Rapporteurs sans frontières, pardon Reporters sans frontières (RSF), autrefois défenseur de la liberté d’expression et de travail des journalistes, est devenu une officine de police de la pensée. Qui s’étonnera de leur soutien à StreetPress, une autre officine de délation politique et idéologique ?
StreetPress, métier : dénonciateurs
Né en décembre 2009, StreetPress veut jouer dans la cour des grands des dénonciateurs comme Mediapart ou Libération, les trois médias se partageant volontiers des journalistes. Le site se spécialise de manière obsessionnelle dans ce qu’ils appellent l’extrême droite. Chaque publication porte son florilège du « pire de la presse d’extrême droite ». Surtout le site dénonce les contrevenants « nazis », c’est-à-dire tous ceux qui se situent à la droite de François Bayrou ou se réfèrent au camp patriote voire à la chrétienté. Il s’agit de prononcer la mort politique et sociale des incriminés. Noms, adresses, courriers et courriels à leurs employeurs, à leurs écoles, à leurs mouvements. Une petite Gestapo ou un NKVD à la mode gauchiste, un simple site de délation sous couvert d’investigation.
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Des procès contre StreetPress, une source de revenus
Selon le site de délation du 16 décembre, ce sont 13 plaintes qui auraient été déposées contre le responsable de la publication. C’est le même mécanisme que la presse people. La presse people publie une information erronée ou inventée de toutes pièces, elle est attaquée en justice, elle perd et est condamnée à payer des dommages et intérêts qui sont provisionnés à l’avance. Le battage publicitaire permet de financer les frais de justice.
Il en est de même pour StreetPress, ils attaquent à tout bout de champ médias, associations, mouvements, individus du camp patriote au sens large. Bien entendu, nombre de ces attaques sont injustifiées ou excessives, voire ridicules. D’où plaintes en justice, 13 procès en cours et de forts risques de condamnation pour diffamation ou diffusion de fausses nouvelles. Le mécanisme financier est parallèle à celui de la presse people, mais ici les appels aux dons victimaires remplacent les ventes au numéro. Plus de procès à la suite d’informations diffamatoires = plus de rentrées. CQFD, la boucle financière de la délation est bouclée.
RSF se solidarise
Toujours selon le site, Laure Chauvel, responsable du bureau France de RSF a déclaré :
« En l’espace de 15 jours, le site d’information StreetPress a été visé par trois nouvelles plaintes, portant à 13 le nombre de procédures en cours contre le média indépendant. Reporters sans frontières dénonce des « procédures-bâillons ».
« Plus de la moitié de la rédaction de StreetPress a, à ce jour, une procédure judiciaire sur le dos. Ces procès, qui mobilisent énormément de temps, d’énergie et d’argent, s’apparentent à des procédures-bâillons. Certaines procédures, visiblement bâclées, semblent davantage relever d’un acharnement judiciaire visant à faire taire le journal que de poursuites sur des fondements légitimes. Il ne s’agit pas ici de gagner une procédure, mais d’épuiser celui ou celle qui révèle des informations d’intérêt public.
(…) Il est urgent que le législateur transpose la directive européenne anti-SLAPP (poursuites stratégiques altérant le débat public) dans le droit français afin de mettre un terme à l’utilisation de ces procédures-bâillons. Il en va du droit à l’information des citoyens. »
RSF n’a jamais appelé à défendre un média conservateur victime de telles procédures-baillons. RSF n’est plus une ONG de défense de la liberté d’informer, c’est une officine de commissaires politiques, marchant main dans la main avec d’autres officines de délation style StreetPress, Mediapart ou Libération.
Claude Lenormand


















