Depuis juillet 2025, la revue La Furia, menée par Laura Magné, Laurent Obertone, Papacito et Marsault, est menacée de disparaître à la suite d’une décision inique de la CPPAP – l’Arcom de la presse – motivée par une lettre de délation de l’association SOS Racisme. Les auteurs de la revue appellent à l’aide ses lecteurs pour éviter sa disparition imminente.
« Nous sommes dans l’abus de pouvoir le plus sinistre et manifeste. »
Fidèle à son style, direct, sans fioritures et percutant, Laurent Obertone ne mâche pas ses mots quand il s’agit d’évoquer, dans les colonnes de Boulevard Voltaire, « l’asphyxie » par voie bureaucratique dont est actuellement victime La Furia.
Car depuis cet été 2025, le magazine, dont il est un des auteurs et fondateurs – aux côtés de Papacito et Marsault –, fait l’objet d’un véritable harcèlement institutionnel. Sous prétexte de plaintes pour « racisme » et « homophobie » déposées par des officines d’extrême gauche, la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP) – l’ARCOM de la presse papier – a en effet retiré à la revue son agrément officiel, qui lui est pourtant indispensable pour être diffusée dans les kiosques.
Une décision qui risque bien cette fois « de coûter la peau à La Furia », déplore Laurent Obertone auprès de l’OJIM.
Une démarche « illégale »
Revenons un brin en arrière. Courant du mois de mars 2025, l’association SOS Racisme appelle, dans un courrier, « l’ensemble des distributeurs et éditeurs à retirer le magazine La Furia de leurs points de vente, aussi bien en ligne qu’au sein de leurs magasins ». Une démarche illégale mais dont n’a cure l’association. Car, défend-t-elle, « la revue véhicule […] une banalisation de la haine, un racisme et un antisémitisme décomplexés ». Il faut alors l’achever.
Forcément, avec de tels arguments, « certains vendeurs s’exécutent », explique Laurent Obertone sur X. « Ils nous ont retiré (illégalement) de leurs rayons. Un mail interne de l’enseigne Cultura le démontre. », ajoute-t-il, preuve à l’appui.
Dans la foulée, en avril, SOS Racisme et SOS Homophobie déposent plainte contre La Furia pour « propos racistes, sexistes et LGBTphobes ». Une décision qui détonne quand on sait que les seize premiers numéros de La Furia avaient passé « sans encombre les contrôles habituels », souligne Breizh-Info.
Dès lors, tout va très vite : la lettre de délation a fait son office. Diffuseurs, ministère de la Culture, CPPAP… Tous sont mis sous pression des officines de gauche qui réclament la tête de La Furia.
« Tout ça est inédit »
L’affaire éclate finalement le 2 juillet. Après une réunion en urgence, la CPPAP décide de retirer son agrément presse à La Furia – qu’elle lui accordait pourtant depuis ses débuts – au motif « hallucinant » que « ses numéros sont susceptibles de faire l’objet de poursuites », détaille Laurent Obertone, rappelant que sont là discutés des contenus… satiriques.
Une décision qui sonne comme une condamnation à mort pour le magazine : il ne peut désormais plus bénéficier des avantages fiscaux, des tarifs postaux préférentiels et du droit aux aides à la presse. En clair : une mise à mort économique. Et ce, en plein été. Sans débat contradictoire, sans le moindre avertissement. « Tout ça est inédit », souligne « le Gaulois fanatisé » (c’est ainsi que l’appelle France Culture), dans les colonnes du JDD.
Du côté du tribunal administratif – alors saisi sur cette affaire –, on explique « qu’on ne statuera pas avant deux ans sur le fond de la décision du CPPAP ». « Deux ans, soit dix fois le temps de mourir », assène Laurent Obertone sur Twitter.
« La CPPAP n’a pas attendu la justice pour nous retirer notre agrément, en plein été, sur simple injonction d’SOS Racisme », ajoute-t-il auprès de l’OJIM.
Le retrait de l’agrément maintenu
Mais, coup de théâtre, entretemps, la justice finalement tranche dans la foulée et classe sans suites les plaintes de SOS Racisme, ne voyant dans les contenus de la revue pas le moindre « objet de poursuites ». L’affaire aurait donc pu s’arrêter là.
Mais la CPPAP en décidera autrement en maintenant le retrait de l’agrément de La Furia, signant par là même sa mise à mort économique. Pourquoi une telle décision ? Parce que « SOS Racisme fait la loi dans ce pays », conclut l’auteur de « La France Orange mécanique » sur X.
Pour preuve d’ailleurs, le journal satirique Charlie Hebdo a lui essuyé quantité de procès et de condamnations sans jamais perdre son agrément. « Cette flagrante différence de traitement s’explique par notre différente couleur politique, analyse l’écrivain.
« Le message est bien reçu : pour ne jamais heurter la bonne marche de ce petit monde, mieux vaut longer les murs et éviter de respirer. Ou alors loin des canaux si soigneusement purgés de la liberté d’expression (officielle et agréée). Ouf, la démocratie plurielle est sauvée », écrit Laurent Obertone dans les colonnes du JDD.
Et lui de conclure : « Ça se passe comme ça, au pays de Charlie. »
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Lorelei Bancharel














