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La liberté de la presse s’effondre dans le monde selon RSF

26 octobre 2015

Temps de lecture : 3 minutes
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La liberté de la presse s’effondre dans le monde selon RSF

Temps de lecture : 3 minutes

La liberté de la presse s’effondre dans le monde selon RSF

Le nouveau classement de la liberté de la presse dans le monde par RSF vient de sortir. La conclusion de l’organisation est inquiétante : la liberté de la presse s’effondre partout. Guerres civiles, tensions sociales ou tout simplement politiques sécuritaires en sont les principales raisons.

Nom­bre de pays européens chutent par­mi lesquels l’Is­lande, l’I­tal­ie – où de nom­breux jour­nal­istes ont été intimidés pour avoir osé s’at­ta­quer aux magouilles mafieuses ou poli­tiques – ou encore Andorre dont les ban­ques font fig­ure de vache sacrée. Les poli­tiques sécu­ri­taires aux États-Unis, à Tim­or-Ori­en­tal ou encore en Russie et en Azer­baïd­jan font aus­si reculer la lib­erté de la presse. Elle décline aus­si au Soudan du Sud, au Con­go-Braz­zav­ille et au Venezuela à cause d’un raidisse­ment du pou­voir poli­tique et de très fortes ten­sions sociales. Enfin, en Libye, vir­er Kad­hafi n’au­ra servi à rien en la matière : le pays est devenu un trou noir que se parta­gent des mil­ices et des islamistes, et où les rares jour­nal­istes sont con­damnés à être des héros ou à fuir.

La Côte d’Ivoire, le Népal, la Tunisie et Mada­gas­car gag­nent en revanche plusieurs places au classe­ment grâce à l’a­paise­ment relatif de leurs crises sociales et poli­tiques. De façon plus éton­nante, la Mon­golie gagne 34 places au classe­ment après avoir engagé de sig­ni­fi­cat­ifs efforts pour la lib­erté de la presse et l’ac­cès aux informations.

Comme chaque année cepen­dant, les biais du classe­ment de RSF ne man­quent pas d’in­ter­roger. Ain­si, si dans son analyse con­sacrée aux poli­tiques sécu­ri­taires, elle ne manque pas d’at­ta­quer la Russie ou le Kaza­khstan, il n’y a tou­jours rien sur l’Ukraine. L’or­gan­i­sa­tion pour­rait pour­tant s’y intéress­er : le pays s’ef­fon­dre à cause d’une intense crise économique et d’une mon­tée en puis­sance des poten­tats locaux et des mafias régionales, la guerre dans le Don­bass – actuelle­ment qua­si-étouf­fée par le proces­sus de paix de Min­sk – jus­ti­fie le flicage des jour­nal­istes et la sus­pen­sion réelle des droits fon­da­men­taux, les jour­nal­istes y sont agressés voire tués quand ils osent enquêter sur la cor­rup­tion énorme du pou­voir cen­tral, des barons locaux et des mil­ices privées. Ajou­tons à cela l’interdiction d’émettre pour cer­tains médias ou les listes noires de jour­nal­istes inter­dits d’entrée dans le pays et l’on a l’at­ti­rail par­fait d’une dic­tature – et pour­tant l’Ukraine n’est « que » 129e, alors que la Russie est à la 152e place. D’ailleurs le « score exac­tion » de l’Ukraine – l’in­dex des agres­sions con­tre les jour­nal­istes – est supérieur à l’Azer­baïd­jan ou au Soudan, deux pays pour­tant pas ten­dres avec la presse : 73.17 en Ukraine con­tre 60.50 et 52.68 respectivement.

Dans son analyse RSF n’ou­blie pas la France, l’Aus­tralie, le Japon, la Turquie ou encore le Roy­aume-Uni qui ont mis en place des lois sécu­ri­taires, et pour­tant la France (38ème) gagne une place, alors que la loi sur la lutte con­tre le ter­ror­isme et l’ac­cès admin­is­tratif aux don­nées de con­nex­ion ont fait dis­paraître de fac­to la pro­tec­tion des sources des avo­cats et des jour­nal­istes, sans que cela ne fasse tiquer le Con­seil Con­sti­tu­tion­nel, dont le rôle de garde-fou est de plus en plus flou. Quant à l’Azer­baïd­jan, RSF sem­ble décou­vrir avec nom­bre d’as­so­ci­a­tions pour la défense des droits de l’Homme que c’est une dic­tature. C’est pour­tant le cas depuis des années mais cela n’a pas empêché sportifs et dirigeants européens d’aller y appréci­er l’hos­pi­tal­ité locale il y a peu. En somme, ce pays ne pose de prob­lème que lorsqu’il se rap­proche de la Russie et de l’I­ran dans le cadre d’une inté­gra­tion régionale voire con­ti­nen­tale – l’U­nion Douanière que la Russie a mis en place et où a adhéré l’Ar­ménie et qu’il s’éloigne ain­si du camp occidental.

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