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Après l’attaque au couteau de King’s Cross, le narratif médiatique contre l’extrême droite s’aiguise

11 novembre 2025

Temps de lecture : 5 minutes
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Après l’attaque au couteau de King’s Cross, le narratif médiatique contre l’extrême droite s’aiguise

Temps de lecture : 5 minutes

Après l’attaque au couteau de King’s Cross, le narratif médiatique contre l’extrême droite s’aiguise

Le 31 octo­bre au soir, un métro allant à King’s Cross, à Lon­dres, a été la scène d’une attaque au couteau blessant dix per­son­nes. Le coupable avait déjà attaqué quelqu’un dans l’une des sta­tions de métro. Il se trou­ve être bri­tan­nique et né au Roy­aume-Uni, ce qui soulage les médias. Et égale­ment noir, ce qu’ils taisent autant que possible.

La crainte des politiques, c’est que l’on parle

Le choc de l’attaque passé, les poli­tiques et les médias n’ont qu’une peur : que l’on par­le. La min­istre de l’Intérieur bri­tan­nique, Sha­bana Mah­mood, a ain­si demandé à ses conci­toyens de « s’abstenir de tout com­men­taire et de toute spécu­la­tion à ce stade ». Des Bri­tan­niques comme Tom­my Robin­son sont là pour dire ce qui se passe quand on ne respecte pas les règles d’expression britannique.

D’ailleurs, pour éviter les spécu­la­tions, la police s’est empressée de révéler la nation­al­ité et l’origine du coupable. C’est une con­signe du gou­verne­ment, comme le pré­cise Le Dauphiné Libéré qui explique que « la police a don­né rapi­de­ment des détails sur la nation­al­ité bri­tan­nique du sus­pect pour couper court aux fauss­es rumeurs sur les réseaux soci­aux ». France Inter con­firme que « les forces de l’or­dre l’ont rapi­de­ment pré­cisé, car elles ont désor­mais pour con­signe de com­mu­ni­quer la nation­al­ité, l’o­rig­ine eth­nique ou la couleur de peau des sus­pects si cette infor­ma­tion per­met de couper court aux inter­pré­ta­tions hâtives ».

Racisme antiblanc

Traduisons. Les Bri­tan­niques, comme au reste la plu­part des Européens, sont à présent si habitués à ce que les Blancs soient tués par des Noirs – pour faire sim­ple – que cette hypothèse est la pre­mière qui leur vient à l’esprit lorsqu’ils enten­dent par­ler d’une attaque au couteau. La police est donc priée de les détromper au plus vite lorsque cela n’est pas le cas. La jour­nal­iste ne dit pas si cette dili­gence s’applique égale­ment quand les attaques sont bien le fait de l’immigration. Les infor­ma­tions pré­cieuses pour le gou­verne­ment bri­tan­nique sont ensuite large­ment relayées par la presse. On a donc, une fois n’est pas cou­tume, des por­traits apparem­ment assez pré­cis de l’attaquant.

Voir aus­si : “Cette enquête, c’est une bombe !” : François Bous­quet brise le tabou du racisme antiblanc dans une enquête choc

Qui est Anthony Williams ?

La plu­part des gens, pour s’informer, lisent un arti­cle sur un sujet pré­cis. Le tra­vail du jour­nal­iste étant d’informer avec un arti­cle se suff­isant à lui-même, ce com­porte­ment est nor­mal. Mais dans le cadre de l’insécurité gran­dis­sante qui gagne toute l’Europe, il devient insuff­isant. Dans le cas de l’attaque du métro lon­donien, la plu­part des arti­cles de presse pré­cisent l’âge, le nom, le prénom, la nation­al­ité et la ville de nais­sance du coupable.

Et pour cause. Antho­ny Williams, 32 ans, Bri­tan­nique et né au Roy­aume-Uni, a tout l’air d’avoir des ancêtres remon­tant aux Tudor. En réal­ité, il se trou­ve être noir, donc prob­a­ble­ment d’origine africaine, ce qui con­forte les craintes de ceux qui red­outent les con­séquences de l’immigration sur la sécu­rité du quo­ti­di­en. Le Dauphiné sig­nale donc que « l’attaque a été récupérée par des comptes proches de l’extrême droite accu­sant des migrants africains et musul­mans d’être coupables du bain de sang alors que le sus­pect est né au Royaume-Uni ».

Le prob­lème, c’est qu’en l’occurrence, ces comptes proches de l’extrême droite pour­raient bien avoir rai­son. Antho­ny Williams pour­rait bien avoir des par­ents ou ancêtres migrants africains.

Et si l’absence de lien avec le terrorisme était une mauvaise nouvelle ?

La plu­part des médias répè­tent les con­clu­sions actuelles de l’enquête selon lesquelles l’attaque au couteau du train lon­donien n’a aucun lien avec le ter­ror­isme. Antho­ny Williams ne serait en effet con­nu ni des ser­vices de préven­tion de la rad­i­cal­i­sa­tion, ni des ser­vices antiter­ror­istes, ni des ser­vices de sécu­rité. C’est un sans-abri noir, bri­tan­nique et né au Roy­aume-Uni. C’est peut-être cela le plus inquié­tant. Le mul­ti­cul­tur­al­isme a for­cé des civil­i­sa­tions n’ayant pas le moin­dre lien les unes avec les autres à cohab­iter, alors que les unes nour­ris­sent par­fois une haine féroce envers les autres.

C’est ce qui con­duit à des drames comme celui de Lon­dres, ou celui qui a coûté la vie à Iry­na XXX. C’est d’autant plus inquié­tant que dans l’attaque de Lon­dres, il faut chercher loin l’origine du coupable puisque Antony Williams est né au Roy­aume-Uni et est bri­tan­nique. Les lignes ci-dessus sont exacte­ment celles que les médias d’extrême gauche ne veu­lent pas voir. France Inter explique ain­si que l’attaque est « instru­men­tal­isée au mépris des faits » et que « l’ex­trême droite instru­men­talise ce fait divers en faisant le lien entre crim­i­nal­ité et immi­gra­tion ». La jour­nal­iste s’insurge par une ques­tion : « Et si, en 2025, la couleur de peau du sus­pect suffisait ? »

Acrobaties médiatiques

Les acro­baties des médias pour prou­ver que l’extrême droite a tort devi­en­nent par­fois ridicules. L’attaque du métro de Lon­dres a été l’occasion pour cer­tains médias et per­son­nal­ités de rap­pel­er les crimes et dél­its dont se sont dernière­ment ren­dues coupables cer­taines per­son­nes issues de l’immigration. Le Dauphiné Libéré en cite notam­ment une. À l’occasion de l’attaque au couteau dans une école de danse de South­port l’année dernière, où trois fil­lettes de 6 à 9 ans avaient per­du la vie. « Les réseaux soci­aux avaient fausse­ment accusé un immi­gré musul­man alors que l’auteur était un jeune Bri­tan­nique de 17 ans d’origine rwandaise, fasciné par Hitler et le géno­cide au Rwanda. »

On ne sait trop si on doit se réjouir que le meur­tri­er vienne du Rwan­da au lieu d’être musul­man – les deux ne s’excluant pas, au reste –, mais Le Dauphiné sem­ble s’en féliciter.

Adélaïde Motte 

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