Ojim.fr
Veille médias
Dossiers
Portraits
Infographies
Vidéos
Faire un don
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Qui sont les black blocs… ? La question pavlovienne des médias officiels

L’article que vous allez lire est gratuit. Mais il a un coût. Un article revient à 50 €, un portrait à 100 €, un dossier à 400 €. Notre indépendance repose sur vos dons. Après déduction fiscale un don de 100 € revient à 34 €. Merci de votre soutien, sans lui nous disparaîtrions.

14 mai 2018

Temps de lecture : 4 minutes
Accueil | not_global | Qui sont les black blocs… ? La question pavlovienne des médias officiels

Qui sont les black blocs… ? La question pavlovienne des médias officiels

Temps de lecture : 4 minutes

Au sein des rédactions des médias officiels du régime, certaines questions ne cessent de revenir d’année en année. Des questions pour lesquelles les réponses sont pourtant claires et connues. Coup d’œil de l’OJIM sur des questions pavloviennes.

Que le chef de la France Insoumise ait pu con­fon­dre, à l’occasion des man­i­fes­ta­tions du 1er mai 2018, des mil­i­tants casseurs d’extrême gauche avec « l’extrême droite », selon son expres­sion, peut paraître anodin. Ce n’est aucune­ment le cas, cette con­fu­sion est le haut de l’iceberg d’une ambiance générale. Ambiance vis­i­ble au tra­vers de ques­tions récur­rentes posées dans les médias dès qu’il y a des man­i­fes­ta­tions et des débor­de­ments en France, débor­de­ments qui de l’avis des obser­va­teurs étrangers sont devenus une mar­que de fab­rique de la république à la française. Exem­ples de ce mar­ronnier : qui sont les casseurs ? Qui sont les black blocs ?

En effet, un lecteur habitué de l’OJIM nous a com­mu­niqué cette image révéla­trice cir­cu­lant sur les réseaux sociaux :

Le fait est que les médias offi­ciels posent sans arrêt ces deux mêmes ques­tions et qu’il sem­ble sur­prenant que la réponse ne soit pas dev­enue un fait, et même un cas d’école enseigné à Sci­ence Po et dans les écoles de journalismes.

Les questions ? Elles sont partout !

Inces­santes, encore récem­ment : Qui sont les black blocs ? Qui sont les casseurs ?

Posées en mai 2018 par : Le Parisien, Le Figaro, France Cul­ture, Libéra­tion, BFM, Les décodeurs du Monde, Francetv­in­fos, Le Huff­in­g­ton post, Les Inrocks, Sud-Ouest, LCI, Cnews, 20Minutes, La Dépêche, L’Express, Nice Matin, le Point, RTL, France Inter, TF1, Les Échos

Les mêmes ques­tions posées entre 2014 et 2017 par : Le Parisien, BFM, LCI, Le Huff­in­g­ton post, Libéra­tion, Francetv­in­fos, Europe 1, Le Monde, Le Figaro, France Cul­ture, Libéra­tion, les Inrocks, LCI, Itélé, L’Express, Le Point, RTL, France Inter, TF1, Mar­i­anne, SFR news (entre nom­breux autres)…

Et même, soyons fous, dès 2003, ain­si que cette archive de l’INA le démon­tre.

Du rôle de la question

Un média pose une ques­tion car il cherche à trou­ver une réponse qu’il n’a pas, dans le but d’informer son lecteur igno­rant de cette même réponse.

La réponse aux deux ques­tions analysées ici est entre les mains de tous les médias et de tous les lecteurs / audi­teurs depuis belle lurette. Du coup, l’observateur indépen­dant ne peut que se pos­er une troisième ques­tion : pourquoi pos­er sans arrêt une ques­tion dont tout à cha­cun pos­sède la réponse ? Réponse à laque­lle il peut de toutes les façons accéder en un sim­ple clic tant elle a été portée à la con­nais­sance du pub­lic depuis… plus de 15 ans.

La réponse ?

Elle est sim­ple : lors des man­i­fes­ta­tions à car­ac­tère poli­tique, les casseurs et les black blocs sont des mem­bres de grou­pus­cules d’extrême gauche et de gauche rad­i­cale. Il arrive cepen­dant que cer­tains casseurs, lors de cer­taines man­i­fes­ta­tions, soient des jeunes issus de l’immigration, venus de ban­lieue pour piller des mag­a­sins de centre-ville.

Reste que dans la majorité des cas, lors de man­i­fes­ta­tions ou d’actions poli­tiques, casseurs et black blocs sont ces mem­bres de grou­pus­cules d’extrême gauche, pour la plu­part issus du Paris bobo. Leur maître à penser n’est donc pas Zem­mour, con­traire­ment à ce que sem­ble croire Libéra­tion.

Il y aurait deux ques­tions sup­plé­men­taires pos­si­bles, sou­vent posées aus­si, bien que les répons­es soient tout aus­si con­nues : qui sont les zadistes ? Qui sont les blo­queurs ultra-minori­taires des universités ?

La réponse est évidem­ment la même.

Se posent alors LES ques­tions fon­da­men­tales : à qui prof­i­tent ces ques­tion­nements récur­rents ? Pourquoi les médias offi­ciels, con­nais­sant la réponse à ces ques­tions, ne posent-ils pas du coup de vraies ques­tions, celles qui devraient suiv­re : pourquoi l’extrême gauche est-elle à ce point vio­lente ? Le gou­verne­ment doit-il inter­dire les mil­ices d’extrême gauche ? Les per­son­nal­ités publiques sou­tenant la vio­lence des ligues de la gauche rad­i­cale doivent-elles être invitées dans les médias ? Com­ment ces vio­lences, pour­tant prévis­i­bles et dont les auteurs sont con­nus, peu­vent-elles avoir lieu ?

Ou encore : pourquoi la min­istre de la jus­tice ne rap­pelle-t-elle pas aux préfets et aux autorités qu’il est formelle­ment inter­dit et illé­gal de blo­quer l’accès à une uni­ver­sité, de cass­er le cen­tre des villes, de franchir la fron­tière avec des étrangers illé­gaux, de ten­ter d’assassiner des policiers, d’occuper illé­gale­ment un ter­ri­toire de la République, d’agresser un élu… ?