Un jour­nal­iste, c’est en principe fait pour informer. Tâche dif­fi­cile, qui impose de dis­cern­er ce qui, dans la masse de don­nées, relève de l’information impor­tante. On ne peut pas tou­jours tax­er les jour­nal­istes de dés­in­for­ma­tion, mais dans cer­tains cas, les oub­lis sont aus­si cri­ants que coupables.

BFMTV, devancée par CNews, pré­pare une ren­trée 2025 ambitieuse avec un nou­veau plateau, un habil­lage épuré, de nou­velles fig­ures comme Marie Chantrait débauchée de LCI, et un accent sur le local. Objec­tif : rede­venir leader de l’info en con­tinu d’ici la prési­den­tielle 2027.

Bienvenue sur le canal 13

BFMTV, désor­mais sur le canal 13 de la TNT, tra­verse une péri­ode charnière. Après une sai­son mar­quée par une perte de ter­rain au prof­it de CNews (2,9 % de part d’audience con­tre 3,6 % pour la chaîne de Vin­cent Bol­loré en juin 2025), la chaîne d’information en con­tinu du groupe CMA CGM, rachetée en 2024 pour 1,55 mil­liard d’euros, mise sur une trans­for­ma­tion stratégique pour rebondir. À l’approche de son 20ᵉ anniver­saire en novem­bre 2025, BFMTV tente de se réinventer.

Faire du neuf dans du vieux un peu usé

Au pro­gramme pour BFMTV : nou­veau plateau, habil­lage mod­ernisé, recrute­ments de poids et ren­force­ment de la cou­ver­ture locale. Le nou­v­el habil­lage, effec­tif dès le 25 août, adopte un design épuré cen­tré sur un car­ré sym­bol­isant l’essentiel, selon Jean-Philippe Baille, directeur de l’information de RMC BFM. Le plateau, livré en juil­let, se veut plus chaleureux avec une table ronde en bois clair, inspirée des « morn­ing shows » améri­cains, mais adapt­able pour des forums en moins de qua­tre heures. Ces investisse­ments, soutenus par l’actionnaire CMA CGM, mar­quent une volon­té de mod­erniser l’image de la chaîne tout en restant fidèle aux codes qui ont fait sa renommée.

Voir aus­si : BFMTV en crise : dépassée par CNews, la chaîne face à un malaise interne

Nouveaux visages

Côté vis­ages, BFMTV renou­velle ses équipes avec des nou­velles recrues.

Marie Chantrait, transfuge de LCI, prend la tête du ser­vice poli­tique, suc­cé­dant à Neïla Latrous, qui reste dans le dis­posi­tif pour la prési­den­tielle 2027 mal­gré ce rem­place­ment. Pao­la Puer­ari et Émi­lie Brous­souloux, égale­ment ex-LCI, ani­meront les tranch­es du week-end (17h-20h et 22h-minu­it) dès le 29 août. Julien Arnaud (ex-France 2) et Dominique Ten­za (ex-M6) rejoignent Per­rine Storme pour la mati­nale rebap­tisée BFM Pre­mière, tan­dis que Marc Fau­velle (ex-France Inter) prend la tranche 19h-20h. Ces arrivées com­pensent une cinquan­taine de départs liés à la clause de ces­sion post-rachat.

Rédactions régionales

Pour se rap­procher des Français, BFMTV mise sur ses neuf rédac­tions régionales (Mar­seille, Lyon, Lille, etc.), par­ti­c­ulière­ment à la mi-journée, afin de capter le pouls du pays à l’approche des munic­i­pales 2026 et de la prési­den­tielle 2027. La chaîne ambi­tionne aus­si de devenir la pre­mière plate­forme d’information en ligne avec bfm.com, regroupant ses mar­ques, et s’appuie sur l’arrivée prochaine du média Brut pour séduire les 15–34 ans via les réseaux sociaux.

« Face à une société frac­turée, nous voulons incar­n­er un repère avec des faits véri­fiés et une prox­im­ité accrue », déclare Jean-Philippe Baille. Avec ces change­ments, BFMTV espère recon­quérir la pre­mière place sur l’information en con­tinu, notam­ment auprès des 25–49 ans, où elle surper­forme déjà, et vise à rede­venir la référence de l’info d’ici la présidentielle.

Rodolphe Cha­la­mel