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Droits sportifs : un marché mondial à plus de 78 milliards d’euros en 2030

8 décembre 2025

Temps de lecture : 4 minutes
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Droits sportifs : un marché mondial à plus de 78 milliards d’euros en 2030

Temps de lecture : 4 minutes

Droits sportifs : un marché mondial à plus de 78 milliards d’euros en 2030

Selon les pro­jec­tions du cab­i­net Ampere Analy­sis, les dépens­es mon­di­ales des médias pour les droits sportifs devraient dépass­er l’équivalent de 78 mil­liards d’euros à l’horizon 2030, soit près de 20 % de plus qu’en 2025. Propul­sé par les États-Unis, ce marché reste tiré par quelques sports et par la mon­tée des plate­formes de streaming.

Les droits sportifs ne sont plus un sim­ple poste de dépens­es pour les chaînes : ils sont devenus l’un des prin­ci­paux moteurs de la « valeur » des groupes audio­vi­suels. Selon la société bri­tan­nique Ampere Analy­sis, le marché mon­di­al des droits devrait croître d’environ 20 % entre 2025 et 2030, pour franchir la barre des 78 mil­liards de dol­lars. Au cœur de cette infla­tion, on retrou­ve les grands cham­pi­onnats améri­cains, le foot­ball européen et, de plus en plus, le crick­et indien.

D’un marché de niche à une machine planétaire à cash

En quelques décen­nies, les droits sportifs sont passés d’un com­plé­ment de grille à un act­if stratégique. La mon­tée en puis­sance des chaînes payantes dans les années 1990 puis des bou­quets satel­li­taires et des opéra­teurs télé­coms dans les années 2000 a fait explos­er la fac­ture des grandes com­péti­tions (foot­ball européen, NFL [foot­ball améri­cain], NBA [bas­ket], grands tournois de ten­nis, For­mule 1).

Depuis le début des années 2010, ce mou­ve­ment s’est encore ampli­fié : les grands cham­pi­onnats européens de foot­ball ont mul­ti­plié les cycles d’enchères, tan­dis qu’aux États-Unis les ligues fer­mées (NFL, NBA, MLB) ont ver­rouil­lé de très longs con­trats, indexés sur la hausse atten­due des revenus pub­lic­i­taires et d’abonnement. La dynamique reste la même : un petit nom­bre de pro­priétés « pre­mi­um » capte l’essentiel de la valeur, lais­sant aux dis­ci­plines sec­ondaires des droits sou­vent frag­men­tés et bien moins rémunérateurs.

États-Unis, Europe, Asie : la nouvelle géographie des droits

D’ici 2030, les États-Unis res­teront le moteur du marché. Ampere prévoit que les droits sportifs y pèseront plus de 36 mil­liards de dol­lars, soit près de la moitié du marché mon­di­al, portés par le nou­veau cycle de la NBA à par­tir de la sai­son 2025–2026 et par les prochains con­trats de la Ligue de base-ball (MLB) à par­tir de 2029. La NFL, qui estime ses droits « sous-val­orisés », pour­rait relancer les enchères dès 2026, avec un effet domi­no sur l’ensemble du marché mondial.

En Europe, la crois­sance annon­cée est plus mod­érée : + 17 % entre 2025 et 2030, de 18,3 à 21,3 mil­liards de dol­lars selon Ampere. Les ligues nationales de foot­ball ont déjà subi plusieurs tours de négo­ci­a­tion à la baisse, notam­ment en France, mais les com­péti­tions européennes (Ligue des cham­pi­ons, Euro) restent très prisées. Le récent appel d’offres de l’UEFA pour la Ligue des cham­pi­ons illus­tre cette ten­sion : Para­mount a rem­porté des droits majeurs dans plusieurs pays, aux côtés d’Ama­zon, Sky, Canal+ ou Tele­fóni­ca, dans un cycle estimé à plus de 10 mil­liards d’euros pour 2027–2031.

En Asie, les droits devraient pass­er de 7,2 à 9,9 mil­liards de dol­lars d’ici 2030, avec un rôle cen­tral du crick­et indi­en : l’In­di­an Pre­mier League et les grandes com­péti­tions ICC (dont la Coupe du monde T20 – 20 pour le nom­bre de joueurs dans ce for­mat de com­péti­tion) con­cen­trent déjà une part crois­sante de la valeur et attirent aus­si bien les dif­fuseurs locaux que les plate­formes mondiales.

Football roi, basket et cricket en embuscade

Par sport, la hiérar­chie reste claire. Le foot­ball demeure la pre­mière loco­mo­tive des droits en Europe, en Afrique et dans une par­tie crois­sante de l’Asie ; il pèse aus­si lourd dans la fac­ture glob­ale des groupes audio­vi­suels latins et du Moyen-Ori­ent. Aux États-Unis, le « Big Four » : NFL, NBA, MLB, NHL (hock­ey) struc­ture l’essentiel du marché, la NFL restant l’actif le plus cher minute par minute.

Der­rière ce noy­au dur, le bas­ket (NBA en tête), le crick­et, cer­taines ligues de foot­ball améri­cain uni­ver­si­taire, ain­si que quelques cir­cuits mon­di­al­isés (For­mule 1, grands tournois de ten­nis) s’imposent comme les autres piliers du marché. Pour les dif­fuseurs comme pour les plate­formes, l’enjeu reste le même : pay­er très cher quelques com­péti­tions capa­bles de retenir des abon­nés dans un envi­ron­nement où le sport en direct est l’un des derniers con­tenus à génér­er de l’audience de masse en temps réel.

Alors que la presse sportive est en pleine muta­tion, notam­ment en France, le marché du sport est en pleine méta­mor­phose et se dégage ici et là des chaînes tra­di­tion­nelles au prof­it de plate­formes, pous­sant tou­jours plus loin la logique de sport-spec­ta­cle ou « busi­ness ». Pour l’heure le secteur sem­ble très bien résis­ter aux crises économiques. Du pain et des jeux !

Rodolphe Cha­la­mel

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