Le 13 octobre 2023, Dominique Bernard, professeur de lettres à Arras, était assassiné par un islamiste qui avait fréquenté l’école quelques années plus tôt. Le 14 octobre 2022, on découvrait, dans une malle dans une rue du 19ᵉ arrondissement, le corps découpé en morceaux de Lola Daviet, douze ans, qui avait été torturée par une Algérienne sous OQTF. Le 16 octobre 2020, Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie à Eragny-sur-Oise, était poignardé et décapité pour avoir montré des caricatures de Mahomet en classe. Ces trois drames ont particulièrement marqué les esprits, tant par leur barbarie que par le profil des victimes et celui des meurtriers. Les médias évoquent donc les hommages qui leur sont rendus, ou le procès des assassins.
L’immigration toujours portée aux nues
Le point commun entre les assassinats de Dominique Bernard, Samuel Paty et Lola Daviet est que des Français ont été tués par des étrangers, soit réfugiés, soit en situation irrégulière, soit islamistes. Ce ne sont donc pas de très bonnes vitrines pour la politique migratoire. Certains ne renoncent pourtant pas à leur ode à l’immigration au cours des hommages. Le Monde rapporte ainsi celui de Frédéric Leturque, maire centriste d’Arras, où un square en l’honneur de Dominique Bernard a été inauguré :
« Ce square est un hymne à la vie et au vivre-ensemble, un appel à ce dialogue si nécessaire dans notre monde d’aujourd’hui. Il dépasse la souffrance d’une famille, d’une communauté, d’une ville, pour appeler la conscience de chacun à lutter résolument contre toutes les haines. »
De l’attention portée aux victimes
« L’hommage au professeur de lettres Dominique Bernard, qui a été assassiné lors d’une attaque terroriste dans le lycée dans lequel il enseignait. C’était il y a deux ans jour pour jour, 13 octobre 2023. Dominique Bernard avait 57 ans. Il a été tué par un élève radicalisé pour avoir montré des caricatures de Charlie Hebdo ».
Ce texte a été lu au JT de 13h de France 2, présenté par Julian Bugier, puis à celui de 20h, présenté par Léa Salamé, lors d’un hommage de quelques secondes. Comme on l’aura peut-être relevé, il y a une erreur, et de taille : le texte lu par deux fois sur le service public à des heures de grande écoute confond Dominique Bernard et Samuel Paty.
Voir aussi : Audiences en dents de scie, erreurs à l’antenne, critique de la CGT : Léa Salamé à la peine sur France 2
Sans présumer de la qualité des journalistes, de ceux qui écrivent leurs fiches, des émissions, de la chaîne, ou même de l’intérêt porté par toutes ces entités aux Blancs assassinés, la méprise est révélatrice. La mi-octobre est désormais semée de cadavres, tous victimes de l’immigration, les visages s’enchaînent et il devient difficile de s’y retrouver. Encore n’est-ce pas là que le cas de la mi-octobre. Chaque semaine apporte son jour de mémoire, et le visage d’une victime que l’on avait, à notre grande honte, oubliée.
Et si le meurtrier de Lola, c’était la masculinité toxique ?
Après les hommages à Samuel Paty et Dominique Bernard s’est ouvert le procès de Dahbia Benkired, la meurtrière de Lola Daviet, Algérienne sous OQTF. Les sévices infligés à cette petite fille blonde de douze ans qui rentrait du collège avaient choqué la France entière, et le visage de sa tortionnaire, trop lisse pour être honnête, a bien du mal à fédérer des défenseurs. Certains médias essaient cependant, avec deux stratégies principales. D’une part, attaquer les relations masculines de Dahbia Benkired, d’autre part, insister sur ses remords. Cela alors que ces deux points contredisent l’enquête. 20 Minutes titre ainsi que « Dahbia Benkired voulait “faire du mal” à son ex-compagnon toxique », et raconte par le menu le témoignage de Mustapha, l’ex-conjoint en question.
Le Monde reprend également ce témoignage, dans un article qui rhabille Mustapha pour l’hiver : il « s’est évertué à se présenter comme un bon samaritain », « s’exprime dans un français châtié et avec une modestie affectée », conserve « un air de gentil garçon ». S’il est tout à fait possible que Mustapha soit l’un de ces êtres infréquentables dont la France se passerait volontiers, on espère que ses turpitudes n’effaceront pas le crime commis par Dahbia Benkired, bien que la défense semble miser là-dessus.
Tous les médias ne relaient cependant pas cette hypothèse avec la même bienveillance. BFMTV décrit ce désir de vengeance comme « la nouvelle explication » de Dahbia Benkired, « absolument inédite dans sa bouche, jamais entendue pendant l’instruction », et un « revirement spectaculaire » et subi de la part d’une « accusée apathique » qui a enfin montré, face à Mustapha, de « premiers signes d’humanité ». Un portrait très différent de celui qu’en tire France info, qui évoque un « visage juvénile aux joues rebondies ».
Voir aussi : RSF saisit l’ARCOM contre CNews pour avoir trop traité le meurtre de Thomas à Crépol
Cette fois, la récupération reste au vestiaire
En France, quand une collégienne de douze ans se fait violer, torturer, découper en morceaux et ranger dans une malle par une Algérienne frappée d’expulsion du territoire, la majeure partie de l’opinion est atterrée. La plupart des médias évitent donc de dénoncer une quelconque récupération, car cette fois-ci, la ficelle est vraiment trop grosse. Libération tente tout de même sa chance. Alors que la famille de Lola a refusé que l’audience se déroule en huis clos afin qu’un maximum de personnes puissent y assister, le procès a lieu dans la plus petite salle du tribunal, qui peut accueillir une quinzaine de personnes. Chaque jour, c’est donc plusieurs centaines de soutiens qui se massent devant le tribunal, dehors. Des soutiens que Libé qualifie de « curieux ». Comme si le viol et la torture d’une enfant pouvaient éveiller une quelconque curiosité.
Adélaïde Motte


















