Ojim.fr
Veille médias
Dossiers
Portraits
Infographies
Vidéos
Faire un don
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Accueil | Veille médias | Comment la presse a failli perdre ses abonnements

L’article que vous allez lire est gratuit. Le mois de décembre est le plus important pour nous, celui où nos lecteurs peuvent nous aider par un don avec un reçu fiscal pour 2023 de 66% de leur don. Merci de votre soutien, sans lui nous disparaîtrions.

4 juillet 2016

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Comment la presse a failli perdre ses abonnements

Comment la presse a failli perdre ses abonnements

Temps de lecture : 3 minutes

L’une des plus importantes sociétés de gestion d’abonnements dans l’Hexagone, le Groupe GLI a reconnu le 21 juin un gros bug informatique sur ses serveurs. Une panne qui a semé la panique chez les éditeurs de presse et qui pourrait coûter sa survie à ce prestataire de premier plan.

En principe, le ful­fill­ment (ges­tion d’abon­nements) con­fié à GLI par les prin­ci­paux édi­teurs français, devrait revenir à la nor­male lun­di 4 juil­let. Con­crète­ment, les abon­nés des Échos au Figaro, de Valeurs actuelles à L’Ex­press pour­ront à nou­veau renou­vel­er leur abon­nement, pay­er, effectuer des change­ments d’adress­es, toutes choses impos­si­bles depuis dix jours. Suite à une réu­nion de crise, tenue ven­dre­di 24 juin entre une trentaine d’édi­teurs et le directeur général de GLI, les ingénieurs d’IBM sont par­venus, non sans mal, à faire repar­tir par­tielle­ment le sys­tème de GLI dimanche 26 juin. Mais il a encore fal­lu une semaine pour que ce dernier soit com­plète­ment opérationnel.

L’épisode cri­tique que vient de vivre une bonne moitié des édi­teurs de presse d’in­for­ma­tion générale, devrait les con­duire à réa­gir vigoureuse­ment. Annon­cée avec retard par GLI, la panne n’a pu être lim­itée par le biais d’un serveur de sauve­g­arde. Et pour cause, celui-ci s’est avéré égale­ment défectueux. En pre­mier lieu, les con­trats- pour ceux qui seront main­tenus avec GLI- devraient prévoir à l’avenir un “back up” physique, sécurisé à l’ex­térieur de l’en­tre­prise. Les édi­teurs devraient d’autre part exiger de la part du prestataire qu’il réalise à inter­valle réguli­er un audit externe, afin de véri­fi­er le bon état des procé­dures. Côté financier, des dom­mages et intérêts con­sis­tants seront prob­a­ble­ment demandés à la société déjà frag­ile. GLI est sor­ti en 2015 d’une péri­ode de sauve­g­arde après avoir frôlé le redresse­ment judi­ci­aire. De là à évo­quer un défaut d’in­vestisse­ment de sa part, ayant entrainé le bug du 21 juin… Un spé­cial­iste de l’abon­nement évoque claire­ment une suite de défail­lances ayant généré la panne générale.

Les édi­teurs de leur côté engageront prob­a­ble­ment des réformes urgentes à men­er pour sécuris­er leur fonds de com­merce. Y com­pris en détenant une sauve­g­arde à domi­cile. Chez cer­tains, comme L’Ex­press ou Le Figaro, les abon­nements peu­vent représen­ter jusqu’à 30% du chiffre d’af­faires. Ce chiffre monte à 70% pour Valeurs actuelles, voire 90% au men­su­el Que choisir. L’alerte a été chaude mais ne devrait pas en revanche les con­duire à (re)internaliser leurs don­nées. Les risques de pass­er par un prestataire externe ont beau être énormes, ils ne sont pas prêts, essen­tielle­ment pour des ques­tions de coûts, à repren­dre en direct la déli­cate logis­tique de la ges­tion d’abonnement.