Énorme scandale du service public britannique ! Le directeur général de la BBC, Tim Davie, ainsi que la patronne de l’information, Deborah Turness, ont annoncé, dimanche 9 novembre 2025, leur démission. Cela fait suite aux révélations du Telegraph qui montrent que la BBC a effectué un montage fallacieux d’un discours de Donald Trump et diffusé des fausses informations en connaissance de cause.
Le Daily Telegraph découvre le montage de la BBC
Le Daily Telegraph a dévoilé jeudi 6 novembre le rapport du lanceur d’alerte Michael Prescott – ex-conseiller indépendant auprès du comité des normes et directives éditoriales de la BBC – qui dénonce des pratiques malhonnêtes de la radio britannique.
Les journalistes du Telegraph y ont découvert que la BBC a sciemment modifié un discours de Donald Trump prononcé le 6 janvier 2021 dans leur documentaire « Panorama » diffusé une semaine avant l’élection présidentielle de novembre 2024 aux États-Unis. Il s’avère que l’équipe de « Panorama » avait assemblé deux extraits de différentes parties de son discours.
Face à l’ampleur prise par cette affaire, Tim Davie a démissionné en déclarant : « Il y a eu des erreurs et je dois en prendre la responsabilité. »
🚨Énorme scandale à la BBC : le groupe audiovisuel public britannique a diffusé un mensonge TROMPEUR avant les émeutes du Capitole pour FAIRE CROIRE que Donald Trump encourageait ses partisans à ENVAHIR le bâtiment ; après la révélation, les têtes commencent à tomber à la BBC. pic.twitter.com/WVGw9SzPQN
— Observatoire du journalisme (Ojim) (@ojim_france) November 10, 2025
Un montage frauduleux lié à l’assaut du Capitole
Ce montage a donné l’impression que Donald Trump a prononcé lors de son discours quelque chose qu’il n’a en réalité jamais dit et, ce faisant, a induit les téléspectateurs en erreur de manière significative. La version tronquée des propos de Donald Trump était la suivante :
« Nous allons marcher jusqu’au Capitole, je serai avec vous et nous nous battrons. Nous nous battrons comme des diables et si vous ne vous battez pas comme des diables, il n’y aura plus de pays. »
Cette version laisse entendre que Donald Trump appelait à prendre d’assaut le Capitole, ce que l’intéressé a toujours nié.
Le vrai découpage du discours
En réalité, la première partie du discours de Donald Trump : « Nous allons marcher jusqu’au Capitole et je serai avec vous », a été prononcée 15 minutes après le début de l’allocution. La seconde partie de la phrase diffusée par Panorama, « et nous nous battons. Nous nous battons comme des lions… » (« We fight like Hell » en anglais) est arrivée 54 minutes plus tard.
Voici ce que Donald Trump a réellement déclaré :
« Nous allons marcher jusqu’au Capitole et je serai avec vous. Je sais que vous allez tous bientôt marcher jusqu’au Capitole pour faire entendre votre voix pacifiquement et patriotiquement. »
Le montage utilisé par « Panorama » était donc… totalement trompeur. Le fait qu’il n’ait pas explicitement incité ses partisans à descendre se battre au Capitole est l’une des raisons pour lesquelles il n’a pas été inculpé au niveau fédéral pour incitation à l’émeute. Lundi 10 novembre, le 47ᵉ président des États-Unis a envoyé une lettre à la BBC les menaçant d’une amende d’un milliard de dollars après avoir qualifié leurs journalistes d’être « corrompus » et « malhonnêtes ».
Vives réactions de la classe politique britannique
La ministre de la Culture britannique, Lisa Nandy, a jugé, dimanche 9 novembre, « extrêmement grave » l’accusation faite à la BBC d’avoir présenté de manière trompeuse ces propos. La ministre, qui s’exprimait sur la chaîne de télévision BBC News, a dit avoir « parlé cette semaine » avec le président du groupe audiovisuel public, Samir Shah, qui doit s’expliquer lundi auprès d’une commission parlementaire. Selon plusieurs médias, y compris la BBC elle-même, la réponse inclura des excuses de la part de ce responsable.
Lisa Nandy a par ailleurs souligné qu’il ne s’agissait « pas seulement de l’émission Panorama, même si c’est extrêmement grave, mais d’une série d’allégations très graves, dont la plus grave est qu’il existe un parti pris systémique dans la manière dont des sujets difficiles sont traités par la BBC ».
Boris Johnson a de son côté qualifié ce scandale de « honte totale » et a demandé dans un tweet du 3 novembre si « quelqu’un allait prendre ses responsabilités et démissionner ».
Pour l’heure, Keir Starmer, l’actuel Premier ministre britannique, n’a pas encore directement réagi à cette affaire. Mais son porte-parole a défendu l’institution en déclarant :
« Soyons clairs, nous soutenons une BBC forte et indépendante. À une époque de désinformation, la défense d’un service d’information britannique robuste et impartial devient plus nécessaire que jamais ».
Une manière de défendre la chaîne au moment où son budget est remis en question.
Jean-Charles Soulier


















