu Dhabi : « Nous n’avons rien à nous reprocher », a‑t-il asséné. Il jure avoir financé l’é­tude avec les revenus de la revue.

Le jour­nal­iste estime que « la logique voudrait que ce soit les accusa­teurs de notre revue qui appor­tent les preuves de l’ex­is­tence d’un finance­ment ou d’une ingérence étrangers ». Et d’enchaîner :

« Or, tous les médias et les députés qui nous accusent exi­gent que ce soit à nous et l’I­fop d’ap­porter les preuves qu’il n’y a pas un finance­ment ou une ingérence d’un pays étranger. Ce qui est con­traire à toutes les règles et usages de l’in­ves­ti­ga­tion jour­nal­is­tique, par­lemen­taire ou judi­ci­aire », insistait-il.

Questions de fond éludées

Entretemps, une plainte a été déposée par la jour­nal­iste Nora Bus­signy, qui dépose plainte con­tre le député Paul Van­nier pour cyber­har­cèle­ment, mise en dan­ger de la vie d’autrui et men­aces, en lien avec le sondage.

Fin novem­bre, le site Glob­al Watch Analy­sis met en ligne un arti­cle dans lequel la rédac­tion d’Écran de Veille con­firme la plainte déposée con­tre l’élu LFI, et affirme que, depuis la pub­li­ca­tion du sondage, ses jour­nal­istes subis­saient « insultes et men­aces », et annonce des mesures dra­coni­ennes pour pro­téger l’équipe.

Ain­si, le débat s’est brusque­ment judi­cia­risé, au lieu d’être recen­tré sur les ques­tions de fond, soulevées par les résul­tats du sondage, aus­si con­testa­bles ou dérangeants soient-ils. Car, en défini­tive, ce mag­a­zine n’est pas le seul média à avoir alerté sur la rad­i­cal­ité crois­sante des musul­mans, dans l’Hexagone, comme partout ailleurs. Loin s’en faut.

Voir aus­si : Reportage Zone Inter­dite sur l’islamisme : un élec­tro­choc salu­taire dans le PAF

Mus­sa A.

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