Ojim.fr
Veille médias
Dossiers
Portraits
Infographies
Vidéos
Faire un don
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Qatar et Lagardère, des relations tumultueuses

L’article que vous allez lire est gratuit. Mais il a un coût. Un article revient à 50 €, un portrait à 100 €, un dossier à 400 €. Notre indépendance repose sur vos dons. Après déduction fiscale un don de 100 € revient à 34 €. Merci de votre soutien, sans lui nous disparaîtrions.

14 novembre 2018

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Qatar et Lagardère, des relations tumultueuses

Qatar et Lagardère, des relations tumultueuses

Temps de lecture : 3 minutes

Nous avons souvent évoqué le désengagement du groupe d’Arnaud Lagardère des médias, réduits pratiquement à Paris Match, le JDD et Europe 1. Les mésaventures des investissements sportifs (quasi liquidés) d’Arnaud Lagardère et une gestion parfois primesautière ont entrainé une forte décote du titre depuis 2012. À cette date l’action valait 35 €, mais elle avait perdu presque la moitié de sa valeur début 2017 à 19 €. Depuis le cours est remonté à 26 € tout début novembre 2018, il n’est pas certain que l’actionnaire du Qatar s’en contente.

Qatar premier actionnaire en actions mais pas en droits de vote

La struc­ture en com­man­dite (SCA) de la société per­met à Arnaud Lagardère et ses alliés (Arjil) d’avoir la majorité des votes avec une minorité d’actions. La société famil­iale est ain­si à l’abri d’une OPA en con­trepar­tie d’une respon­s­abil­ité des com­man­di­taires sur leurs biens pro­pres. Le Qatar est le pre­mier action­naire en nom­bre de droits de votes en dehors des commanditaires.

Les fonds activistes en embuscade

Les fonds activistes pren­nent une par­tic­i­pa­tion dans une société avec pour objec­tif de val­oris­er le cours de bourse en infléchissant la stratégie et si néces­saire en changeant le man­age­ment. Les con­tes­tataires rassem­blent un peu plus de 10% des droits de votes. DNCA avec 5%, Amber avec 4% et Roth­schild Asset Man­age­ment avec 1%. Amber qui voulait impos­er deux admin­is­tra­teurs au con­seil de sur­veil­lance a échoué lors de l’assemblée générale du print­emps 2018.

Contestations par voie d’huissier

Un huissier de l’Association de Défense des Action­naires Minori­taires (ADAM, présidée par Colette Neuville) avait été dépêché pen­dant l’AG. Mais la direc­tion du groupe a refusé de lui com­mu­ni­quer les pièces demandées. En par­al­lèle la per­son­ne chargée de véri­fi­er le bon déroule­ment de l’assemblée (un admin­is­tra­teur de DNCA) avait instam­ment req­uis d’avoir accès à l’intégralité des votes. Ce que la direc­tion a égale­ment refusé, ren­voy­ant l’accès au doc­u­ment à 2019, ce qui pour­rait cacher quelques surprises.

Cer­tains achats de titres parais­sent sus­pects aux yeux de la direc­tion de Lagardère. À ce titre plusieurs plaintes ont été déposées pour dél­its d’initiés con­tre les trois fonds contestataires.

Voir aussi

Attitude ambiguë du Qatar

Plus fâcheux pour le groupe, le Qatar se serait apprêté à vot­er con­tre la direc­tion avant de se ravis­er. Dans un pre­mier temps le fonds Qatari QIA a bien voté con­tre les deux admin­is­tra­teurs soutenus par la direc­tion avant de chang­er son fusil d’épaule et de soutenir ces mêmes admin­is­tra­teurs quelques jours plus tard.

Offi­cielle­ment les rela­tions sont depuis rede­v­enues excel­lentes avec le QIA et ses représen­tants. Mais en votant d’abord con­tre la direc­tion puis en sa faveur, les Qataris ont envoyé un aver­tisse­ment à Arnaud Lagardère. Aver­tisse­ment sans frais pour le moment…