Ojim.fr
Veille médias
Dossiers
Portraits
Infographies
Vidéos
Faire un don
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
ChatGPT, comme la langue d’Esope ?

L’article que vous allez lire est gratuit. Mais il a un coût. Un article revient à 50 €, un portrait à 100 €, un dossier à 400 €. Notre indépendance repose sur vos dons. Après déduction fiscale un don de 100 € revient à 34 €. Merci de votre soutien, sans lui nous disparaîtrions.

11 février 2023

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | ChatGPT, comme la langue d’Esope ?

ChatGPT, comme la langue d’Esope ?

Temps de lecture : 3 minutes

ChatGPT n’est pas un félin. Invisible, il n’est pas non plus le chat d’Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll, l’animal qui s’efface et dont seul le sourire persiste. ChatGPT est un outil conversationnel de la société OpenAI. En train de conquérir le monde, de révolutionner les médias et bien entendu d’être copié.

Le Chat d’OpenAI

Ope­nAI (AI comme Arti­fi­cielle et Intel­li­gence) est une société à but non lucratif créée en 2015 par des anciens de Pay­Pal : Thiel, Hoff­man, Elon Musk (qui s’est retiré depuis) et une société indi­enne. En 2019, sur­prise, la société se trans­forme en « entre­prise à but lucratif pla­fon­né ». Le pla­fond est joli, un action­naire qui a investi un euro peut en recevoir cent. D’abord dis­crète, la société est à l’honneur début 2023 avec Chat­G­PT.

ChatGPT, 100 millions d’adeptes

Cha­cun sait qu’on n’est pas le maître d’un chat, c’est le chat qui, sous ses yeux mi-clos, vous gou­verne. Le chat Chat­G­PT a déjà 100 mil­lions d’esclaves deux mois après son lance­ment. Encore ce chiffre était-il vrai le 7 févri­er date à laque­lle cet arti­cle a été écrit, le chiffre est cer­taine­ment dépassé depuis. Selon une étude de la banque suisse UBS, Insta­gram (Meta) avait mis trente mois pour attein­dre ce nom­bre d’utilisateurs et Tik Tok en avait mis neuf.

Que fait ChatGPT ?

À peu près tout, en-dehors de miauler. Chat­G­PT est une intel­li­gence arti­fi­cielle de con­ver­sa­tion ou si vous préférez un mod­èle de traite­ment de lan­gage, capa­ble d’imiter le lan­gage d’un humain. Chat­G­PT peut écrire : de la poésie, un arti­cle, répon­dre à une ques­tion de quelque nature qu’elle soit. Chat­G­PT peut par­ler en de nom­breuses langues. Il écrit et par­le en 95 langues, vous pour­rez lui « par­ler » en mon­gol, en urdu et même en javanais. Mais il sera plus à l’aise en anglais, sa langue mère, car il dis­pose de plus de don­nées dans cette langue. La « voix » peut imiter n’importe quelle voix humaine avec un réal­isme surprenant.

Les appli­ca­tions sont pra­tique­ment illim­itées, répons­es aux ques­tions des clients, guides de tourisme, enseigne­ment, chan­son, écri­t­ure d’articles pour les médias etc. Sur ce dernier point, Chat­G­PT peut — à par­tir d’informations frag­men­taires — écrire un arti­cle dans un style don­né. On pour­rait imag­in­er qu’un jour­nal­iste insère quelques mots clés, un début d’information, une idée de style et hop plus de jour­nal­istes, seule­ment des opéra­teurs avec leurs mots clés.

Bien enten­du les escro­queries et les faux sont facil­ités égale­ment : fauss­es déc­la­ra­tions, faux dis­cours, piratage, cyber­crim­i­nal­ité, tricheries aux exa­m­ens etc.

Surtout une histoire de sous mais pas seulement

Microsoft annonce un investisse­ment de 10 mil­liards de dol­lars dans le papa du Chat, Ope­nAI. Plus à l’orient, Baidu — le géant chi­nois de l’internet — annonce le lance­ment pour mars de Ernie Bot. De son côté, le mon­stre Google a lancé en test le 6 févri­er 2023 Bard, acces­si­ble sur Inter­net et disponible pour le grand pub­lic dans quelques mois. Ope­nAI a lancé un abon­nement men­su­el pre­mi­um à 20 dol­lars, plus rapi­de dans son fonc­tion­nement et avec de nou­velles fonc­tion­nal­ités. Nous revien­drons plus tard sur les biais poli­tiques du Chat d’OpenAI, qui sont ou bien sur­prenants ou au con­traire trop prévisibles.