Le 31 octobre au soir, un métro allant à King’s Cross, à Londres, a été la scène d’une attaque au couteau blessant dix personnes. Le coupable avait déjà attaqué quelqu’un dans l’une des stations de métro. Il se trouve être britannique et né au Royaume-Uni, ce qui soulage les médias. Et également noir, ce qu’ils taisent autant que possible.
La crainte des politiques, c’est que l’on parle
Le choc de l’attaque passé, les politiques et les médias n’ont qu’une peur : que l’on parle. La ministre de l’Intérieur britannique, Shabana Mahmood, a ainsi demandé à ses concitoyens de « s’abstenir de tout commentaire et de toute spéculation à ce stade ». Des Britanniques comme Tommy Robinson sont là pour dire ce qui se passe quand on ne respecte pas les règles d’expression britannique.
D’ailleurs, pour éviter les spéculations, la police s’est empressée de révéler la nationalité et l’origine du coupable. C’est une consigne du gouvernement, comme le précise Le Dauphiné Libéré qui explique que « la police a donné rapidement des détails sur la nationalité britannique du suspect pour couper court aux fausses rumeurs sur les réseaux sociaux ». France Inter confirme que « les forces de l’ordre l’ont rapidement précisé, car elles ont désormais pour consigne de communiquer la nationalité, l’origine ethnique ou la couleur de peau des suspects si cette information permet de couper court aux interprétations hâtives ».
Racisme antiblanc
Traduisons. Les Britanniques, comme au reste la plupart des Européens, sont à présent si habitués à ce que les Blancs soient tués par des Noirs – pour faire simple – que cette hypothèse est la première qui leur vient à l’esprit lorsqu’ils entendent parler d’une attaque au couteau. La police est donc priée de les détromper au plus vite lorsque cela n’est pas le cas. La journaliste ne dit pas si cette diligence s’applique également quand les attaques sont bien le fait de l’immigration. Les informations précieuses pour le gouvernement britannique sont ensuite largement relayées par la presse. On a donc, une fois n’est pas coutume, des portraits apparemment assez précis de l’attaquant.
Voir aussi : “Cette enquête, c’est une bombe !” : François Bousquet brise le tabou du racisme antiblanc dans une enquête choc
Qui est Anthony Williams ?
La plupart des gens, pour s’informer, lisent un article sur un sujet précis. Le travail du journaliste étant d’informer avec un article se suffisant à lui-même, ce comportement est normal. Mais dans le cadre de l’insécurité grandissante qui gagne toute l’Europe, il devient insuffisant. Dans le cas de l’attaque du métro londonien, la plupart des articles de presse précisent l’âge, le nom, le prénom, la nationalité et la ville de naissance du coupable.
Et pour cause. Anthony Williams, 32 ans, Britannique et né au Royaume-Uni, a tout l’air d’avoir des ancêtres remontant aux Tudor. En réalité, il se trouve être noir, donc probablement d’origine africaine, ce qui conforte les craintes de ceux qui redoutent les conséquences de l’immigration sur la sécurité du quotidien. Le Dauphiné signale donc que « l’attaque a été récupérée par des comptes proches de l’extrême droite accusant des migrants africains et musulmans d’être coupables du bain de sang alors que le suspect est né au Royaume-Uni ».
Le problème, c’est qu’en l’occurrence, ces comptes proches de l’extrême droite pourraient bien avoir raison. Anthony Williams pourrait bien avoir des parents ou ancêtres migrants africains.
Et si l’absence de lien avec le terrorisme était une mauvaise nouvelle ?
La plupart des médias répètent les conclusions actuelles de l’enquête selon lesquelles l’attaque au couteau du train londonien n’a aucun lien avec le terrorisme. Anthony Williams ne serait en effet connu ni des services de prévention de la radicalisation, ni des services antiterroristes, ni des services de sécurité. C’est un sans-abri noir, britannique et né au Royaume-Uni. C’est peut-être cela le plus inquiétant. Le multiculturalisme a forcé des civilisations n’ayant pas le moindre lien les unes avec les autres à cohabiter, alors que les unes nourrissent parfois une haine féroce envers les autres.
C’est ce qui conduit à des drames comme celui de Londres, ou celui qui a coûté la vie à Iryna XXX. C’est d’autant plus inquiétant que dans l’attaque de Londres, il faut chercher loin l’origine du coupable puisque Antony Williams est né au Royaume-Uni et est britannique. Les lignes ci-dessus sont exactement celles que les médias d’extrême gauche ne veulent pas voir. France Inter explique ainsi que l’attaque est « instrumentalisée au mépris des faits » et que « l’extrême droite instrumentalise ce fait divers en faisant le lien entre criminalité et immigration ». La journaliste s’insurge par une question : « Et si, en 2025, la couleur de peau du suspect suffisait ? »
Acrobaties médiatiques
Les acrobaties des médias pour prouver que l’extrême droite a tort deviennent parfois ridicules. L’attaque du métro de Londres a été l’occasion pour certains médias et personnalités de rappeler les crimes et délits dont se sont dernièrement rendues coupables certaines personnes issues de l’immigration. Le Dauphiné Libéré en cite notamment une. À l’occasion de l’attaque au couteau dans une école de danse de Southport l’année dernière, où trois fillettes de 6 à 9 ans avaient perdu la vie. « Les réseaux sociaux avaient faussement accusé un immigré musulman alors que l’auteur était un jeune Britannique de 17 ans d’origine rwandaise, fasciné par Hitler et le génocide au Rwanda. »
On ne sait trop si on doit se réjouir que le meurtrier vienne du Rwanda au lieu d’être musulman – les deux ne s’excluant pas, au reste –, mais Le Dauphiné semble s’en féliciter.
Adélaïde Motte


















