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ENTRETIEN. Jean-Michel Décugis rejoint l’Observatoire du journalisme

1 avril 2025

Temps de lecture : 3 minutes
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ENTRETIEN. Jean-Michel Décugis rejoint l’Observatoire du journalisme

Temps de lecture : 3 minutes

Errare humanum est, perseverare diabolicum (Sénèque), l’erreur est humaine, persévérer est diabolique.

En ce tout début du mois d’avril, quelle meilleure illus­tra­tion du proverbe que celle du jour­nal­iste Jean-Michel Décugis, alias mis­ter fake news, qui se repent de ses erreurs passées pour rejoin­dre l’Observatoire du jour­nal­isme. Un entre­tien sur­prenant avec Claude Chollet.

Claude Chol­let : Je dois dire que votre appel télé­phonique ce matin m’a un peu sur­pris, nous n’avions pas caché les infox qui jalon­nent régulière­ment votre carrière ?

Jean-Michel Décugis : Juste­ment, juste­ment, ce sont vos arti­cles qui m’ont per­mis ce retour sur moi-même, un retour indis­pens­able, douloureux, mais qui sonne comme une rédemp­tion personnelle.

CC : Pou­vez-vous être plus explicite ?

JMC : Dans le milieu je suis surnom­mé « MFN », alias « mis­ter fake news », un surnom bien jus­ti­fié mais par­fois un peu dur à porter.

CC : Com­ment avez-vous survécu dans le milieu mal­gré cette réputation ?

JMC : Ce n’est pas mal­gré cette répu­ta­tion, c’est même cette répu­ta­tion qui me per­met de retrou­ver des rédac­tions. Si Le Parisien m’a engagé avec mes nom­breuses précé­dentes infox, c’est parce qu’ils savent que faute de matière j’invente et que je suis capa­ble de met­tre la vérité cul par-dessus tête pour aller dans le sens de la bien-pen­sance et du poli­tique­ment acceptable.

CC : Expliquez-vous.

JMC : Je prends un exem­ple, j’ai totale­ment inven­té un témoignage dans Le Point lors d’une enquête sur les ban­lieues de l’immigration. Le Parisien le sait mais c’est pour cela même qu’ils m’ont per­mis d’enquêter sur le meurtre de Thomas à Cre­pol. Pour mon­tr­er que le vrai raciste c’est la vic­time et que les meur­tri­ers sont d’une cer­taine façon les victimes.

Dans le milieu je suis surnom­mé « MFN », alias « mis­ter fake news », un surnom bien jus­ti­fié mais par­fois un peu dur à porter.

CC : Cette déc­la­ra­tion ne va-t-elle pas nuire à la dif­fu­sion d’Une nuit en France, votre livre récent sur cette affaire ?

JMC : Pensez-vous ! Je passe partout à la radio, à la télévi­sion, tous les médias de grand chemin me sou­tien­dront et tous en con­nais­sance de cause.

CC : Mais pourquoi rejoin­dre juste­ment main­tenant l’Observatoire du jour­nal­isme comme reporter ?

JMC : Les insom­nies. Je ne dors plus, je cherche con­stam­ment quelque chose à inven­ter, je n’arrive plus à cacher le réel, c’est la panne sèche. Et aus­si quelque chose qui com­mence à ressem­bler à du remords, je m’en rends compte main­tenant. Je veux dormir la con­science tran­quille et con­tribuer à votre tra­vail salu­taire. Ce sera mon Pur­ga­toire et il est bien­venu. Bien enten­du, comme reporter au sein de votre Obser­va­toire du jour­nal­isme, je prends un virage à 180 degrés. Le réel, tou­jours le réel, tout le réel, rien que le réel. Parole de scout.

CC : Jean-Michel, ces paroles me vont droit au cœur et vous êtes adoubé. Vous me per­me­t­trez toute­fois de vous impos­er une péri­ode d’essai de trois mois du pre­mier avril à fin juin où tous vos arti­cles seront relus et véri­fiés. Main­tenant, au travail !

Voir aus­si : Jean-Michel Décugis, portrait

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