Ojim.fr
Veille médias
Dossiers
Portraits
Infographies
Vidéos
Faire un don
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Google occupera-t-il l’ancien siège de la Stasi à Berlin ?

L’article que vous allez lire est gratuit. Mais il a un coût. Un article revient à 50 €, un portrait à 100 €, un dossier à 400 €. Notre indépendance repose sur vos dons. Après déduction fiscale un don de 100 € revient à 34 €. Merci de votre soutien, sans lui nous disparaîtrions.

12 novembre 2018

Temps de lecture : 2 minutes
Accueil | Veille médias | Google occupera-t-il l’ancien siège de la Stasi à Berlin ?

Google occupera-t-il l’ancien siège de la Stasi à Berlin ?

Temps de lecture : 2 minutes

De nombreux intellectuels et analystes ont dénoncé le caractère totalisant et totalitaire des GAFAM dans leur entreprise de numérisation d’une partie croissante de la population du globe, et leur exploitation commerciale de ces données. Par un clin d’œil malicieux – ou par étourderie naïve – le géant de Californie pourrait s’installer au cœur de Berlin, dans l’ancien siège de la police politique de l’Allemagne de l’est, la Stasi. Récit.

Un nouveau campus contesté

Depuis plusieurs années Google fait les yeux doux à Berlin pour y installer un nou­veau « cam­pus », en réal­ité un espace de plus de 3000m2 de bureaux, de « cafés de tra­vail » et autres espaces de tra­vail partagé. Le pre­mier quarti­er visé fût Kreuzberg. Ce quarti­er berli­nois résulte de la fusion de Kreuzberg pro­pre­ment dit (côté ouest, secteur améri­cain) avec l’arrondissement de Friedrichshain anci­en­nement secteur est. Con­sid­éré comme un quarti­er branché et bobo, il com­porte égale­ment une par­tie (“Petit Istam­bul”) habitée par une forte minorité turque.

La pop­u­la­tion du quarti­er craig­nant une forte hausse des loy­ers et des prix des habi­ta­tions s’est opposée au pro­jet du cal­i­fornien sous le slo­gan « Fuck off Google » (va te faire voir Google, une autre tra­duc­tion plus rad­i­cale est possible).

La municipalité câline Google

Une par­tie des élus munic­i­paux, émus par cette résis­tance, a offert ses ser­vices, des locaux, des aides. Le con­seiller munic­i­pal Gre­gor Hoff­man se serait offert lui-même, ain­si que sa femme et ses enfants si Google lui avait demandé. Le quo­ti­di­en Berlin­er Zeitung rap­porte ain­si que Gre­gor offre à Google de s’installer dans le cen­tre de Berlin, à Licht­en­berg exactement.

Un emplace­ment idéal, plas­tronne l’élu. Un moyen de mod­erniser l’arrondissement. De quel bâti­ment s’agit-il donc ? Tout sim­ple­ment de l’ancien quarti­er général de la Stasi, la police poli­tique de l’Allemagne de l’est. La Stasi con­nue pour espi­onner la pop­u­la­tion. Le très beau film La Vie des autres (Das Leben der Anderen) de Flo­ri­an Henck­el von Don­ners­mar­ck, sor­ti en 2006, est une par­faite illus­tra­tion de ce proces­sus d’espionnage mas­sif. D’aucuns dis­ent que Gre­gor Hoff­man a fait cette propo­si­tion icon­o­claste pour soulign­er le car­ac­tère intrusif des GAFAM. D’autres que son pro­jet est plus naïf que provo­ca­teur. Au moment où nous pub­lions, Google n’avait pas répon­du à la proposition.

Pho­to : image tirée de “La vie des autres”, détournement.