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Service public, gauche radicale, antifas : la coalition anti-Bolloré en ordre de bataille

22 octobre 2025

Temps de lecture : 4 minutes
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Service public, gauche radicale, antifas : la coalition anti-Bolloré en ordre de bataille

Temps de lecture : 4 minutes

Service public, gauche radicale, antifas : la coalition anti-Bolloré en ordre de bataille

Pris pour cible par les médias publics, les par­tis de gauche et les mou­ve­ments antifas­cistes, Vin­cent Bol­loré cristallise les colères d’une gauche inquiète de per­dre son mono­pole cul­turel. Der­rière la dénon­ci­a­tion d’un « empire réac­tion­naire », c’est bien le plu­ral­isme induit par l’avènement des médias du groupe Lagardère qui dérange un sys­tème médi­a­tique ver­rouil­lé et sou­vent subventionné.

L’art de détourner l’attention

La vidéo dif­fusée par L’Incorrect, révélant la con­nivence de deux fig­ures du ser­vice pub­lic, Thomas Legrand et Patrick Cohen, avec des cadres social­istes a exac­er­bé les ten­sions entre médias publics et médias du groupe Lagardère.

L’affaire, sor­tie par un média qui n’a pas de lien avec Vin­cent Bol­loré, est embar­ras­sante pour Radio France et France Télévi­sions. Elle a déclenché une réac­tion en chaîne et a exac­er­bé une « polar­i­sa­tion » médi­a­tique, comme le mot est à la mode, entre détracteurs, et surtout, défenseurs du ser­vice pub­lic au sein même du micro­cosme médi­a­tique français. Plutôt que de s’interroger sur les erre­ments de leurs jour­nal­istes, les dirigeants des médias publics ont choisi un coupable idéal : Vin­cent Bolloré.

Devant les séna­teurs, Sibyle Veil et Del­phine Ernotte ont mul­ti­plié les attaques con­tre les médias du groupe Viven­di : CNews, Europe 1, Le Jour­nal du Dimanche, accusés de « men­er une cam­pagne de dén­i­gre­ment » et d’incarner une « presse d’opinion ». Del­phine Ernotte est même allée jusqu’à qual­i­fi­er CNews de « chaîne d’extrême droite », au mépris du devoir de neu­tral­ité que com­mande son statut de dirigeante d’un média pub­lic. Une accu­sa­tion poli­tique qui, selon Pas­cal Praud, met, selon une autre expres­sion à la mode, « une cible dans le dos » des jour­nal­istes de CNews.

Sous cou­vert de défendre « la plu­ral­ité » et « la démoc­ra­tie », les direc­tions de l’audiovisuel pub­lic ont donc ouvert un nou­veau front : celui de la délégiti­ma­tion de médias privés jugés trop libres ou trop pop­u­laires et surtout pas ancrés assez à gauche.

La gauche mélenchoniste à la manœuvre

Cette croisade médi­a­tique n’est cepen­dant pas l’apanage d’une guerre entre jour­nal­istes et médias inter­posés. La gauche par­lemen­taire par­ticipe aus­si de cette campagne.
À l’Assemblée nationale, le député Louis Boyard s’est offert sa « revanche », une fois élu député, con­tre Bol­loré et Hanouna lors de la com­mis­sion d’enquête sur les fréquences télé en mars 2024 après qu’il a été chroniqueur dans l’émission du second.

Son col­lègue Éric Coquer­el, prési­dent de la com­mis­sion des Finances, a promis d’aller « con­sul­ter le dossier fis­cal de Bol­loré » à Bercy. Objec­tif avoué : trans­former l’homme d’affaires bre­ton en sym­bole du cap­i­tal­isme impuni.

Dans la rue, l’offensive s’est déclinée en slo­gans. En mai, l’eurodéputée Emma Four­reau (LFI) a pris la tête d’une « flot­tille mil­i­tante », déjà, con­vergeant vers l’île du Loc’h, pro­priété de Bol­loré, pour dénon­cer son « empire médi­a­tique ten­tac­u­laire ». Une mise en scène plus sym­bol­ique que poli­tique, mais révéla­trice d’un cli­mat d’hostilité organisé.

Voir aus­si : Prési­dent “woke”, guerre con­tre Bol­loré… Cinq choses à savoir sur l’ARCOM

Antifas, écologistes et collectifs décoloniaux en renfort

À cette mobil­i­sa­tion poli­tique s’est ajoutée une offen­sive mil­i­tante coor­don­née. Le site DesarmerBollore.net recense depuis juin 2024 une série d’actions con­tre les entre­pris­es du groupe : occu­pa­tions, dégra­da­tions, pro­jec­tions lumineuses, per­tur­ba­tions d’événements cul­turels, voire attaques sym­bol­iques de pro­priétés privées. En mai 2025, c’est avec ces organ­i­sa­tions grou­pus­cu­laires qu’a pris forme l’initiative de la « flot­tille antifas­ciste » en direc­tion de l’île du Loc’h, pour échouer finale­ment sur une plage du Finistère.

Der­rière les ban­deroles « Sub­mer­geons Bol­loré » ou « Smash Fas­cism », on retrou­ve un patch­work de col­lec­tifs : Les Soulève­ments de la Terre, Lever les Voiles, des asso­ci­a­tions LGBT ou cli­ma­tistes. Tous enten­dent faire du patron de Viven­di le totem de toutes leurs luttes, du fémin­isme rad­i­cal à l’écologie punitive.

Le bouc émissaire idéal

Dans les médias publics, au Par­lement comme sur les quais de Bre­tagne, Vin­cent Bol­loré incar­ne l’ennemi com­mode d’un sys­tème inqui­et de per­dre son mono­pole nar­ratif. Ses chaînes : CNews en tête, en don­nant la parole à des voix dis­si­dentes sur de nom­breux sujets, ont brisé une hégé­monie édi­to­ri­ale instal­lée depuis des décennies.

Der­rière la croisade anti-Bol­loré sem­ble se cacher la peur d’un plu­ral­isme réel : celui qui ne se con­fine pas aux plateaux sub­ven­tion­nés. En s’érigeant en tri­bunal moral, le ser­vice pub­lic et ses alliés mil­i­tants par­ticipent d’une oppo­si­tion qui ren­force prob­a­ble­ment les défenseurs de l’homme d’affaires breton.

Voir aus­si : groupe Bol­loré, infographie

Rodolphe Cha­la­mel

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