Nouvelle offensive de Donald Trump contre les « fake news ». Le 28 novembre 2025, une nouvelle page a fait son apparition sur le site de la Maison-Blanche : « Media Offenders ». Avec ce portail, le gouvernement entend mettre à nu au vu et au su de tous les médias et journalistes jugés « délinquants ».
Media Offenders
Trump contre les médias, le match continue. Depuis 2016, année de sa toute première campagne électorale, Donald Trump est en croisade. Dans sa ligne de mire – entre autres : les médias de grand chemin. Et la rengaine est tenace.
Après avoir récemment annoncé de nouvelles restrictions concernant l’accès des journalistes à la Maison-Blanche, Donald Trump passe la quatrième et lance « Media offenders », un mur de la honte assumé pour « dénoncer » les médias « trompeurs » et « partiaux ».
Une réponse directe de Trump
Ce « Panthéon » des médias, directement lancé sur le site web gouvernemental, permet, selon un communiqué de presse officiel, « de s’assurer qu’aucun canular, aucune fiction de fan anonymement “sourcée” et aucune diffamation partisane ne soient oubliés ».
Voir aussi : Comment la BBC s’est révélée une usine à désinformation
Ce « Hall of Shame », et la description qui l’accompagne, ne doivent rien au hasard. Ils sont une réponse directe du président des États-Unis à la couverture, par de nombreux médias, « de l’un des derniers coups d’éclat du président américain », explique Le Figaro.
Le 20 novembre, Donald Trump avait en effet semblé menacer des démocrates de peine de mort, après que six élus démocrates à la Chambre des représentants et au Sénat (ayant eux-mêmes servi dans l’armée ou les services secrets) avaient publié une vidéo à l’intention des militaires et des agents du renseignement où ils déclaraient : « Vous pouvez refuser les ordres illégaux. »
« COMPORTEMENT SÉDITIEUX, passible de la peine de MORT ! », avait alors réagi Donald Trump sur son réseau Truth Social. « PENDEZ-LES, GEORGE WASHINGTON LE FERAIT !! »
Dans la foulée, la vidéo des élus démocrates a ainsi été épinglée sur ce « mur de la honte » de la Maison Blanche, avec l’ajout d’un tampon « séditieux ». « Les démocrates et les médias qui diffusent de fausses informations ont insinué de manière subversive que le président Trump avait donné des ordres illégaux aux militaires. Or, tous les ordres donnés par le président Trump étaient légaux. Il est dangereux que des membres du Congrès incitent à l’insubordination au sein des forces armées américaines, et le président Trump a exigé qu’ils rendent des comptes », est-il par ailleurs écrit dans l’article concernant cette affaire.
Rétablir « la Vérité »
Comme expliqué plus haut, les élus ne sont pas les seuls à être « dénoncés » sur cette page. Cette dernière semble d’ailleurs davantage cibler les journalistes et médias accusés de relayer de fausses informations.
Sur le portail, l’équipe de Donald Trump détaille, à chaque « désinformation », le motif de « l’infraction », le journaliste et le média qui en sont à l’origine, la « vérité » rétablie selon la Maison Blanche et la catégorie de ladite « fake news » (biaisée, défaut de reportage, « folie de la gauche », omission du contexte, fausse déclaration…). La Maison-Blanche propose en outre ses sources « en s’appuyant sur d’autres médias ou sur les communications officielles de ses bureaux et ministères ».
« Le délinquant de la semaine »
La page « accusatrice » dispose également d’une catégorie « média coupable de la semaine ». Ce 8 décembre 2025, c’est par exemple le Washington Post qui s’est vu décerner le prix du « délinquant de la semaine ».
La page établit enfin un « classement » des « médias délinquants » – le Washington Post, MSNBC et CBS News étant sur le podium – ainsi qu’un graphique regroupant les « récidivistes ». On y trouve là : CNN, le New York Times, le Los Angeles Times et Politico.
Forcément, une telle initiative n’est pas passée inaperçue outre-Atlantique. Si le Media Research Centre (MRC), organisme conservateur de surveillance des médias, s’est félicité du lancement du site web, le syndicat américain de la Société des journalistes professionnels (SPJ) a de son côté dénoncé lundi 1ᵉʳ décembre une « chasse aux sorcières ».
Dans la foulée, le SPJ a annoncé avoir rédigé une lettre officielle à la Maison-Blanche pour demander le retrait « immédiat » de la page « Media offenders ». La suite au prochain épisode…
Lorelei Bancharel


















