Ojim.fr

Je fais un don

En soutenant aujourd’hui l’OJIM, vous nous aidez à vous informer sur ceux qui vous informent et vous maintenez un espace de liberté sur la toile. Vous avez besoin de l'OJIM ? Nous avons besoin de votre soutien ! Ensemble "on les aura !"

Je fais un don

En soutenant aujourd’hui l’OJIM, vous nous aidez à vous informer sur ceux qui vous informent et vous maintenez un espace de liberté sur la toile. Vous avez besoin de l'OJIM ? Nous avons besoin de votre soutien ! Ensemble "on les aura !"

Zohran Mamdani, un musulman à la mairie de New York : une victoire symbolique pour les médias arabes

15 novembre 2025

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Zohran Mamdani, un musulman à la mairie de New York : une victoire symbolique pour les médias arabes

Zohran Mamdani, un musulman à la mairie de New York : une victoire symbolique pour les médias arabes

Temps de lecture : 3 minutes

Zohran Mamdani, un musulman à la mairie de New York : une victoire symbolique pour les médias arabes

L’élec­tion le 4 novem­bre dernier de Zohran Mam­dani à la mairie de New York, pre­mier musul­man à accéder à ce poste emblé­ma­tique, est perçue par les médias arabes comme un tour­nant poli­tique majeur. D’aucuns y voient le signe d’un change­ment de men­tal­ités sur la ques­tion pales­tini­enne au sein de la société américaine.

Séisme mondial ?

La chaîne d’information qatarie Al-Jazeera par­le d’un « séisme mon­di­al ». Met­tant en relief l’engagement, dis­cur­sif pour l’instant, du jeune social­iste en faveur de la cause pales­tini­enne, ce média estime que son intro­n­i­sa­tion à la tête de la plus grande mairie des États-Unis sym­bol­ise « une vic­toire pour les courants pro­gres­sistes et les minorités » et « une défaite pour les lob­bys pro-israéliens ».

« Mamdani est-il des nôtres ? »

Dans un arti­cle paru sur le site Inter­net de la chaîne, Al-Jazeera s’interroge, par ailleurs, si la vic­toire de Mam­dani était « une défaite pour Israël ou une vengeance con­tre les démoc­rates ». L’auteur insiste sur le poids déter­mi­nant de l’attitude des jeunes électeurs améri­cains envers Israël, forgée par les man­i­fes­ta­tions antiguerre de ces deux dernières années. Cette vic­toire peut, selon lui, mar­quer « un tour­nant poten­tiel dans la poli­tique améri­caine au Moyen-Orient ».

La même chaîne pub­lie une con­tri­bu­tion dans la page « Opin­ions », avec comme titre évo­ca­teur : « Un musul­man de gauche et pro-Gaza : Zohran Mam­dani est-il des nôtres ? »

La chaine rivale à cap­i­taux saou­di­ens, Al-Ara­biya, préfère ne pas trop encenser le nou­veau maire. Elle met l’ac­cent sur son oppo­si­tion au prési­dent Don­ald Trump, et sur le car­ac­tère inédit de cette élec­tion, mais élude toute lec­ture idéologique de l’événement.

Même ton observé chez Sky News Ara­biya (Émi­rats arabes unis). Focus sur les promess­es de change­ment annon­cées pen­dant la cam­pagne élec­torale, motus sur ses visions inter­na­tionales, et notam­ment sur le con­flit israé­lo-pales­tinien. Pour cette chaîne mon­tante, l’identité religieuse du maire de New York reste un fait secondaire.

« La vache sacrée »

Plus inat­ten­du, le grand quo­ti­di­en saou­di­en parais­sant à Lon­dres, Al-Charq Al-Awsat, applau­dit à l’élection d’un maire d’origine musul­mane et pro-pales­tinien à la mairie de New York. Ce jour­nal, dirigé par un Libanais, Ghas­san Cher­bel, adopte une ligne de plus en plus con­ciliante avec la résis­tance pales­tini­enne, à l’heure où la monar­chie saou­di­enne, sous la férule de Mohamed Ben Salman, donne l’impression de vouloir nor­malis­er ses rela­tions avec Tel-Aviv.

Plus net­te­ment rad­i­cal, le quo­ti­di­en libanais de gauche (et proche du Hezbol­lah), Al-Akhbar, com­mente la vic­toire de Zohran Mamadani, avec un titre à la Une : « L’aver­tisse­ment de New York : Israël n’est plus la vache sacrée ! » Le jour­nal voit dans la mon­tée ful­gu­rante d’un « pro-Pales­tinien con­va­in­cu » un signe d’érosion du sou­tien incon­di­tion­nel à Israël. L’élec­tion de Zohran Mam­dane est présen­tée non pas comme un sim­ple événe­ment démoc­ra­tique, mais comme « une vic­toire dans la lutte con­tre l’in­flu­ence sion­iste en Occident ».

Un signe de diversité, pas plus ?

Al-Akhbar se dis­tingue par sa ligne édi­to­ri­ale vio­lem­ment anti-améri­caine. Il accuse ouverte­ment l’actuel gou­verne­ment de Nawaf Sal­lam, et même le prési­dent Joseph Aoun, d’appliquer un agen­da améri­cain inspiré par le gou­verne­ment israélien. Ce qui a valu à sa direc­tion d’être plusieurs fois inter­pel­lée par les autorités.

De son côté, le quo­ti­di­en pro-qatari et parais­sant à Lon­dres, Al-Quds Al-Ara­bi, par­le d’« un tour­nant his­torique » et met en lumière les impli­ca­tions de l’élection d’un musul­man à la tête d’une ville clé de la poli­tique améri­caine pour les minorités (notam­ment noires et musul­manes) vivant aux États-Unis.

La cou­ver­ture de ce jour­nal – qui a plusieurs fois changé de main et de ligne depuis sa créa­tion en 1989 – est plutôt équili­brée, soulig­nant « la diver­sité crois­sante » de la poli­tique améri­caine, y com­pris vis-à-vis de l’inextricable con­flit du Proche-Ori­ent, mais sans crier « victoire ! ».

Mus­sa A.

 

 

Cet article vous a plu ? Vous souhaitez en lire d’autres ? Soutenez l’OJIM, faites un don en ligne !

Voir aussi

Vidéos à la une

Derniers portraits ajoutés