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Quand la BBC libérale libertaire malmène Nigel Farage

17 mai 2019

Temps de lecture : 4 minutes
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Quand la BBC libérale libertaire malmène Nigel Farage

Temps de lecture : 4 minutes

Quand la BBC libérale libertaire malmène Nigel Farage

Si la vision libérale libertaire domine les médias officiels en France, les médias du Royaume-Uni partagent largement les mêmes combats et les mêmes biais.

Que ce soit le mag­a­zine The Econ­o­mist, le Guardian ou la très con­formiste BBC, ils expri­ment la même philoso­phie diver­si­taire et favor­able au néo-libéral­isme financier et ont tous fait cam­pagne pour le « remain » lors du référen­dum de 2016. Nous devons la vidéo de l’entretien agres­sif de Nigel Farage par un jour­nal­iste de la BBC à l’excellent site Dél­its d’image et nous y avons rajouté notre pro­pre analyse.

Analyse de l’entretien

Alors que le mou­ve­ment fondé par Farage, le Brex­it Par­ty, cara­cole dans les sondages pour les étranges élec­tions européennes qui se dérouleront au Roy­aume-Uni le 23 mai avec plus de 30% des inten­tions de vote, son leader était inter­viewé par Andrew Marr de la BBC le same­di 11 mai au matin. Marr souligne juste­ment l’état de con­fu­sion du vote, qui va coûter plus de 100 mil­lions de livres ster­ling pour élire des députés bri­tan­niques qui ne siègeront sans doute jamais au Par­lement européen. Alors que Farage avait annon­cé son retrait de la poli­tique en 2016 à la suite du vote favor­able au Brex­it, celui-ci jus­ti­fie son retour par une sit­u­a­tion poli­tique nou­velle devant l’échec des négo­ci­a­tions avec l’UE.

C’est plus tard que Marr devient franche­ment agres­sif sous un air bon­homme. Il attaque le Brex­it Par­ty sur son « manque de pro­gramme », à quoi Farage répond facile­ment que ni les con­ser­va­teurs, ni les tra­vail­listes n’ont de pro­gramme et que son seul « man­i­feste » est le respect du vote des électeurs, de la démoc­ra­tie et des résul­tats du référen­dum de 2016. Le ton monte ensuite (voir ici vers 13’) lorsque Marr veut faire dévi­er l’entretien sur le réchauf­fe­ment cli­ma­tique, le sys­tème de san­té anglais ou les rela­tions de Farage avec Vladimir Pou­tine, s’attirant des remar­ques sévères de Farage sur les par­tis-pris de la BBC. Et un juge­ment général de l’intéressé sur « le plus ridicule entre­tien jamais effec­tué ».

Les répercussions dans la presse anglaise

Le Dai­ly Mail con­sid­ère que, même si Andrew Marr reçoit le sou­tien de sa direc­tion, Farage main­tient son juge­ment et souligne qu’alors que la BBC reçoit des « sommes à sept chiffres » de l’UE, sa poli­tique vis à vis du Brex­it Par­ty est grotesque (« ludi­crous »). Le Dai­ly Mir­ror estime que Farage n’a pas répon­du à toutes les ques­tions de Marr même si cer­taines répons­es étaient claires. Le quo­ti­di­en cite comme exem­ple la ques­tion « Estimez vous que les immi­grants illé­gaux zéro-posi­tifs devraient être inter­dits des soins anti HIV dans le sys­tème de san­té bri­tan­nique », la réponse de Farage fut un placide « Oui ». The Sun, par­ti­san de tou­jours du Brexit,

The Sun est plus lap­idaire en titrant « Com­ment l’entretien à la hache de Farage par Marr prou­ve que la BBC est une machine de pro­pa­gande pour l’élite ». Le Finan­cial Times ou le Guardian, par­ti­sans du remain, ou bien passent l’épisode sous silence ou sou­ti­en­nent Marr.

Déjà en 2015…

Nous reprenons un de nos arti­cles de 2015 et les curieuses déc­la­ra­tions de la BBC après l’attentat con­tre Char­lie Heb­do refu­sant de qual­i­fi­er les meur­tri­ers de terroristes :

« Il y a des choix édi­to­ri­aux qui ne trompent pas. Pour la BBC, il ne faut pas qual­i­fi­er les frères Kouachi, auteurs de la fusil­lade con­tre Char­lie Heb­do, de « terroristes ».
Selon Tarik Kafala, respon­s­able du ser­vice arabo­phone de la chaîne bri­tan­nique, ce terme serait trop ten­dan­cieux. « Nous ten­tons d’éviter de décrire quelqu’un comme un ter­ror­iste, ou un geste comme étant ter­ror­iste. On essaye plutôt de dire quelque chose comme deux hommes ont tué douze per­son­nes dans l’at­taque d’un jour­nal satirique. C’est suff­isant », a‑t-il expliqué au quo­ti­di­en The Inde­pen­dant. » 

Alors, la BBC, neu­tre ou engagée ? Lors d’un sémi­naire d’octobre 2006 sur « l’impartialité », Marr avait répon­du: « La BBC n’est ni impar­tiale, ni neu­tre. Elle est financée par le pub­lic, urbaine, avec un nom­bre anor­male­ment grand de jeunes, de minorités eth­niques, d’homosexuelsLa BBC a un par­ti-pris libéral qui n’est pas un biais de par­ti poli­tique. On peut mieux le définir comme un par­ti pris cul­turel libéral ». Une déf­i­ni­tion que pour­rait repren­dre le ser­vice pub­lic de l’information en France, par­fois en l’aggravant.

Pho­to : cap­ture d’écran vidéo Guardian News

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