Ojim.fr

Je fais un don

En soutenant aujourd’hui l’OJIM, vous nous aidez à vous informer sur ceux qui vous informent et vous maintenez un espace de liberté sur la toile. Vous avez besoin de l'OJIM ? Nous avons besoin de votre soutien ! Ensemble "on les aura !"

Je fais un don

En soutenant aujourd’hui l’OJIM, vous nous aidez à vous informer sur ceux qui vous informent et vous maintenez un espace de liberté sur la toile. Vous avez besoin de l'OJIM ? Nous avons besoin de votre soutien ! Ensemble "on les aura !"

Quand le président de l’ARCOM reconnaît le manque d’impartialité du service public

9 octobre 2025

Temps de lecture : 5 minutes
Accueil | Veille médias | Quand le président de l’ARCOM reconnaît le manque d’impartialité du service public

Quand le président de l’ARCOM reconnaît le manque d’impartialité du service public

Temps de lecture : 5 minutes

Quand le président de l’ARCOM reconnaît le manque d’impartialité du service public

Mer­cre­di 1ᵉʳ octo­bre 2025, la com­mis­sion de la Cul­ture du Sénat a reçu pour la pre­mière fois Mar­tin Ajdari, nom­mé à la tête de l’ARCOM. Venu y présen­ter le rap­port annuel d’ac­tiv­ité du gen­darme de l’audiovisuel, le haut fonc­tion­naire s’est rapi­de­ment retrou­vé con­fron­té aux très nom­breuses inter­ro­ga­tions des séna­teurs con­cer­nant « l’impartialité » de l’audiovisuel pub­lic, large­ment remise en cause à la faveur de nom­breuses polémiques ces dernières semaines.

Une pre­mière sous ten­sion. Un mois seule­ment après le scan­dale de l’affaire Legrand-Cohen, Mar­tin Adjari a fait son bap­tême du feu au Sénat mer­cre­di 1ᵉʳ octo­bre où il était audi­tion­né pour la pre­mière fois en sa qual­ité de prési­dent de l’ARCOM.

Venu présen­ter le rap­port annuel d’ac­tiv­ité du gen­darme de l’audiovisuel, le haut fonc­tion­naire a rapi­de­ment été con­fron­té à l’épineuse ques­tion de « l’impartialité » du ser­vice pub­lic, large­ment remise en cause depuis la pub­li­ca­tion par L’Incor­rect d’une vidéo volée impli­quant les deux édi­to­ri­al­istes de Radio France Patrick Cohen et Thomas Legrand, accusés depuis de con­nivence avec le PS.

Lire aus­si : Affaire Cohen-Legrand : on vous racon­te les couliss­es de la polémique

« Tous doivent s’y retrouver »

Dans son préam­bule, le prési­dent de la Com­mis­sion de la cul­ture Lau­rent Lafon n’a d’ailleurs pas hésité à y faire référence, les yeux rivés, sans trop se cacher, vers le prési­dent de l’ARCOM, rap­pelant que « le plu­ral­isme des opin­ions est une chose, la neu­tral­ité du ser­vice pub­lic en est une autre ».

« Il y a eu des extraits qui font appa­raître des pro­pos ayant jeté un trou­ble », a recon­nu sans ambages Mar­tin Adjari, ajoutant que, pour lui, la ques­tion reste avant tout « plus large » du point de vue du régulateur.

Voir aus­si : Qui est Mar­tin Adjari, le nou­veau guide suprême de l’audiovisuel ?

« Dans une société plus polar­isée, où les opin­ions sont plus tranchées et les attentes plus fortes », il s’agit de faire en sorte que « cha­cun s’y retrou­ve » par rap­port à « un ser­vice pub­lic que tous finan­cent, dont tous doivent béné­fici­er et dont tous sont pro­prié­taires », a‑t-il ain­si souligné.

Citant ensuite une étude selon laque­lle « 60 % des Français » auraient con­fi­ance en l’information pro­duite par le ser­vice pub­lic, l’énarque, cir­con­spect, s’est inter­rogé sur les 40 % restants : « S’ils sont mécon­tents ou se sen­tent frus­trés, pourquoi ? Qu’attendent-ils ? ».

Une « introspection » nécessaire

La réponse est-elle à trou­ver du côté du manque, de plus en plus man­i­feste, d’impartialité sur le ser­vice pub­lic ? Sans aucun doute, a recon­nu, à demi-mot, le haut fonc­tion­naire dont le cœur penche depuis tou­jours à gauche.

Insis­tant sur les « mécon­tente­ments, frus­tra­tions, incom­préhen­sions » d’une par­tie des Français, Mar­tin Adjari a ain­si large­ment admis l’urgence, pour les sociétés audio­vi­suelles publiques, à faire preuve « d’introspection sur leurs procé­dures, leurs for­ma­tions et la façon dont elles abor­dent les dif­férents thèmes autour desquels le débat pub­lic s’organise, pour que le max­i­mum de Français se sen­tent représen­tés sur leurs antennes ».

Cette démarche ne don­nera pas de résul­tat « d’un claque­ment de doigts », a‑t-il en revanche prévenu, comme le rap­pelle Le Figaro dans ses colonnes. Devant les séna­teurs, Mar­tin Adjari a cepen­dant assuré faire de cette ques­tion de « l’impartialité » du ser­vice pub­lic une de ses pri­or­ités, con­scient, a‑t-il dit, de « l’impatience » et de « l’attente » du public.

« L’impartialité figure dans la loi depuis longtemps. »

Pour ce faire, l’ARCOM prévoit désor­mais de « mesur­er la per­cep­tion et les attentes du pub­lic par des études quan­ti­ta­tives et qual­i­ta­tives » sur cette ques­tion, a indiqué le haut fonc­tion­naire avant de nuancer, défen­dant naturelle­ment sa chapelle : « Exam­in­er l’impartialité ne veut pas dire qu’il y a des fautes. »

Mais tout de même. Sur la corde raide, obligé de com­pos­er entre les polémiques du moment et sa volon­té de sauver le sol­dat ser­vice pub­lic de l’audiovisuel, Mar­tin Adjari a, devant les séna­teurs, su ménag­er la chèvre et le chou, expli­quant que, « dans un con­texte de défi­ance à l’égard des médias et des insti­tu­tions en général », il s’agissait seule­ment pour le gen­darme de l’audiovisuel de « don­ner plus de gages sur la façon dont ces derniers tra­vail­lent pour s’assurer que cette exi­gence d’impartialité » est bien un objec­tif respecté.

« L’impartialité fig­ure dans la loi depuis longtemps », a‑t-il d’ailleurs recon­nu. Mais ce thème « n’a pas été abor­dé en tant que tel à ce jour », le régu­la­teur s’étant plutôt con­cen­tré, depuis la fin de l’ORTF… sur « l’indépendance » du ser­vice public.

Rap­pelons que l’OJIM et 3 autres asso­ci­a­tions avaient saisi l’ARCOM en 2024 pour obtenir une juste représen­ta­tion des courants d’opinions, notam­ment du ser­vice pub­lic. Cette requête avait été rejetée par l’ARCOM, puis par le Con­seil d’État.

L’Observatoire du jour­nal­isme ne man­quera pas de suiv­re les travaux que l’ARCOM vient de lancer, avec quelques doutes sur les résul­tats, mais sait-on jamais ?

Lorelei Ban­charel

Cet article vous a plu ? Vous souhaitez en lire d’autres ? Soutenez l’OJIM, faites un don en ligne !

Mots-clefs :

Voir aussi

Vidéos à la une

Derniers portraits ajoutés