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<span class="dquo">«</span> Tour de France de la désinformation » : Macron veut bannir les réseaux sociaux avant 15 ans

13 décembre 2025

Temps de lecture : 3 minutes
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« Tour de France de la désinformation » : Macron veut bannir les réseaux sociaux avant 15 ans

Temps de lecture : 3 minutes

« Tour de France de la désinformation » : Macron veut bannir les réseaux sociaux avant 15 ans

À Saint-Malo, Emmanuel Macron a con­fir­mé son pro­jet d’interdire l’accès aux réseaux soci­aux « avant 15 ou 16 ans », via une loi déposée « dès jan­vi­er ». S’appuyant sur un « con­sen­sus sci­en­tifique » et sur l’exemple aus­tralien, il pour­suit sa tournée sur la régu­la­tion du numérique, où pro­tec­tion de l’enfance et ten­ta­tion de con­trôle de l’information se mêlent étroitement.

Lors de ce débat organ­isé avec des lecteurs d’Ouest-France, le prési­dent a répété qu’il voulait « impos­er à tous les réseaux soci­aux la véri­fi­ca­tion de l’âge », sur le mod­èle déjà appliqué aux sites pornographiques. Cette nou­velle étape s’inscrit dans le pro­longe­ment du « tour de France » prési­den­tiel con­sacré à « la démoc­ra­tie à l’épreuve des réseaux soci­aux et des algo­rithmes », entamé à Toulouse, Arras, Mire­court puis Saint-Malo.

De la labellisation des médias à l’interdiction des réseaux

Après avoir défendu, en novem­bre, l’idée d’un label pour dis­tinguer les « bons » médias des autres, Emmanuel Macron se pose désor­mais en pro­tecteur des mineurs face aux plate­formes. L’idée n’est pas nou­velle, sur ses réseaux soci­aux, il écrivait déjà le 1ᵉʳ mai 2024 : « Déter­min­er le bon usage des écrans pour nos enfants, à la mai­son comme en classe » était l’objet de la com­mis­sion d’experts « écrans » qu’il avait instal­lée à l’Élysée. Le rap­port de cette com­mis­sion recom­mandait notam­ment : « pas d’accès aux réseaux soci­aux avant quinze ans ».

La nou­veauté tient donc moins au diag­nos­tic qu’à la réponse lég­isla­tive désor­mais envis­agée : véri­fi­ca­tion d’âge général­isée, pos­si­ble recours à des doc­u­ments offi­ciels, à la recon­nais­sance faciale ou à des inter­faces sco­laires de type Pronote, comme l’évoquent déjà gou­verne­ment et majorité. Autant de dis­posi­tifs qui posent des ques­tions lour­des en matière de vie privée, de traçage des mineurs et, à terme, de lib­erté d’expression, dans un envi­ron­nement où l’anonymat devien­dra mécanique­ment plus fragile.

Un réel problème de société

Ces inquié­tudes ne dis­pensent pas de regarder en face les dégâts des plate­formes chez les plus jeunes. Une étude pub­liée le 8 décem­bre 2025 par le Karolin­s­ka Insti­tutet dans Pedi­atrics Open Sci­ence a suivi plus de 8 000 enfants pen­dant qua­tre ans : elle con­clut que seul l’usage inten­sif des réseaux soci­aux, et non la télévi­sion ou le jeu vidéo, est asso­cié à une hausse pro­gres­sive des symp­tômes d’inattention, avec un temps d’usage moyen pas­sant de 30 min­utes à 2 h 30 par jour entre 9 et 13 ans, avec une util­i­sa­tion d’un smart­phone chez les 13 ans qui est mas­sive, plus de 80 %.

Reste la ques­tion poli­tique cen­trale : peut-on, au nom de cette alerte san­i­taire bien réelle, instau­r­er un fil­trage mas­sif par l’âge sans ouvrir la voie à un mod­èle de « société de con­trôle » numérique, où l’accès à la parole en ligne serait con­di­tion­né à une authen­tifi­ca­tion permanente ?

Sur ce point, le dis­cours prési­den­tiel demeure net­te­ment moins pré­cis que ses promess­es de loi liberticides.

Sébastien Hec­quart

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