Ojim.fr

Je fais un don

En soutenant aujourd’hui l’OJIM, vous nous aidez à vous informer sur ceux qui vous informent et vous maintenez un espace de liberté sur la toile. Vous avez besoin de l'OJIM ? Nous avons besoin de votre soutien ! Ensemble "on les aura !"

Je fais un don

En soutenant aujourd’hui l’OJIM, vous nous aidez à vous informer sur ceux qui vous informent et vous maintenez un espace de liberté sur la toile. Vous avez besoin de l'OJIM ? Nous avons besoin de votre soutien ! Ensemble "on les aura !"

Le prix Sakharov, un prix très politique

7 novembre 2025

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Le prix Sakharov, un prix très politique

Le prix Sakharov, un prix très politique

Temps de lecture : 3 minutes

Le prix Sakharov, un prix très politique

Depuis des années, les prix les plus pres­tigieux, pen­sons au prix Nobel de la paix, ont une couleur poli­tique par­fois très mar­quée. Le prix Sakharov n’y échappe pas. Le sim­ple fait qu’il soit décerné par le Par­lement européen devrait nous met­tre la puce à l’oreille.

Un prix « pour la liberté de l’esprit »

Ce prix, décerné depuis 1988 et créé en hom­mage à Andreï Sakharov, physi­cien et dis­si­dent sovié­tique, récom­pense les per­son­nes lut­tant pour la démoc­ra­tie et la lib­erté de l’esprit. Objec­tons que la lib­erté de l’esprit est, surtout de nos jours, quelque chose d’assez sub­jec­tif. Les dif­férents groupes du par­lement pro­posent des noms et ce sont les chefs de groupes poli­tiques qui déci­dent des gag­nants. Tout le proces­sus est poli­tique, nous le voyons.

Deux journalistes primés

Le 22 octo­bre 2025, nous avons appris le nom des deux lau­réats du prix Sakharov. Il s’agit de deux journalistes.

Le pre­mier est Andrzej Poc­zobuk, cor­re­spon­dant du jour­nal polon­ais Gaze­ta Wybor­cza en Biélorussie. En 2021, il a été arrêté après avoir cri­tiqué le régime de Loukachenko et appelé à des sanc­tions inter­na­tionales con­tre celui-ci. Con­sid­érées comme une atteinte aux intérêts du pays, ces posi­tions ont valu au jour­nal­iste huit années de prison dans une colonie péni­ten­ti­aire. La sec­onde lau­réate est Mzia Anar­glo­beli, une jour­nal­iste géorgi­en­ne qui a égale­ment fondé deux médias indépen­dants. Lors d’une man­i­fes­ta­tion pro-européenne, elle a mis une gifle à un chef de la police. Pour ce motif, elle a été arrêtée en 2025, mais avait déjà purgé deux années d’emprisonnement pour des motifs poli­tiques. Elle est l’un des sym­bol­es de l’opposition pro-UE et pro-améri­caine en Géorgie.

Pourquoi pas Charlie Kirk ?

Selon la prési­dente du Par­lement européen, ces deux jour­nal­istes incar­nent l’esprit même de ce prix et sont des sym­bol­es de la lutte pour la démoc­ra­tie. Pour­tant, d’autres noms peu­vent venir en tête et, par­mi eux, celui de Char­lie Kirk.

Le jeune Améri­cain, assas­s­iné en sep­tem­bre 2025, incar­nait la lib­erté d’expression car elle était pour ain­si dire son mode opéra­toire. Il se rendait sur les cam­pus améri­cains et débat­tait avec ses opposants. Son nom a été pro­posé pour le prix Sakharov par le groupe Europe des nations sou­veraines. Sur le site Toute l’Europe il est noté que « seule l’ultra droite » voit dans Kirk un sym­bole de la lib­erté d’expression. À cause de son ori­en­ta­tion poli­tique, le seul prix qu’a pu recevoir Char­lie Kirk, c’est une balle de fusil dans la gorge.

Autre nom­i­na­tion, celle de Boualem Sansal pro­posée par le groupe des patri­otes pour l’Europe. Si les motifs de sa déten­tion rap­pel­lent ceux des deux lau­réats, Sansal a lui-même fait savoir le 14 sep­tem­bre 2025 qu’il refu­sait de recevoir ce prix.

Par­mi les final­istes retenus pour cette année, la pre­mière est la cause des jour­nal­istes et tra­vailleurs human­i­taires en Pales­tine et dans les zones de guerre, pro­posée par la gauche. La sec­onde, celle des étu­di­ants serbes ayant lancé une man­i­fes­ta­tion suite à l’effondrement d’un auvent dans une gare ferroviaire.

Les lau­réats doivent recevoir leur prix ain­si que les 50 000€ qui vont avec, à Stras­bourg, le 16 décem­bre prochain. On ignore si les empris­on­nés seront libérés pour l’occasion.

Corentin Catel

Pho­to : “L’op­po­si­tion démoc­ra­tique biélorusse” reçoit le Prix Sakharov en décem­bre 2020. Coor­di­na­tion coun­cil (cc-by-sa‑4.0)

Cet article vous a plu ? Vous souhaitez en lire d’autres ? Soutenez l’OJIM, faites un don en ligne !

Mots-clefs :

Voir aussi

Vidéos à la une

Derniers portraits ajoutés