Chaque été, les écologistes nous démontrent que les températures sont anormalement hautes.
Ensuite, dès que l’été est fini, on apprend que la saison était la plus chaude depuis des dizaines, voire des centaines d’années, disons plutôt des milliers d’années. Dans les rédactions, certains sont même spécialisés dans ce type d’article et en sortent chaque année… quoi qu’il arrive.
L’été infernal d’Audrey Garric du Monde
« L’été 2025 est le troisième plus chaud jamais enregistré en France ». C’est le titre d’un article écrit par Audrey Garric pour Le Monde. Pourtant, cet été, les beaux jours ont été lents à venir, et prompts à repartir. Est-on bien sûr qu’il soit le plus chaud ? La journaliste insiste « Selon le bilan climatique publié par Météo-France, les mois de juin, de juillet et d’août se classent juste derrière les étés 2003 et 2022 » et « il s’agit du quatrième été d’affilé très chaud », sans que l’on sache à la vérité ce que signifie « très chaud ». En effet, en août 2022, Audrey Garric écrivait que « La France a vécu son deuxième été le plus chaud jamais enregistré ».
Quand l’été est mauvais en France, il est infernal dans le monde
Lorsque les records ne sont pas battus en France, ils le sont dans le monde. « L’été 2024 est le plus chaud jamais enregistré dans le monde », titrait Audrey Garric en septembre 2024. L’été 2021, lui, a été le plus chaud jamais enregistré en Europe. Le tout peut être difficile à suivre, mais il faut retenir que l’été peut être très chaud partout dans le monde, mais pas en France. Cela permet d’avoir des records chaque année. Des records qui frisent parfois avec les approximations. Prenons l’été 2021, le plus chaud jamais enregistré en Europe. Audrey Garric explique que selon l’institut Copernicus, « les sept dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées ». 2021 se classerait… « à la 6e ou à la 7e place ». Ce qui ne correspond pas au plus chaud jamais enregistré.
Déjà en 2023, depuis deux mille ans…
En mai 2024, Audrey Garric affirmait même que « L’été 2023 a été le plus chaud depuis deux mille ans dans l’hémisphère Nord ». L’affirmation est étonnante. En général, les records se basent sur les relevés de température, qui date pour la plupart de la fin du XIXe siècle. Copernicus, le service européen souvent cité de surveillance du changement climatique, ne recueille de données que depuis… 1950. La méthode est donc peu convaincante, car on sait, par l’étude des cernes des arbres et des carottes glaciaires, que la température de la planète était notablement élevée à plusieurs moments de l’histoire, avant l’arrivée des hommes, au cours de leur préhistoire, ou pendant l’époque médiévale. L’idée d’un été 2023 qui serait le plus chaud depuis 2000 ans est donc étonnante. On aurait alors dû voir fleurir le Groenland, la « terre verte » selon les Vikings.
Le réchauffement climatique entraîne la fin du monde
Audrey Garric liste les catastrophes liées à ces étés « de tous les dangers » : « En Laponie, en Australie, au Canada ou aux Etats-Unis, les habitants ont subi canicules, inondations, sécheresses ou incendies », « des incendies dantesques », « une succession de canicules à rallonge, d’incendies ravageurs, de sécheresses historiques et, dans le même temps, d’inondations majeures », « des vagues de chaleur intenses et des incendies ravageurs, ainsi que de dramatiques inondations ». « Des calamités qui ont affecté des millions de personnes, tué des milliers d’entre elles et entraîné des milliards de dollars de pertes économiques. » Les superlatifs dispensent de précisions, et c’est dommage, car on sait que les incendies sont moins meurtriers qu’ils ne l’étaient plus tôt dans notre histoire, et que le froid fait plus de morts que la chaleur.
La planète brûle et c’est la faute de l’espèce humaine
« Les dix étés les plus chauds ont tous eu lieu après 2000, preuve de l’accélération du réchauffement climatique d’origine humaine. » Cette origine humaine est martelée, que ce soit quand il s’agit « de canicules, d’inondations, de sécheresses ou d’incendies causés par le dérèglement climatique d’origine humaine » ou du « dérèglement climatique entraîné par les émissions de gaz à effet de serre humaines ». « Les phénomènes climatiques extrêmes qui ont eu lieu depuis juin devraient être la norme autour de 2050 si les émissions de CO₂ d’origine humaine se poursuivent au même rythme », insiste Audrey Garric.
Ce narratif est parfois quelque peu écorné. L’été 2023, le plus chaud jamais enregistré dans le monde, a pour cause El Niño, un réchauffement de l’océan Pacifique. Quant à l’été 2022, le deuxième plus chaud en France, il est dû à un dôme de chaleur « provoqué par un vaste anticyclone ». A suivre pour l’été 2026… et les suivants…
Adélaïde Motte












