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Le smartphone détrône la télévision : une révolution des habitudes médiatiques 

23 septembre 2025

Temps de lecture : 4 minutes
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Le smartphone détrône la télévision : une révolution des habitudes médiatiques 

Temps de lecture : 4 minutes

Le smartphone détrône la télévision : une révolution des habitudes médiatiques 

En France, pour la pre­mière fois, le smart­phone dépasse le téléviseur comme équipement dom­i­nant dans les foy­ers, mar­quant un bas­cule­ment vers la mobil­ité. Des don­nées récentes révè­lent une frag­men­ta­tion accrue des médias, où le mobile capte une part crois­sante du temps d’écran, reléguant la TV à un rôle complémentaire.

Les habi­tudes médi­a­tiques français­es s’in­scrivent dans une muta­tion glob­ale, où le smart­phone émerge comme l’écran incon­tourn­able. Reléguant la télévi­sion à un rôle sec­ondaire, cette évo­lu­tion reflète une con­som­ma­tion nomade, per­son­nal­isée et sou­vent généra­tionnelle. Des enquêtes soulig­nent cette inver­sion, avec une frag­men­ta­tion crois­sante des usages.

Le triomphe du smartphone en France : un équipement omniprésent

En France, la cinquième édi­tion du Référen­tiel des usages numériques, pub­liée par l’Ar­cep et l’Ar­com, con­sacre le smart­phone comme roi des foy­ers. Au sec­ond semes­tre 2024, 93 % des ménages étaient équipés d’au moins un mobile (+4 points en un an), con­tre 89 % pour les téléviseurs (-0,6 point). Cette pre­mière his­torique en fait l’ap­pareil n°1 pour les vidéos, inté­grant chaînes gra­tu­ites en direct, ser­vices VOD comme Net­flix et con­tenus réseaux soci­aux. 80 % des 12 ans et plus l’u­tilisent quo­ti­di­en­nement (+4 points), pour nav­iguer sur inter­net (89 %), échang­er via apps (85 %) ou télé­phon­er (78 %). L’or­di­na­teur suit à 55 %, sta­ble post-Covid mais en baisse.

4h23’ par jour sur écran personnel !

Les Français passent en moyenne 4h23 par jour sur écrans per­son­nels (61 % en direct, 39 % à la demande). Chez les 15–25 ans, les plate­formes comme Tik­Tok et Insta­gram devan­cent la radio tra­di­tion­nelle, avec 72 % d’adeptes des vidéos cour­tes et 71 % des sto­ries éphémères. 9,4 mil­lions d’u­til­isa­teurs quo­ti­di­ens de VOD (+500 000 en un an) con­fir­ment cette poly­va­lence. Les enceintes con­nec­tées (14 % d’usage quo­ti­di­en) sur­passent même le télé­phone fixe (13 %), soulig­nant l’es­sor des assis­tants vocaux (33 % des foy­ers équipés, +6 points en deux ans).

Élargissement à l’international : fragmentation et mue des médias

Au-delà des fron­tières français­es, cette ten­dance s’ob­serve dans d’autres pays européens, où le smart­phone gagne du ter­rain en cap­tant une part majori­taire du temps média. Chez les jeunes adultes, l’é­cart est mar­qué : près de la moitié de leur temps d’écran se déroule sur mobile, con­tre un quart pour la TV.

Cette frag­men­ta­tion, en hausse de 60 % en une décen­nie, dis­perse l’at­ten­tion : aucun canal ne domine plus, forçant à des straté­gies mul­ti­canaux pour attein­dre 90 % de reach (le nom­bre de per­son­nes ayant reçu des impres­sions d’une pub­li­ca­tion). La télévi­sion linéaire recule légère­ment, mais ses ver­sions à la demande (broad­cast ou par abon­nement) pren­nent le relais, représen­tant 39 % du temps vidéo. Les réseaux soci­aux, avec des plate­formes comme Face­book et YouTube, dépassent la TV com­mer­ciale en audi­ence hebdomadaire.

Le dig­i­tal truste désor­mais 63 % du temps média com­mer­cial, con­tre 42 % il y a dix ans. Même les seniors accélèrent leur adop­tion : les plus de 55 ans mul­ti­plient les usages en ligne pour l’in­fo et le stream­ing audio, un pub­lic au fort pou­voir d’achat sou­vent sous-estimé par les annon­ceurs. Ain­si, les médias ne s’éteignent pas, mais se trans­for­ment, migrent vers des for­mats hybrides et nomades.

Révolution mondiale du rapport à l’image et à l’information

Cette révo­lu­tion trans­frontal­ière inter­roge l’équili­bre des usages. En France, 42 % des répon­dants jugent leur temps d’écran exces­sif (19 % “beau­coup trop”), surtout chez les jeunes (37 % des 18–24 ans) et les “heavy users » (util­isa­teurs inten­sifs) de réseaux (67 % pour >5h/jour). Les foy­ers comptent 9,6 écrans en moyenne (-0,7 vs 2023), avec moins d’inu­til­isés (1,8). Pos­i­tive­ment, 27 % gar­dent leur smart­phone plus de 3 ans (+11 points en 4 ans), signe de sobriété. L’IA généra­tive touche 33 % des Français (+13 points), 77 % chez les 18–24 ans, boost­ée par la 5G (24,3 mil­lions de SIM).

Selon la sep­tième édi­tion de Mak­ing Sense (The Com­mer­cial Media Land­scape, qui s’appuie sur les don­nées IPA Touch­Points 2025), ces dynamiques se con­fir­ment au Roy­aume-Uni, avec une mue des médias plutôt qu’une extinction.

Une technologie qui consomme de l’énergie

Cette dématéri­al­i­sa­tion man­i­feste de l’image et des médias n’est cepen­dant pas sans con­séquences écologiques car s’il n’est plus ques­tion de ras­er des forêts pour imprimer des jour­naux, l’usage des nou­velles tech­nolo­gies est énergivore.

En France, les box TV con­som­ment 3,5 TWh/an (5 fois plus que les réseaux fix­es), et les usages audio­vi­suels émet­tent 5,6 Mt CO₂ (équiv­a­lent 4 mil­lions de voitures).

Glob­ale­ment, le smart­phone ne sup­prime pas la TV, mais redes­sine un écosys­tème inter­con­nec­té, mobile et per­son­nal­isé… mais pas franche­ment écolo !

Rodolphe Cha­la­mel

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