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Débat Attal – Bardella : la presse de gauche unanime pour consacrer le vainqueur

28 mai 2024

Temps de lecture : 5 minutes
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Débat Attal – Bardella : la presse de gauche unanime pour consacrer le vainqueur

Temps de lecture : 5 minutes

Débat Attal – Bardella : la presse de gauche unanime pour consacrer le vainqueur

C’était l’événement de la semaine. Le jeudi 23 mai au soir, Gabriel Attal, Premier ministre, croisait le fer avec la tête de liste favorite des sondages aux élections européennes : Jordan Bardella, qui conduit la liste du Rassemblement national. Un débat qui a concentré l’attention de tous les médias, et pour lequel il fallait bien désigner un vainqueur. Pour la presse libérale libertaire, la question ne se pose pas : Gabriel Attal a gagné.

Jordan Bardella « approximatif et brouillon » de Ouest-France à L’Obs

Jor­dan Bardel­la est plutôt con­sid­éré comme un « homme poli­tique qui a l’habitude des médias et a ten­dance à tenir son rang dans les débats » pour citer Le Nou­v­el Obs, ou comme un « expert des joutes télévisées », pour Le Huff­in­g­ton Post, deux médias qui ne peu­vent guère être soupçon­nés d’être en faveur du Rassem­ble­ment Nation­al. Pour­tant, lors du débat du 23 mai, Jor­dan Bardel­la « a joué en défense, dans un reg­istre inhab­ituel », s’étonne Le Huff­in­g­ton Post qui note que « l’un est venu avec ses fich­es, l’autre non. » Des notes qui n’ont d’ailleurs « pas suf­fi à combler les lacunes du prési­dent du Rassem­ble­ment nation­al. » Le Nou­v­el Obs affirme que « Gabriel Attal a poussé son rival dans ses retranche­ments, révélant les faib­less­es ou approx­i­ma­tions des promess­es du RN. »

Ouest-France note égale­ment que Gabriel Attal a « cor­rigé le can­di­dat fron­tiste sur bien des sujets », citant la men­tion des voitures ther­miques : Jor­dan Bardel­la a annon­cé vouloir revenir sur « l’objectif d’interdire les véhicules ther­miques en 2035 », Gabriel Attal a pré­cisé qu’il ne s’agissait pas d’une inter­dic­tion pure et sim­ple mais d’une inter­dic­tion de vente. Pinail­lage ou recadrage, cha­cun est juge, et Ouest-France a jugé. La Dépêche note égale­ment la « jambe droite tres­sail­lant » de Jor­dan Bardel­la, et La Tri­bune n’ose pas tout à fait se féliciter que Gabriel Attal soit « par­venu à affich­er, par effet de con­traste, le manque de préparation de son adver­saire à la ges­tion du pou­voir. » Quant au Huff­in­g­ton Post, il titre que Jor­dan Bardel­la a été « con­fron­té à ses lim­ites », et note qu’il s’est « pris les pieds dans le tapis sur les insti­tu­tions européennes », « a sem­blé décou­vrir en plateau que la réforme du marché européen de l’électricité ne sera appliquée qu’en 2026 », et est resté « sans voix durant cinq longues sec­on­des. »

Pour L’Express, tout le monde est d’accord, Bardella a échoué

Jor­dan Bardel­la a man­qué son débat, cela ne fait aucun doute. Selon L’Express, il était pour lui urgent de « tourn­er la page » après un « débat raté » et de « faire oubli­er sa con­tre-per­for­mance. » Le titre ne mâche pas ses mots, affir­mant que la tête de liste « n’a pas passé le meilleur moment de sa vie » sur le plateau de France 2, et qu’il a été jugé « pas au niveau par nom­bre de ses cama­rades, qui esti­ment que le Pre­mier min­istre a cor­rigé la tête de liste sur le fond comme sur la forme. » La Tri­bune par­le d’un « débat dif­fi­cile » et selon Le Huff­in­g­ton Post, Bardel­la est apparu « plusieurs fois agacé, voire nerveux » et a « été mis en dif­fi­culté sur plusieurs sujets. »

La déception du RN à la loupe vu du Monde

Quelles que soient les com­pé­tences et les savoirs d’un jour­nal­iste, pour cor­ro­bor­er l’angle d’un arti­cle, rien de mieux que les cita­tions. En l’occurrence, pour prou­ver que Jor­dan Bardel­la a per­du son débat, rien de mieux que de point­er les mil­i­tants déçus. Juste­ment, au lende­main de l’événement médi­a­tique, le Rassem­ble­ment Nation­al était en meet­ing à Hénin-Beau­mont. L’Express en prof­ite pour faire son miel : « Ça mon­tre que quand il est chal­lengé et doit aller au-delà de ses for­mules toutes faites ça devient chaud…”, com­mente un cadre. “On avait l’habitude de le voir tou­jours au top, là il était très déce­vant”, “La pos­ture de l’arrogance vieil­lit mal quand c’est lui qui se retrou­ve mis en dif­fi­culté”. » Et pour ce qui est des com­men­taires élo­gieux, qui ne seront d’ailleurs pas rap­portés, l’explication est toute trou­vée : ceux qui les tien­nent « rivalisent de mau­vaise foi pour trou­ver le meilleur super­latif à même de qual­i­fi­er leur chef. »

Du côté de Le Monde, le son de cloche est sem­blable. Après avoir rapi­de­ment admis que cer­tains mil­i­tants ont « retenu l’attitude “moqueuse” du pre­mier min­istre et son sourire “nar­quois », autrement dit, ce sont con­cen­trés sur des détails peu intéres­sants, on se cite les déçus, ceux qui ont remar­qué « les dif­fi­cultés de leur cham­pi­on ». « On l’a trou­vé un peu mou, il n’arrivait pas à en plac­er une. » Le Monde a même trou­vé un député RN, Thier­ry Frap­pé, qui « con­vient qu’il y eut “des hauts et des bas et qu’[il] attendait plus”. » Là aus­si, on enveloppe les éloges d’un cer­tain mépris jour­nal­is­tique, en résumant : « la ligne offi­cielle est toute­fois pleine d’autosatisfaction. »

Toute l’Europe, une revue de presse de gauche qui ne dit pas son nom

Par­mi les arti­cles écrits à la suite du débat Attal-Bardel­la, on trou­ve la revue de presse de Toute l’Europe. Ce média rap­porte non pas les cita­tions des mil­i­tants, mais les com­men­taires des médias, voire les cita­tions du débat rap­portées par les médias. Par­mi les médias dits de droite, on compte Le Figaro. Par­mi les médias de gauche, le pan­el est plus large, avec Le Huff­in­g­ton Post, Libéra­tion, Le Nou­v­el Obs ou encore Le Monde. Avec cet échan­til­lon représen­tatif, on obtient la con­clu­sion suiv­ante : Jor­dan Bardel­la a été « mis en dif­fi­culté » dans un « débat très atten­du ».

En un mot comme en cent, le débat entre Gabriel Attal et Jor­dan Bardel­la a été rem­porté par le pre­mier, plus sûr de lui et plus au fait des dossiers. C’est du moins l’avis de la presse libérale lib­er­taire, qui admet tout juste, via Le Huff­in­g­ton Post, que Gabriel Attal a « [frôlé] très sou­vent le ton pro­fes­so­ral. » Reste à savoir si ce juge­ment relève d’un arbi­trage hon­nête ou d’une ten­ta­tive de relever la liste Renais­sance et de faire per­dre des voix au Rassem­ble­ment Nation­al. Les électeurs jugeront.

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