Alors que ces derniers jours encore, Jimmy Kimmel animait son émission à succès sur la chaîne ABC, la direction a fait le choix de suspendre le mercredi 17 septembre 2025 le late-night show de l’humoriste à la suite d’une prise de position offensante dans le contexte de la mort de l’influenceur Charlie Kirk.
Journalistes, politiques et confrères humoristes ont réagi immédiatement à la décision réactive de la chaîne, détenue par Walt Disney. Tour d’horizon des médias.
Les shows à l’américaine
Les late-night shows font légion aux États-Unis : authentique monument de la télévision nationale diffusés de nuit, ils comptabilisent de nombreux auditeurs. Véritables émissions de divertissement, leur format entre actualité, interviews et humour en fait le lieu idoine pour l’ironie et la critique moqueuse, ce dont n’était pas exempte l’émission de l’animateur, producteur et humoriste Jimmy Kimmel : le Jimmy Kimmel Live !
Jimmy Kimmel, orienté démocrate
D’orientation démocrate, Kimmel avait auparavant critiqué à plusieurs reprises le mouvement Make America Great Again et la personne de Donald Trump. Comme le rapportait Le Figaro le 15 août 2025, « selon Jimmy Kimmel, ce qui se passe aux États-Unis est “aussi grave qu’on l’imaginait”. Il ajoute avec sidération : “C’est sans doute encore pire que ce que Donald Trump aurait lui-même souhaité.” » Le journal considérait même que « Jimmy Kimmel s’est en réalité imposé ces dernières années comme un fervent opposant du Républicain ».
Très concrètement, l’animateur avait sollicité et obtenu la nationalité italienne après l’élection du président des États-Unis, afin d’avoir la capacité de s’expatrier en Italie. Comme le rapporte BFMTV, « Jimmy Kimmel avait déjà exprimé son opposition féroce à Donald Trump dans des chroniques diffusées lors de son émission ou sur ses réseaux sociaux », ce qui l’avait amené à prendre des mesures pour quitter les États-Unis.
Donald Trump responsable ?
Pour La Dépêche, la responsabilité de Donald Trump dans ce renvoi est indéniable : le journal titre ainsi un article dédié « Comment Donald Trump organise une chasse aux sorcières des animateurs télé américains ». Le média décèle dans cette décision une « véritable croisade contre les médias, accélérant les inquiétudes d’entraves à la liberté d’expression aux États-Unis ».
Dans les faits, cela faisait plusieurs mois que Donald Trump en présentait la menace. Le 22 juillet, l’humoriste avait réagi sur Instagram à une publication limpide du président étatsunien sur sa plateforme Truth Social : « Le bruit court, et c’est un GROS bruit, que Jimmy Kimmel sera le PROCHAIN évincé dans le concours des “late night shows” sans intérêt, et peu de temps après, Jimmy Fallon du “Tonight Show” partira également. Ce sont des gens qui n’ont absolument AUCUN TALENT. » À la suite de l’annonce, le président a immédiatement réagi, comme le partage la BBC : « Célébrant cette annonce, le président Donald Trump a déclaré qu’il s’agissait d’une “excellente nouvelle pour l’Amérique”. » Valeurs Actuelles estime de manière générale que « depuis son retour au pouvoir, Donald Trump multiplie les attaques contre la presse ».
Libération crie à la dictature
Libération s’est également fait le relai des critiques, partageant les opinions des politiques nettement défavorables : « “Acheter et contrôler les plateformes médiatiques. Licencier des commentateurs. Annuler des émissions. … Tout cela est coordonné et c’est dangereux”, a fustigé le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, en estimant que le parti républicain “ne croit pas en la liberté d’expression”. » Le média sous-titrait : « C’est ce que font les dictateurs », reprenant les propos de Chuck Schumer, le chef du groupe démocrate au Sénat.
Ces personnalités ne sont pas les seuls opposants : l’agence Reuters partage que « Hollywood a vivement critiqué la Maison Blanche pour avoir pris pour cible la liberté d’expression ». Le Washington Post mentionne également Ben Stiller et la comédienne Wanda Sykes. D’après une publication de Reuters traduite par Zonebourse, « le principal syndicat de journalistes allemand a appelé les grands médias américains à soutenir leurs journalistes ».
Le cœur de l’affaire, les propos offensants de l’animateur sont traduits par FranceInfo : « Nous avons atteint de nouveaux sommets ce week-end, avec la clique MAGA pour Make America Great Again, le slogan trumpiste qui s’efforce désespérément de présenter ce jeune qui a assassiné Charlie Kirk comme quelqu’un d’autre qu’un des leurs et qui fait tout son possible pour en tirer un avantage politique. »
Ainsi, le late-night show est à présent suspendu « pour une durée indéterminée » selon le communiqué de la chaîne repris par Libération. Cette décision d’ABC constitue un élément supplémentaire des montées des polarisations politiques aux États-Unis, mettant en scène leur opposition à coup de tweets.


















