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Enquêtes judiciaires : le RN ciblé en pleine ascension, revue de presse

17 juillet 2025

Temps de lecture : 5 minutes
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Enquêtes judiciaires : le RN ciblé en pleine ascension, revue de presse

Temps de lecture : 5 minutes

Enquêtes judiciaires : le RN ciblé en pleine ascension, revue de presse

Au cen­tre d’une vague d’actions judi­ci­aires, le RN subit depuis le 9 juil­let 2025 une perqui­si­tion appuyée de son siège à Paris, sur la base d’une enquête du par­quet européen pour détourne­ment de fonds. L’enquête – met­tant égale­ment en cause le rôle du mil­liar­daire Pierre-Édouard Stérin – a été large­ment relatée par les médias, qui se sont fait le relais des opin­ions dichotomiques des per­son­nal­ités politiques.

20 policiers, 2 juges d’instruction

Dans les faits, le 9 juil­let, une ving­taine de policiers et deux juges de la Brigade finan­cière anti­cor­rup­tion (BFAC) ont lancé une perqui­si­tion à Nan­terre en vue de récupér­er des mails, des doc­u­ments compt­a­bles et des fac­tures liées aux cam­pagnes du RN de 2022 et 2024, selon les infor­ma­tions du par­ti. Les sièges soci­aux et les domi­ciles de dirigeants de sociétés liées au par­ti ont égale­ment été perquisitionnés.

L’enquête se penche sur le finance­ment élec­toral du RN, soupçon­nant le groupe d’avoir con­tourné les règles via des prêts par des par­ti­c­uliers, des sur­fac­tura­tions de presta­tions ou des presta­tions fic­tives inclus­es dans les deman­des de rem­bourse­ment public.

Acharnement politique et judiciaire ?

Côté RN, aucun doute : Jor­dan Bardel­la et les porte-parole du par­ti dénon­cent un acharne­ment poli­tique et judi­ci­aire. Pour les représen­tants, le par­al­lèle entre la mon­tée en pop­u­lar­ité du mou­ve­ment – reflétée dans les sondages – et une mise en cause sys­té­ma­tique est net. « Nous n’avons rien à nous reprocher », défend le prési­dent du par­ti dans un enreg­istrement BFMTV syn­thétisé par Orange Actu­al­ités. Pour Jor­dan Bardel­la, la procé­dure est « par­faite­ment infondée » et relève de « har­cèle­ment judi­ci­aire, poli­tique et financier ».

Voir aus­si : Lég­isla­tives 2024, les agences de presse con­tre le RN

Des comptes de campagne déjà validés

Comme le défend l’équipe, « la jus­tice avait déjà accès “à l’in­té­gral­ité des comptes de cam­pagne” qui avaient déjà été validés par la Com­mis­sion nationale des comptes de cam­pagne » et le recours à des prêts con­trac­tés auprès de per­son­nes privées a eu lieu dans un con­texte où « aucune banque n’ac­cepte de prêter au RN. Quelle peut être notre alter­na­tive pour financer les cam­pagnes, du coup ? »

Selon les pro­pos de Sébastien Chenu recueil­lis par BFMTV, il s’agit de « “har­cèle­ment” pour “essay­er de porter préju­dice” au Rassem­ble­ment nation­al ». « Ils veu­lent que l’on soit coupables, mais on ne sait pas trop de quoi » résume Marine Le Pen. Dans ce cadre, le par­ti a pris l’initiative de se défendre par le moyen d’une péti­tion inti­t­ulée « Non à l’acharnement judi­ci­aire con­tre le Rassem­ble­ment nation­al – Stop à la per­sé­cu­tion du 1ᵉʳ par­ti de France ».

Le journal suisse Le Temps : un RN trumpiste

Dans un édi­to­r­i­al pour le média suisse Le Temps, Paul Ack­er­mann estime que cet évène­ment mar­que la fin de la stratégie de dédi­a­boli­sa­tion du RN, pour « vir­er pour de bon dans le com­plo­tisme à la Trump ». Le jour­nal­iste défend ouverte­ment que « le RN a d’év­i­dence décidé de tout miser sur une stratégie de défense agres­sive, pari­ant à fond sur la théorie du com­plot et reléguant au sec­ond plan le fond des affaires qui se mul­ti­plient. Au risque de décrédi­bilis­er la stratégie de nor­mal­i­sa­tion qui a souri au par­ti ces dernières années. »

Mau­rice Bon­tinck raille lui aus­si la défense du RN dans un édi­to­r­i­al pour Char­ente Libre :

« “Manœu­vres”, “har­cèle­ment”, “bass­es œuvres du Sys­tème”, “magouilles”, “acharne­ment”… Ce ne sont pas les réac­tions de comptes com­plo­tistes mais le lex­ique des dirigeants du Rassem­ble­ment nation­al suite à la perqui­si­tion de leur siège ».

Résumant la défense du par­ti à un dis­cours « c’est pas le RN, c’est le sys­tème », le jour­nal­iste cri­tique sans ver­gogne un « sys­tème de défense aux inspi­ra­tions trump­istes, con­tre un “État pro­fond” et des juges “rouges”. »

Voir aus­si : Les médias anti RN sans masques

Xavier Bertrand surenchérit

Moins atten­du, Xavier Bertrand s’est lui aus­si attaqué aux dénon­ci­a­tions des cadres du RN : Le prési­dent du con­seil région­al des Hauts-de-France a déclaré dans des pro­pos retran­scrits par Le Figaro que « les dirigeants du RN ont un prob­lème avec l’argent pub­lic » et « ne sont pas aptes à gou­vern­er notre pays, ils ne sont pas dignes de con­fi­ance ». L’ancien min­istre reproche sur le plateau de BFMTV une posi­tion en vic­times artificielles :

« Quand est-ce qu’ils vont arrêter de jouer les pleureuses ? Jean-Philippe Tan­guy était en train de chouin­er sur votre plateau. Tout ça c’est un rideau de fumée, c’est se présen­ter comme des vic­times qu’ils ne sont pas. ».

Quant à l’opinion publique, elle sem­ble défa­vor­able au par­ti dans cette affaire. Les lecteurs d’Orange Actu­al­ité , mobil­isés par un sondage : « Selon vous, le RN est-il vic­time d’un “acharne­ment” ? » se sont pronon­cés pour le « Oui » à 28 % et pour le « Non » à 70 %.

Pierre-Édouard Stérin sur le billot

À cette affaire s’ajoutent les accu­sa­tions à l’égard du mil­liar­daire Pierre-Édouard Stérin, accusé d’avoir apporté des con­tri­bu­tions finan­cières illé­gales au Rassem­ble­ment nation­al. Le Monde prend ain­si posi­tion sur l’affaire :

« les enquê­teurs s’interrogent sur le rôle du mil­liar­daire, fer­vent sou­tien d’un pro­jet de société ultra­l­ibéral, réac­tion­naire et xéno­phobe, dans un sys­tème de finance­ment illé­gal des cam­pagnes élec­torales du RN en 2020 et en 2021, prin­ci­pale­ment dans le quart sud-est de la France. »

Décrit comme le « bien­fai­teur de l’extrême droite », France 24 avance – ni plus ni moins – que « ce mil­liar­daire s’est don­né pour mis­sion de faire tri­om­pher ses idées très con­ser­va­tri­ces », « ce lib­er­tarien et fer­vent catholique … a choisi de con­sacr­er sa richesse à un com­bat idéologique ».

Au total, les ennuis judi­ci­aires s’aggravent pour le RN, à l’opposé du con­texte de mon­tée en puis­sance du par­ti. Si la jus­tice n’en est qu’au début de l’enquête, le proces­sus s’annonce source de com­pli­ca­tions pour le mou­ve­ment au moment – bien choisi – où de nou­velles échéances élec­torales pour­raient s’ouvrir sur fond de pos­si­ble cen­sure du gou­verne­ment Bay­rou. Pour Lau­rent Jaco­bel­li, député RN de Moselle et porte-parole du par­ti, le prob­lème est bien plus large, pou­vant être qual­i­fié de « véri­ta­ble scan­dale démoc­ra­tique inédit », comme le rap­porte Boule­vard Voltaire.

Julien Brasseur

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