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Lola Daviet, Samuel Paty, Dominique Bernard, la mi-octobre, semaine des morts de la France

27 octobre 2025

Temps de lecture : 5 minutes
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Lola Daviet, Samuel Paty, Dominique Bernard, la mi-octobre, semaine des morts de la France

Temps de lecture : 5 minutes

Lola Daviet, Samuel Paty, Dominique Bernard, la mi-octobre, semaine des morts de la France

Le 13 octo­bre 2023, Dominique Bernard, pro­fesseur de let­tres à Arras, était assas­s­iné par un islamiste qui avait fréquen­té l’école quelques années plus tôt. Le 14 octo­bre 2022, on décou­vrait, dans une malle dans une rue du 19ᵉ arrondisse­ment, le corps découpé en morceaux de Lola Davi­et, douze ans, qui avait été tor­turée par une Algéri­enne sous OQTF. Le 16 octo­bre 2020, Samuel Paty, pro­fesseur d’histoire-géographie à Erag­ny-sur-Oise, était poignardé et décapité pour avoir mon­tré des car­i­ca­tures de Mahomet en classe. Ces trois drames ont par­ti­c­ulière­ment mar­qué les esprits, tant par leur bar­barie que par le pro­fil des vic­times et celui des meur­tri­ers. Les médias évo­quent donc les hom­mages qui leur sont ren­dus, ou le procès des assassins.

L’immigration toujours portée aux nues

Le point com­mun entre les assas­si­nats de Dominique Bernard, Samuel Paty et Lola Davi­et est que des Français ont été tués par des étrangers, soit réfugiés, soit en sit­u­a­tion irrégulière, soit islamistes. Ce ne sont donc pas de très bonnes vit­rines pour la poli­tique migra­toire. Cer­tains ne renon­cent pour­tant pas à leur ode à l’immigration au cours des hom­mages. Le Monde rap­porte ain­si celui de Frédéric Leturque, maire cen­triste d’Arras, où un square en l’honneur de Dominique Bernard a été inauguré :

« Ce square est un hymne à la vie et au vivre-ensem­ble, un appel à ce dia­logue si néces­saire dans notre monde d’aujourd’hui.  Il dépasse la souf­france d’une famille, d’une com­mu­nauté, d’une ville, pour appel­er la con­science de cha­cun à lut­ter résol­u­ment con­tre toutes les haines. »

De l’attention portée aux victimes

« L’hommage au pro­fesseur de let­tres Dominique Bernard, qui a été assas­s­iné lors d’une attaque ter­ror­iste dans le lycée dans lequel il enseignait. C’était il y a deux ans jour pour jour, 13 octo­bre 2023. Dominique Bernard avait 57 ans. Il a été tué par un élève rad­i­cal­isé pour avoir mon­tré des car­i­ca­tures de Char­lie Hebdo ».

Ce texte a été lu au JT de 13h de France 2, présen­té par Julian Bugi­er, puis à celui de 20h, présen­té par Léa Salamé, lors d’un hom­mage de quelques sec­on­des. Comme on l’aura peut-être relevé, il y a une erreur, et de taille : le texte lu par deux fois sur le ser­vice pub­lic à des heures de grande écoute con­fond Dominique Bernard et Samuel Paty.

Voir aus­si : Audi­ences en dents de scie, erreurs à l’antenne, cri­tique de la CGT : Léa Salamé à la peine sur France 2

Sans pré­sumer de la qual­ité des jour­nal­istes, de ceux qui écrivent leurs fich­es, des émis­sions, de la chaîne, ou même de l’intérêt porté par toutes ces entités aux Blancs assas­s­inés, la méprise est révéla­trice. La mi-octo­bre est désor­mais semée de cadavres, tous vic­times de l’immigration, les vis­ages s’enchaînent et il devient dif­fi­cile de s’y retrou­ver. Encore n’est-ce pas là que le cas de la mi-octo­bre. Chaque semaine apporte son jour de mémoire, et le vis­age d’une vic­time que l’on avait, à notre grande honte, oubliée.

Et si le meurtrier de Lola, c’était la masculinité toxique ?

Après les hom­mages à Samuel Paty et Dominique Bernard s’est ouvert le procès de Dah­bia Benkired, la meur­trière de Lola Davi­et, Algéri­enne sous OQTF. Les sévices infligés à cette petite fille blonde de douze ans qui ren­trait du col­lège avaient choqué la France entière, et le vis­age de sa tor­tion­naire, trop lisse pour être hon­nête, a bien du mal à fédér­er des défenseurs. Cer­tains médias essaient cepen­dant, avec deux straté­gies prin­ci­pales. D’une part, atta­quer les rela­tions mas­cu­lines de Dah­bia Benkired, d’autre part, insis­ter sur ses remords. Cela alors que ces deux points con­tre­dis­ent l’enquête. 20 Min­utes titre ain­si que « Dah­bia Benkired voulait “faire du mal” à son ex-com­pagnon tox­ique », et racon­te par le menu le témoignage de Mustapha, l’ex-conjoint en question.

Le Monde reprend égale­ment ce témoignage, dans un arti­cle qui rha­bille Mustapha pour l’hiver : il « s’est éver­tué à se présen­ter comme un bon samar­i­tain », « s’exprime dans un français châtié et avec une mod­estie affec­tée », con­serve « un air de gen­til garçon ». S’il est tout à fait pos­si­ble que Mustapha soit l’un de ces êtres infréquenta­bles dont la France se passerait volon­tiers, on espère que ses turpi­tudes n’effaceront pas le crime com­mis par Dah­bia Benkired, bien que la défense sem­ble miser là-dessus.

Tous les médias ne relaient cepen­dant pas cette hypothèse avec la même bien­veil­lance. BFMTV décrit ce désir de vengeance comme « la nou­velle expli­ca­tion » de Dah­bia Benkired, « absol­u­ment inédite dans sa bouche, jamais enten­due pen­dant l’instruction », et un « revire­ment spec­tac­u­laire » et subi de la part d’une « accusée apathique » qui a enfin mon­tré, face à Mustapha, de « pre­miers signes d’humanité ». Un por­trait très dif­férent de celui qu’en tire France info, qui évoque un « vis­age juvénile aux joues rebondies ».

Voir aus­si : RSF saisit l’ARCOM con­tre CNews pour avoir trop traité le meurtre de Thomas à Crépol

Cette fois, la récupération reste au vestiaire

En France, quand une col­légi­en­ne de douze ans se fait vio­l­er, tor­tur­er, découper en morceaux et ranger dans une malle par une Algéri­enne frap­pée d’expulsion du ter­ri­toire, la majeure par­tie de l’opinion est atter­rée. La plu­part des médias évi­tent donc de dénon­cer une quel­conque récupéra­tion, car cette fois-ci, la ficelle est vrai­ment trop grosse. Libéra­tion tente tout de même sa chance. Alors que la famille de Lola a refusé que l’audience se déroule en huis clos afin qu’un max­i­mum de per­son­nes puis­sent y assis­ter, le procès a lieu dans la plus petite salle du tri­bunal, qui peut accueil­lir une quin­zaine de per­son­nes. Chaque jour, c’est donc plusieurs cen­taines de sou­tiens qui se massent devant le tri­bunal, dehors. Des sou­tiens que Libé qual­i­fie de « curieux ». Comme si le viol et la tor­ture d’une enfant pou­vaient éveiller une quel­conque curiosité.

Adélaïde Motte

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