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Arrestation spectaculaire à Heathrow pour des tweets anti-trans : « La Grande-Bretagne de Starmer sombre dans l’anarcho-tyrannie »

12 septembre 2025

Temps de lecture : 7 minutes
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Arrestation spectaculaire à Heathrow pour des tweets anti-trans : « La Grande-Bretagne de Starmer sombre dans l’anarcho-tyrannie »

Temps de lecture : 7 minutes

Arrestation spectaculaire à Heathrow pour des tweets anti-trans : « La Grande-Bretagne de Starmer sombre dans l’anarcho-tyrannie »

Le 1ᵉʳ sep­tem­bre 2025, Gra­ham Line­han, scé­nar­iste et réal­isa­teur irlandais de 57 ans, auteur de plusieurs séries dif­fusées par la télévi­sion bri­tan­nique, a été arrêté à son arrivée à Heathrow en prove­nance d’Arizona. Cinq policiers armés l’attendaient pour l’accompagner à sa sor­tie de l’avion et l’emmener au com­mis­sari­at afin de l’interroger après un court séjour en cellule.

Trois messages postés sur X

Il ne s’agit pas d’un énième com­plot ter­ror­iste déjoué à temps par les autorités mais de trois mes­sages postés sur X (anci­en­nement Twit­ter) en avril. Dans l’un des mes­sages incrim­inés, Line­han avait écrit que « si un homme trans­genre se trou­ve dans un espace réservé aux femmes, il com­met un acte vio­lent et abusif. Faites du bruit, appelez la police et, si tout le reste échoue, frappez-le dans les par­ties. »

Libéré sous cau­tion après son inter­roga­toire qui a dû être inter­rompu pour l’emmener à l’hôpital pour cause de trop forte ten­sion artérielle, sans doute sous le coup de l’émotion, Line­han s’est vu inter­dire par la police de Sa Majesté d’aller sur X et de s’exprimer publique­ment tant qu’il se trou­verait sur le ter­ri­toire bri­tan­nique, avec l’ordre de se représen­ter pour un nou­v­el inter­roga­toire en octobre.

« Policing streets not tweets »

Si ce type d’arrestations est de plus en plus courant au Roy­aume-Uni, le fait qu’il s’agisse d’un per­son­nage con­nu du grand pub­lic a cette fois fait réa­gir. « Keir Starmer veut que la police “se con­cen­tre sur le main­tien de l’ordre dans les rues et non sur les tweets” », a ain­si déclaré Wes Street­ing, le min­istre de la San­té. En anglais, le min­istre a util­isé les mots « polic­ing streets and not tweets », ce qui est un slo­gan récur­rent des défenseurs de la lib­erté d’expression et du droit à vivre en sécu­rité dans son pays. En l’occurrence, même ce min­istre tra­vail­liste estime que les lois qui affectent la lib­erté d’expression doivent être revues.

30 arrestations par jour

On a en effet aujourd’hui au Roy­aume-Uni plus de 30 arresta­tions par jour pour des mes­sages pub­liés sur les médias soci­aux, selon un rap­port obtenu par The Times et relayé par la Free Speech Union (l’Union pour la lib­erté de parole). Ain­si que l’écrivait The Euro­pean Con­ser­v­a­tive qui pub­li­ait cette infor­ma­tion en avril dernier, « par­mi les exem­ples récents, on peut citer deux par­ents du Hert­ford­shire qui ont reçu la vis­ite de la police après avoir cri­tiqué l’éducation de leur fille dans un groupe What­sApp de l’école. » Cet arti­cle citait égale­ment une phrase de Jake Hur­furt du groupe Big Broth­er Watch, qui reflète une cri­tique très sou­vent enten­due dans les médias bri­tan­niques, notam­ment – mais pas unique­ment – de droite : « La police sem­ble per­dre un temps con­sid­érable à arrêter des per­son­nes pour avoir pub­lié en ligne des con­tenus qui, bien que choquants, ne sont pas illé­gaux. Le recours abusif à des infrac­tions vagues en matière de com­mu­ni­ca­tion men­ace la lib­erté d’expression en ligne de cha­cun. »

Anarcho-tyrannie mode british

Après l’arrestation de Gra­ham Line­han à l’aéroport de Heathrow comme on aurait arrêté un dan­gereux ter­ror­iste, Allis­ter Heath, un des com­men­ta­teurs vedettes du jour­nal con­ser­va­teur Dai­ly Tele­graph, affir­mait dans son édi­to­r­i­al du 3 sep­tem­bre inti­t­ulé « La Grande-Bre­tagne de Starmer som­bre dans l’anarcho-tyrannie » que « même Nigel Farage, qui a témoigné devant le Con­grès améri­cain, n’a pas exprimé toute l’horreur de ce qui se passe au Roy­aume-Uni. »

Début sep­tem­bre, une audi­tion du U.S. House Judi­cia­ry Com­mit­tee avait en effet lieu, qui s’est intéressée à l’Online Safe­ty Act (OSA) bri­tan­nique ain­si qu’au Dig­i­tal Ser­vices Act (DSA) de l’Union européenne. Comme le sig­nalait déjà l’Obser­va­toire du jour­nal­isme dans un arti­cle de mai dernier sur l’offensive de la gauche rad­i­cale con­tre la télévi­sion d’information en con­tinu GB News, « la ques­tion s’est même invitée dans les négo­ci­a­tions com­mer­ciales entre le Roy­aume-Uni et les États-Unis. Des respon­s­ables améri­cains ont exprimé leur préoc­cu­pa­tion quant aux nou­velles respon­s­abil­ités de l’Ofcom en tant que régu­la­teur d’Internet, craig­nant que cela n’ouvre la voie à une cen­sure légal­isée. L’Online Safe­ty Act 2023 ne se con­tente en effet pas d’apporter une pro­tec­tion bien­v­enue des mineurs con­tre l’accès aux sites pornographiques, mais il pré­tend réguler aus­si bien d’autres con­tenus. Une régu­la­tion exces­sive pour­rait, selon les Améri­cains, dis­suad­er les investisse­ments tech­nologiques et médi­a­tiques transat­lan­tiques. »

Nigel Farage au Congrès

L’invité vedette des audi­tions de la pre­mière semaine de sep­tem­bre au Con­grès était Nigel Farage, tan­dis que le Français Thier­ry Bre­ton, ancien com­mis­saire européen, a préféré déclin­er l’invitation. Devant la com­mis­sion du Con­grès, Farage a qual­i­fié l’OSA d’« hor­ri­ble sit­u­a­tion autori­taire », allant jusqu’à com­par­er le Roy­aume-Uni à la Corée du Nord sur la ques­tion de la lib­erté. Farage a plaidé pour que les États-Unis exer­cent des pres­sions diplo­ma­tiques et économiques sur la Grande-Bre­tagne afin qu’elle réécrive sa loi — sans pour autant encour­ager des sanc­tions formelles.

Farage a encore mis en avant des cas emblé­ma­tiques comme celui, juste­ment, de Gra­ham Line­han, mais aus­si de Lucy Con­nol­ly, comme sym­bol­es d’un État pro­gres­sant vers la cen­sure généralisée.

Lucy Con­nol­ly, anci­enne assis­tante mater­nelle, avait été arrêtée en août 2024 pour un mes­sage pub­lié sur X, le jour du mas­sacre de South­port, inci­tant à la dépor­ta­tion mas­sive et à l’incendie d’hôtels accueil­lant des deman­deurs d’asile. Un mes­sage écrit sous le coup de l’émotion sur un compte peu suivi et qu’elle avait elle-même sup­primé après quelques heures. Pour rap­pel, le 29 juil­let 2024, un ado­les­cent de 17 ans né de par­ents d’origine rwandaise avait per­pétré une attaque sanglante lors d’un ate­lier de danse sur le thème de Tay­lor Swift à South­port, tuant trois fil­lettes âgées de 6 à 9 ans et en blessant dix autres, au moyen d’un sim­ple couteau de cui­sine. Bien qu’il ait été sig­nalé à plusieurs repris­es au pro­gramme antiter­ror­iste Pre­vent, aucune mesure préven­tive con­crète n’avait été prise. Ce mas­sacre avait con­duit à une vague de man­i­fes­ta­tions anti-immi­gra­tion à tra­vers le pays, par­fois vio­lentes, qui avaient été sévère­ment réprimées par les tri­bunaux à la demande du gouvernement.

Con­damnée à 31 mois de prison en octo­bre, Lucy Con­nol­ly n’a finale­ment purgé que 40 % de cette peine avant d’être libérée sous con­di­tions en août 2025. Cepen­dant, la lour­deur de sa con­damna­tion pour un sim­ple tweet a choqué nom­bre de Bri­tan­niques et sus­cité des cri­tiques sévères, mais pas de la part du Pre­mier min­istre Keir Starmer, un ancien pro­cureur, qui a au con­traire défendu la sen­tence. Con­nol­ly a rejoint le par­ti de Farage, Reform UK, à sa sor­tie de prison. Reform UK est désor­mais de loin le pre­mier par­ti en ter­mes d’intentions de vote et il n’est pas exclu que Niger Farage soit le prochain pre­mier min­istre du Roy­aume-Uni. Tout espoir n’est donc pas per­du pour la lib­erté d’expression chez nos voisins.

Activistes trans

Quant à l’arrestation spec­tac­u­laire du scé­nar­iste Gra­ham Line­han à Heathrow, il n’est pas anodin que son dénon­ci­a­teur soit Lyn­say Wat­son, un mil­i­tant trans et ex-polici­er, licen­cié pour faute grave en octo­bre 2023. Wat­son, qui se pré­tend aujourd’hui femme et était alors con­nu sous son nom d’homme Alex Hor­wood, avait mené une cam­pagne en ligne de 18 mois ciblant un activiste cri­tique des trans et des groupes comme Fair Cop, les qual­i­fi­ant de « ter­ror­istes intérieurs » et recourant à des comptes bidon pour pour­suiv­re ses attaques, mal­gré des aver­tisse­ments offi­ciels. Line­han lui-même a accusé la police bri­tan­nique, après son arresta­tion, de « tra­vailler pour les activistes trans ». « Sophie Mol­ly », autre activiste trans qui appar­tient aujourd’hui au Par­ti nation­al écos­sais (SNP) après avoir été expul­sée des Verts pour ses insultes à l’égard de JK Rowl­ing, l’auteure de Har­ry Pot­ter plusieurs fois visée par des men­aces de mort pour sa défense des droits des femmes face à l’idéologie du genre, a lui-même pub­lié un tweet dans lequel il affirme : « J’étais au courant du plan pour faire arrêter Gra­ham depuis un moment. C’est super de voir un plan réus­sir. Mer­ci à mes amis de la mafia souter­raine trans. » Un tweet relayé par JK Rowl­ing qui y a ajouté son pro­pre mes­sage : « Con­texte : cet homme trans­genre et fétichiste pub­lic s’introduit illé­gale­ment dans des espaces réservés aux femmes, pub­lie avec jubi­la­tion des pho­tos de lui en train de le faire et ne reçoit aucune vis­ite de la police. »

Patrick Regal­s­ki

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