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Natacha Polony

17 juin 2021

Temps de lecture : 31 minutes
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Natacha Polony

17 juin 2021

Temps de lecture : 31 minutes

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Réac de gauche, anar de droite

« L’idée que les savoirs puis­sent nous chang­er de l’intérieur et nous faire évoluer a dis­paru puisque, désor­mais, tout est devenu util­i­taire. Mais l’idéal de la république, ce n’est pas cela. C’est que la puis­sance publique doit l’instruction au peu­ple car c’est par les savoirs que les indi­vidus vont s’émanciper, devenir libres et pou­voir jouer leur rôle de citoyen. »

Natacha Polony est née le 15 avril 1975. D’origine polonaise, elle enseigne de 1999 à 2000 dans un lycée d’Epinay-sur-Seine avant d’en démissionner. Elle n’a pas accepté les réformes de Jack Lang transformant « l’enseignement de la littérature en une démarche utilitariste ». Natacha Polony s’engage par la suite au sein de Mouvement des citoyens (MDC) de Jean-Pierre Chevènement, tout en menant en parallèle une carrière de journaliste au magazine Marianne comme spécialiste de l’éducation puis au Figaro. « Réac de gauche et anarchiste de droite », elle a la lourde tâche de remplacer le polémiste Éric Zemmour dans l’émission « On n’est pas couché ». En septembre 2018, elle est nommée directrice de la rédaction de Marianne par son nouveau propriétaire, le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky.

Mar­iée en 2007 au jour­nal­iste et cri­tique gas­tronomique, Péri­co Légasse.

Formation

Après des études au lycée privé Notre-Dame de Bury (Val-d’Oise), puis aux lycées Jules-Fer­ry et Louis-le-Grand à Paris en classe pré­para­toire lit­téraire, elle obtient un DEA de poésie con­tem­po­raine et l’a­gré­ga­tion de let­tres mod­ernes (1999). Elle enseigne en 1999–2000 au lycée Jacques-Fey­der d’Épinay-sur-Seine comme pro­fesseur de let­tres sta­giaire avant de démis­sion­ner de l’É­d­u­ca­tion nationale. Elle intè­gre, alors, l’In­sti­tut d’é­tudes poli­tiques de Paris dont elle sort diplômée en 2002.

Tit­u­laire de la Bourse Cio­ran 2006, décernée par le Cen­tre nation­al du Livre qui lui a été remise pour pub­li­er « L’Homme est l’avenir de la femme ».

Prix Louis-Pauwels 2008, essai cri­tique sur le féminisme.

Parcours professionnel

Sep­tem­bre 2002 à juin 2011 : donne des cours au sein du départe­ment trans­ver­sal « Cul­ture et Com­mu­ni­ca­tion » du Pôle uni­ver­si­taire Léonard-de-Vinci.

Octo­bre 2002 à juin 2009 : jour­nal­iste à l’heb­do­madaire Mar­i­anne, où elle s’oc­cupe de l’éducation.

Depuis août 2009 : jour­nal­iste au Figaro au sein de la rubrique « édu­ca­tion ».

En sep­tem­bre 2010, elle devient chroniqueuse dans « L’Heb­do », présen­té par Jean-Marc Bramy sur France Ô les samedis à 11 h 20.

Sep­tem­bre à décem­bre 2010 : À Europe 1, elle inter­vient comme chroniqueuse à « Europe 1 Soir », dans l’équipe de Nico­las Demor­and, tout en inter­venant en 2010 et 2011 à des débats d’ac­tu­al­ité dans le « Grand Direct de l’In­fo ».

En juin 2011, elle est engagée comme chroniqueuse à par­tir de sep­tem­bre 2011 aux côtés d’Audrey Pul­var dans l’émis­sion « On n’est pas couché » présen­tée par Lau­rent Ruquier sur France 2.

Depuis sep­tem­bre 2012, elle tient la revue de presse de 8 h 30 sur Europe 1. Elle quitte alors la rédac­tion du Figaro, mais con­tin­ue de pub­li­er une chronique heb­do­madaire dans les pages « Débats et opin­ions » de l’édi­tion du week-end.

Elle est chroniqueuse au Grand Jour­nal de Canal+ depuis le lun­di 25 août 2014 jusque la fin de la sai­son 2014–2015 pour en ani­mer une sur Paris Pre­mière, Polo­ni­um.

Le 29 mai 2015, Nat­acha Polony crée le Comité Orwell, club de pen­sée qui a pour objec­tif de défendre un « sou­verain­isme pop­u­laire » con­tre « l’absence totale de plu­ral­isme sur des sujets comme l’Europe, la glob­al­i­sa­tion, le libéral­isme ». Nat­acha Polony se bat par­al­lèle­ment con­tre l’au­to­cen­sure des médias sur les sujets impor­tants et la con­cen­tra­tion des médias dans les mains de quelques milliardaires.

En sep­tem­bre 2015, elle suc­cède à Michel Field et coanime le same­di de 10 à 11 heures le mag­a­zine Médi­apo­lis sur Europe 1, avec Olivi­er Duhamel.

Elle col­la­bore encore avec l’heb­do­madaire Mar­i­anne en lançant un appel à la « Résis­tance Française » après les atten­tats parisiens du 13 novem­bre 2015.

En mars 2017 elle lance sa TV indépen­dante, PolonyTV, où elle défend une ligne sou­verain­iste, celle d’une France « sou­veraine », donc « indépen­dante économique­ment, finan­cière­ment et ter­ri­to­ri­ale­ment ». Cette chaîne payante – qui ne fait pas appel aux finance­ments pub­lic­i­taires – se veut cou­vrir tout le spec­tre poli­tique, dans un « nou­veau plu­ral­isme » revendiqué.

Mi-juin 2017 elle est évincée dans la même semaine de Paris Pre­mière et d’Europe 1. Les deux chaînes font face à une grosse bron­ca d’au­di­teurs qui pensent qu’elles ont voulu faire taire une voix libre, en rup­ture avec la doxa et l’en­tre-soi médi­a­tique. Elle a annon­cé avoir attaqué Europe1 aux prud’hommes et demande 500.000 € pour préju­dice moral et d’image.

Cepen­dant, elle con­tin­ue de pub­li­er des chroniques au Figaro et serait en dis­cus­sion avec Thier­ry Ardis­son pour rejoin­dre Salut les ter­riens sur C8 dans la nou­velle édi­tion domini­cale. Elle est aus­si recrutée par LCI dans la revue de presse quo­ti­di­enne (du lun­di au ven­dre­di) de 10h, avec Julien Arnaud et Rose­lyne Bach­e­lot. Elle quitte LCI en juil­let 2018.

Elle tient une chronique heb­do­madaire depuis 2017 sur les ondes de Sud Radio chaque ven­dre­di à 7h20.

En août 2018 elle renoue avec la presse main­stream en prenant la direc­tion de l’hebdomadaire Mar­i­anne, en forte dif­fi­culté depuis 2015 – et même en ces­sa­tion de paiements en décem­bre 2016. Tou­jours en redresse­ment judi­ci­aire à l’été 2018, le jour­nal traîne un pas­sif de trois mil­lions d’euros.

Elle y avait tra­vail­lé de 2002 à 2009 et son mari Péri­co Légasse est rédac­teur en chef de la rubrique vin et gas­tronomie. Issu de la bour­geoisie basque, ce dernier a com­mencé au Matin de Paris, jusqu’à sa dis­pari­tion en 1987, puis à l’Événement du Jeu­di, à Mar­i­anne donc et sur la chaîne Voy­age (les Car­nets de Péri­co). Il est aus­si passé sur France Inter de 2005 à 2007 (ça ne se bouffe pas, ça se mange), sur LCP en 2009–2010 (Toques et Poli­tiques) et depuis 2015 sur Pub­lic Sénat (Manger c’est vot­er) et est aus­si chroniqueur sur Radio Clas­sique (Cul­ture soir). Ils ont trois enfants et se sont ren­con­trés à Mar­i­anne.

Mar­i­anne a per­du 12% de sa dif­fu­sion entre 2015 et le pre­mier semes­tre 2018, avec en moyenne 137.786 exem­plaires de dif­fu­sion France payée moyenne, con­tre 315.000 pour Le Point, 304.000 pour L’Obs, 288.000 pour L’Express, et 108.000 pour Valeurs Actuelles. Mar­i­anne emploie aujourd’hui une cinquan­taine de journalistes.

Le nou­v­el action­naire prin­ci­pal, le tchèque Daniel Kretinsky qui a racheté 91% du jour­nal en avril 2018, con­tin­ue de mod­el­er Mar­i­anne à sa guise : après avoir éjec­té l’ancien fon­da­teur et directeur (1997–2007) Jean-François Kahn du CA et con­fron­té au départ inat­ten­du de Renaud Dély vers le ser­vice pub­lic, il se trou­ve une nou­velle Mar­i­anne qui renoue avec la ligne sub­ver­sive qui a fait les grandes heures de l’hebdomadaire.

Cepen­dant, opposé à la nom­i­na­tion de Nat­acha Polony, l’actuel directeur de pub­li­ca­tion et ancien action­naire prin­ci­pal (2007–2018) Yves de Chaise­martin, a annon­cé son inten­tion de démis­sion­ner. Selon Libéra­tion, plusieurs jour­nal­istes seraient aus­si sur le départ.

Il a aus­si recruté Lau­rent Valdigu­ié, ancien grand reporter du JDD et de L’Ebdo – cet heb­do­madaire qui devait révo­lu­tion­ner la presse mais, mal pré­paré et encore plus mal géré, s’est effon­dré en trois mois. Lau­rent Valdigu­ié est cen­sé redonner de l’allant au pôle inves­ti­ga­tions de l’hebdomadaire, ce qui con­vient à la nou­velle direc­trice de la rédac­tion, qui con­fie à Libéra­tion : « Je ne crois pas qu’il faille de l’ar­gent pour relancer un jour­nal, mais des con­tenus ».

Polony opère un virage sou­verain­iste mar­qué dès sa prise de poste ; les cou­ver­tures se font volon­tiers anti-Macron, anti-élites et en faveur des gilets jaunes. Tant et si bien que cela sus­cite la grogne de cer­tains jour­nal­istes en interne, qui déplore que le jour­nal­iste se rap­proche des unes out­ran­cières de Valeurs Actuelles. L’intéressée per­siste et signe : « Nous avons réori­en­té le jour­nal vers les fon­da­men­taux alors quil avait glis­sé vers la social-démoc­ra­tie ».

La créa­tion de la web-télé Polony TV, avec l’inévitable Stéphane Simon à la manœu­vre et rebap­tisée depuis Mar­i­anne TV, n’est pas sans sus­citer des remous au sein de la rédac­tion. Selon une enquête de Libéra­tion, « les lignes édi­to­ri­ales des deux médias se croisent sou­vent, notam­ment sur les ques­tions de sou­veraineté, ou les débats touchant à lUnion européenne. Met­tant ain­si en con­cur­rence directe deux titres dirigés par la même per­son­ne ». Ain­si, « les équipes de Polony.tv ont pro­gres­sive­ment ral­lié Mar­i­anne » en pré­cisant que « sur les onze inter­venants réper­toriés sur le site de Polony.tv, dix col­la­borent régulièrement, ou ont col­laboré avec Mar­i­anne. Plusieurs dentre eux ont été embauchés, par­fois à des postes impor­tants, comme Franck Dedieu, désor­mais directeur adjoint de la rédac­tion. Les autres sont devenus pigistes très réguliers du jour­nal. » La sit­u­a­tion est régu­lar­isée en 2020 lors d’une fusion qui voit l’hebdomadaire racheter l’intégralité des parts de Nat­acha Polony (49,98 %) au sein de Polony TV.

Parcours militant

Elle devient, en juin 2001, secré­taire nationale du Mou­ve­ment des citoyens (MDC) aux ques­tions de société, puis mem­bre du bureau du Pôle répub­li­cain, chargée du droit des femmes. En juin 2002, elle est can­di­date aux lég­isla­tives pour le Pôle répub­li­cain de Jean-Pierre Chevène­ment, dans la 9e cir­con­scrip­tion de Paris où elle obtient 2,24 % des suf­frages exprimés. Ani­ma­trice de « Généra­tion République », le mou­ve­ment des jeunes chevène­men­tistes créé en avril 2001.

Elle tente de s’allier à Arnaud Mon­te­bourg, un temps sol­lic­ité par cer­tains jour­nal­istes de Mar­i­anne, pour repren­dre le jour­nal en 2017. Ce dernier aurait aimé associ­er Polony à Aude Lancelin, avant que celle-ci ne s’embarque dans l’aventure du Média.

Publications

  • Nos Enfants gâchés : petit traité sur la frac­ture généra­tionnelle, JC Lat­tès, 2005.
  • M(me) le prési­dent, si vous osiez… : 15 mesures pour sauver l’école, édi­tions Mille et une nuits, 2007.
  • L’Homme est l’avenir de la femme, JC Lat­tès, 2008.
  • Pré­face à Autop­sie du mam­mouth de Claire Maze­ron, édi­tions JC Gawse­witch, 2010.
  • École : le pire est de plus en plus sûr, édi­tions Mille et une nuits, 2011.
  • Ce pays qu’on abat, Plon, 2014 (com­pi­la­tion de ses chroniques au Figaro). Elle reçoit pour ce livre le Prix Edgar Fau­re le 25 novem­bre 2014 et le Prix du livre incor­rect le 19 mars 2015.
  • Nous sommes la France, Plon, 2015, 216 p. (ISBN 978–2259230407)
  • Ouvrage col­lec­tif de 9 auteurs du Comité Orwell, Bien­v­enue dans le pire des mon­des : tri­om­phe du soft-total­i­tarisme, Plon, 2016, 216 p
  • Nat­acha Polony, Fab­rice Had­jadj et Paul Préaux, Chré­tiens français ou Français chré­tiens, Sal­va­tor, 2017, 128 p
  • Chang­er la vie : pour une recon­quête démoc­ra­tique, Édi­tions de l’Observatoire, 2017, 300 p
  • Délivrez-nous du Bien ! Halte aux nou­veaux inquisi­teurs, avec Jean-Michel Qua­tre­point, L’Observatoire, 2018, 190 p
  • Sommes-nous encore en démoc­ra­tie ?, Édi­tions de l’Ob­ser­va­toire, 2021, 96 p

Collaborations

Avril 2005 : Par­tic­i­pante au 100ème con­grès du syn­di­cat SNALC-CSEN (Syn­di­cat Nation­al des Lycées et Collèges)

2010 : Mem­bre du jury du « Grand Prix de la Fon­da­tion pour l’école »

Févri­er 2011 : Par­ticipe à une table ronde lors de la con­ven­tion nationale sur l’Ecole répub­li­caine organ­isée par Debout la République

Jan­vi­er 2012 : Par­tic­i­pante aux « Journées de Nantes » sur le thème « Demain la France » organ­isées par le Nou­v­el Obser­va­teur. Elle débat avec le prési­dent de SOS Racisme, Dominique Sopo sur « Immi­gra­tion : une chance pour la France ? »

Mars 2012 : Par­ticipe aux journées de Rennes organ­isée par le quo­ti­di­en « Libéra­tion » à un débat « Faut-il punir les par­ents ? » avec Jean-Jacques Haz­an et Christophe Paris.

Avril 2012 : Par­ticipe au lance­ment de l’université pop­u­laire du goût de Granville et du Cotentin, fondé par son mari Péri­co Légasse, en com­pag­nie de Jean-François Kahn, Lau­rent Jof­frin et de Jacques Puisais.

Juin 2012 : Par­tic­i­pante au « Fes­ti­val du Livre de Nice 2012 »

2012 : Nom­inée et présente lors de la céré­monie du prix Tro­fem­i­na remis par Roland Escaig, édi­teur du mag­a­zine Ten­ta­tions.

2013 : elle par­ticipe au défilé de mode du Salon du chocolat

Août 2019 : elle inter­vient lors de la séance d’ouverture de l’université d’été du MEDEF, qui a pour thème « « L’égalité, une obses­sion française ». Elle débat alors avec la min­istre du tra­vail, Muriel Péni­caud, l’écrivain Frédéric Beigbed­er et l’avocat Eric Dupond-Moretti.

Ce qu’elle gagne

Je suis payée comme quelqu’un qui n’a pas une grande notoriété médi­a­tique. Donc je touche ce que perce­vait Éric Naul­leau, soit 1.400 euros par émis­sion”. Source : www.ozap.comL

Sur Europe 1, elle gag­nait 27 400 euros men­su­els jusqu’en 2017 selon L’Express.

Elle l’a dit

« Il [Le peu­ple, ndlr] peut se planter. La ques­tion est de savoir si on est démoc­rate, si on con­sidère que même lorsqu’il se trompe, c’est le peu­ple – en tant que volon­té majori­taire – qui doit s’ex­primer et assumer les con­séquences de ses déci­sions. C’est ça, la démoc­ra­tie », RTS, 17/02/2021.

« Linfla­tion de règles et de normes tatil­lonnes qui entra­vent la lib­erté des citoyens et réduit leur respon­s­abil­ité est en fait le pen­dant de limpuis­sance de l’État. Quand Emmanuel Macron évoque cette stratégie, « tester, alert­er, pro­téger », cest parce que celle qui devait être mise en place dès le mois de mai, « tester, trac­er, isol­er », la seule manière de cir­con­venir ce virus, est un échec patent. Nous con­tin­uerons donc à mas­sacr­er des secteurs entiers de notre économie, à dés­espér­er des gens qui sont en train de per­dre le tra­vail dune vie, à exac­er­ber les ten­sions et les haines et détru­ire lautorité de l’État. Mais quand des his­to­riens dresseront le bilan, nous ne serons plus là pour assumer », Mar­i­anne, 25/11/2020.

« Daniel Kretinsky m’a pro­posé cet été qu’on se ren­con­tre. Nous avons par­lé de beau­coup de sujets, de l’Union européenne, des Gafa… Il a sem­blé juger que je cor­re­spondais à ce que Mar­i­anne a tou­jours été : un jour­nal cri­tique, pas sys­té­ma­tique, qui refuse les assig­na­tions idéologiques », Libéra­tion, 03/09/2018.

« Je ne suis pas con­tre l’Europe, je cri­tique cette Union européenne et l’actionnaire aus­si est capa­ble de le faire. Nous voulons tous deux que les peu­ples européens puis­sent prospér­er », ibid.

« C’est une vision qui con­siste à remet­tre l’homme au cen­tre, une ligne répub­li­caine qui ne s’interdit pas de cri­ti­quer la droite et la gauche. Il n’y a pas de truc pour ven­dre. Il y a des lecteurs qui doivent venir pour quelque chose qu’ils ne trou­vent pas ailleurs. Il faut des angles, un traite­ment dif­férent, une vision de l’actualité », au sujet de sa future ligne édi­to­ri­ale, ibid.

« Je ne crois pas qu’il faille de l’argent pour relancer un jour­nal, mais des con­tenus », ibid

« Le poli­tique­ment cor­rect ne veut plus dire grand-chose. Celui qui est poli­tique­ment cor­rect, c’est tou­jours l’autre, celui d’en face. Pareil pour la pen­sée unique », L’E­cho répub­li­cain, 04/06/2017.

« Pen­dant des années, on a util­isé le lan­gage pour mas­quer la réal­ité. Il est absol­u­ment néces­saire aujourd’hui de nom­mer et de met­tre les bons mots sur ce que nous voyons », ibid.

« Ce qui nous réu­nit à Polony TV, c’est l’idée de replac­er la sou­veraineté au cœur de la réflex­ion. Sou­veraineté des indi­vidus avec la capac­ité de cha­cun à choisir, à utilis­er son libre arbi­tre. Sou­veraineté du peu­ple : c’est lui qui décide de son des­tin et non pas des experts ou des tech­nocrates. Et sou­veraineté de la nation : sans une nation libre, capa­ble de pren­dre ses déci­sions, il n’y a pas de sou­veraineté du peu­ple », ibid.

« Je ne remets pas en cause la légitim­ité du prési­dent élu. Mais on voit bien à quel point tout a été fait ensuite pour tor­dre le sens de cette élec­tion, faire croire que son élec­tion a été un plébiscite pour sa vision économique. Ce qui n’est pas vrai. On s’aperçoit que le FN est le meilleur allié de ce sys­tème. Ce choix entre l’extrême droite et un autre can­di­dat est une façon de stérilis­er la colère, per­me­t­tant au sys­tème de se main­tenir », ibid.

« François Fil­lon était un can­di­dat frag­ile car il incar­nait une part très par­ti­c­ulière de la droite. C’est-à-dire le can­di­dat issu de la pri­maire. Cela nous prou­ve que les pri­maires sont une machine à per­dre, anti­dé­moc­ra­tique », ibid.

« Avoir lais­sé au FN tout dis­cours alter­natif est très dan­gereux. Nous le payons déjà aujourd’hui. Nous avons un prési­dent élu, non pas sur son pro­gramme mais sur la peur du chaos et du FN », ibid.

« L’insincérité ressem­blerait à de la bonne vieille filouterie. Nous par­lons bien d’un prési­dent de la République et d’un min­istre des Finances qui pro­duisent un bud­get de la Nation qu’ils ont volon­taire­ment ren­du non con­forme à la réal­ité des comptes. Tout cela a été « bidouil­lé » comme, dans une arrière-cui­sine, on glisse un som­nifère dans le plat prin­ci­pal pour endormir les con­vives », Gaullisme.fr, 01/06/2017.

« La pan­tomime poli­tique qui con­siste, pour les sor­tants, à maquiller les comptes et, pour les entrants, à décou­vrir avec effroi l’ampleur du maquil­lage et la grav­ité d’une sit­u­a­tion finan­cière qui met à mal les promess­es de cam­pagne, aura vis­i­ble­ment résisté à la révo­lu­tion jupitéri­enne », ibid.

« Je me recon­nais dans ce con­ser­vatisme des petites gens, qui aspirent à préserv­er leurs tra­di­tions, leurs modes de vie, ce qui donne un sens à leur exis­tence. Parce que dans ces tra­di­tions, dans ces réseaux de socia­bil­ité, il y a les anti­corps face aux méfaits du cap­i­tal­isme », Revue Lim­ite, n°5, jan­vi­er 2017.

« Dans les années 1960, on a inven­té l’adolescence et la cul­ture jeune parce que ça per­me­t­tait de ven­dre. L’adolescence est ce moment de pul­sions où on a envie d’affirmer son iden­tité et cette affir­ma­tion passe par l’acquisition de cer­tains objets. C’est d’ailleurs une excep­tion anthro­pologique que cette société qui fait de la jeunesse, non un état tran­si­toire dont on sort pour attein­dre l’âge adulte et, qui sait, la sagesse, mais un moment sacral­isé et figé qu’il con­vient de revendi­quer par dif­férents codes et objets. D’où la mise en place d’injonctions con­tra­dic­toires : une infan­til­i­sa­tion par l’instrumentalisation per­ma­nente des pul­sions, et par­al­lèle­ment, une oblig­a­tion de con­trôle per­ma­nent au nom de cette idéolo­gie de la per­for­mance », Le Comp­toir, 05/06/2016.

« Dans cette course à la per­for­mance, chaque indi­vidu devient son pro­pre pro­mo­teur. Il doit mon­tr­er les images de sa réus­site. Sou­venez-vous ce slo­gan extra­or­di­naire de 2007 de la mar­que de puéri­cul­ture Aubert : “Réus­sir son enfant”. Tout est dit. Notre société déplore tout ça mais ne va jamais aux sources de cette idéolo­gie de la per­for­mance qui per­met au marché de se dévelop­per », ibid.

« Aujourd’hui, les hommes sont des femmes comme les autres : ils vivent dans le nar­cis­sisme absolu, entre self­ies et crèmes anti-rides, pen­dant que s’impose une “gou­ver­nance” par le droit et le marché, au ser­vice des multi­na­tionales », ibid.

« Un bon sys­tème doit fonc­tion­ner de telle sorte qu’il évite aux mau­vais d’être trop mau­vais, qu’il per­me­tte aux bons d’exprimer tout ce qu’ils ont à exprimer et qu’il incite la très grande majorité des “moyens” à assur­er le néces­saire. Et il appar­tient de définir ce néces­saire selon la plus large exi­gence. Voilà ce que l’école devrait faire », ibid.

« La société doit affirmer que l’école est un sanc­tu­aire, où la parole du pro­fesseur pré­vaut. Cela néces­site une for­ma­tion des enseignants digne de ce nom. L’interdisciplinarité actuelle est une con­ner­ie et se résume à faire de vagues pro­jets idiots, copiés-col­lés sur Inter­net, avec l’aide de profs de français, de biolo­gie et d’EPS. J’exagère ? Voici un exem­ple de sujet pro­posé par le min­istère : “Français-SVT : madame Bovary mangeait-elle équili­bré ?” », ibid.

« Nous vivons dans une société où les gens arrivent à décon­necter com­plète­ment leurs activ­ités et leurs principes éthiques : ça ne dérange pas un tra­vailleur de la Sil­i­con Val­ley de met­tre ses pro­pres enfants à l’abri des hor­reurs qu’il est en train de pro­duire ! Il se passe la même chose du côté de la paysan­ner­ie : des paysans font des éle­vages de porcs absol­u­ment infâmes car on leur a dit qu’il fal­lait faire ain­si pour être com­péti­tif mais, pour leur pro­pre nour­ri­t­ure, ils gar­dent un cochon qui ne mange pas comme les autres et qui a son pro­pre enc­los ! On ne peut pas fonc­tion­ner de cette manière-là impuné­ment : on génère de la honte, de la haine de soi… », ibid.

« J’ai tou­jours soin de pré­cis­er que je suis répub­li­caine, giron­dine, sou­verain­iste ET décroissante.Par la maîtrise de notre ali­men­ta­tion, de la façon dont nous allons nous vêtir, tous les jours, nous accom­plis­sons un acte poli­tique. Dans cette crise de la démoc­ra­tie représen­ta­tive, chaque acte de la vie quo­ti­di­enne per­met de vot­er pour un sys­tème », ibid.

« Une ini­tia­tive comme Nuit debout, qui aurait pu con­stituer un élan for­mi­da­ble, s’est enfer­mée dans le pire du gauchisme cul­turel, accep­tant les lubies d’un néo-fémin­isme obsédé par “l’homme blanc hétéro­sex­uel”, de mou­ve­ments pré­ten­du­ment anti-racistes et qui opposent “les Blancs” et les autres, ou voient de l’islamophobie dans toute défense de la laïc­ité. La meilleure manière de faire fuir les ouvri­ers, paysans, indépen­dants et class­es moyennes qui auraient pu se ral­li­er au mou­ve­ment pour réclamer une véri­ta­ble démoc­ra­tie prenant en compte les intérêts des peu­ples. Quel gâchis ! », ibid.

« Les vil­la­geois cors­es qui ont affir­mé devant les médias leur refus de voir s’in­staller dans l’île des com­porte­ments qu’ils jugent inac­cept­a­bles ont usé de mots sim­ples, sans tourn­er autour du pot. Les mots qui vien­nent quand on est sûr de soi, de son his­toire, de son iden­tité. Les mots de ceux qui refusent d’être réduits au silence. Que cela plaise ou non, cette réac­tion relève de la citoyen­neté », Le Figaro, 20/08/2016 au sujet des rix­es de Sisco.

« Depuis trente ans, cer­tains décrè­tent que, pour accueil­lir les nou­veaux venus, il faut se dépouiller de ce qui fait de nous des français. Ils s’imag­i­nent ain­si que l’on ne peut accueil­lir l’autre que si l’on n’est plus qui l’on est. C’est pour­tant le con­traire. Si l’on prend la déf­i­ni­tion de la nation de Renan, celle-ci est une volon­té poli­tique, un plébiscite renou­velé tous les jours, qui s’ap­puie sur ce qu’il appelle un “legs de sou­venirs” », Valeurs Actuelles, 12/11/2015.

« Nous avons tous besoin de mod­èles, de nous iden­ti­fi­er à d’Artag­nan, Cyra­no ou Julien Sorel. Si l’é­cole ne leur donne pas cette pos­si­bil­ité-là, nos jeunes iront chercher leurs mod­èles ailleurs, dans les jeux vidéo, les block­busters améri­cains et au sein de l’É­tat islamique », ibid.

« J’y suis allée réti­cente [au Grand Jour­nal, NDLA]. Déjà, il y a eu trois mois de négo­cia­tion, je voulais m’assu­rer – par exem­ple – d’avoir le temps de parole néces­saire. Je voulais avoir une lib­erté totale. Et puis bon, ce n’est pas tout à fait comme ça que ça s’est passé… », GQ, 17/09/2015.

« On reçoit une min­istre qui vient par­ler d’une réforme contes­tée et on a quand même réus­si à se débrouiller pour qu’il ne se passe rien sur le plateau. On l’a fait réa­gir à plein de magné­tos débiles, on a demandé à un autre jour­na­liste que moi de présen­ter la réforme, et quand j’ai enfin voulu ren­tr­er dans le vif du sujet, on m’a fait com­pren­dre que je n’avais plus le temps », ibid.

« Con­traire­ment à quelqu’un comme Eric Zem­mour, moi je ne ressens aucun plaisir nar­cis­sique à être seule con­tre tous. Je le fais parce que je crois en ce que je dis, mais ce n’est jamais drôle. Et je passe mon temps à douter. Je me demande sans cesse si je ne suis pas totale­ment à côté de la plaque », ibid.

« L’idée d’un patri­o­tisme économique n’a rien à voir avec le “nation­al­isme” que dénonce une extrême gauche décidé­ment plus attachée au main­tien du com­mu­nis­to-cap­i­tal­isme à la chi­noise qu’à la pro­tec­tion du tra­vailleur français. L’idée d’un patri­o­tisme économique est une idée de bon sens. » « “Acheter français”: même con­som­mer néces­site un appren­tis­sage » - blog Éloge de la trans­mis­sion, 20/01/2012

« Et de l’identité européenne, comme de l’identité française, il nous fau­dra bien un jour ouvrir la boîte de Pan­dore. (…)N’en déplaise aux chantres des « réal­ités économiques », les peu­ples ont autant besoin de géo­gra­phie, d’histoire et de lit­téra­ture que de crois­sance et d’écrans plats. Et l’Europe ne se fera pas dans l’ignorance. » « De France et d’Eu­rope » (blog Eloge de la trans­mis­sion, 02/11/2009)

« Donc l’Islam fait peur. Est-ce éton­nant dans un monde où cer­tains, jusque dans les cap­i­tales occi­den­tales, tuent en son nom ? Dans un monde où les pays appli­quant le droit musul­man ne sont pas des mod­èles d’égalité ni de lib­erté ? Dans un monde où des activistes de l’Islam poli­tique tes­tent la résis­tance des sociétés occi­den­tales, poussés et financés par des états aus­si démoc­ra­tiques que l’Iran et l’Arabie Saou­dite ? Exiger des pop­u­la­tions d’Occident qu’elles com­pren­nent immé­di­ate­ment la dif­férence entre ces man­i­fes­ta­tions d’un Islam inté­griste et sec­taire et la pra­tique majori­taire des musul­mans vivant sur le sol européen serait pour le moins irréal­iste. » « Le minaret comme symp­tôme » — blog Éloge de la trans­mis­sion, 03/12/2009

« Jeanne d’Arc, comme les divers­es fig­ures qui racon­taient le passé com­mun des Français, qu’ils fussent Picards, Lor­rains, Auvergnats ou fils d’immigrés Ital­iens, a dis­paru dans les limbes, vic­time de la détes­ta­tion de l’Etat-Nation et de l’abandon des grands réc­its. » « Qui con­naît encore Jeanne d’Arc? » - blog Éloge de la trans­mis­sion, 06/01/2012

« L’empire romain s’est effon­dré de n’avoir plus trans­mis ses valeurs aux nou­veaux arrivants, d’avoir con­stru­it des ther­mes et des col­isées dans toutes les villes en croy­ant que le mode de vie romain suf­fi­rait à inté­gr­er les pop­u­la­tions qui afflu­aient aux fron­tières. Mais qui s’intéresse encore à l’histoire romaine ? » « Les Ter­ri­toires per­dus de la République » — blog Éloge de la trans­mis­sion, 26/03/2012

« Lorsque j’ai enseigné le français, entre 1999 et 2000, dans un lycée d’Epinay-sur-Seine, j’ai vécu cette année comme un véri­ta­ble choc cul­turel. Je me suis retrou­vée face à une classe de sec­onde lamb­da dont la moitié des élèves était inca­pable de com­pren­dre un texte en français courant du XXe siè­cle. Moi qui étais venue à l’enseignement la tête pleine d’idées sur l’école de la République et les chances qu’elle était cen­sée offrir à tous, j’ai eu l’impression d’un ter­ri­ble gâchis. » « Notre société con­sid­ère qu’on est soit rebelle, soit fas­ciste » - Le Nou­v­el Écon­o­miste

« Voilà une appel­la­tion [« écol­o­giste ascen­dant AOC »] qui me plaît ! Je l’accole aux deux autres [mélange de réac’ de gauche et d’anarchiste de droite.] et m’en fais un éten­dard. Plus sérieuse­ment, la démarche qui est la mienne quand je défends l’école et la trans­mis­sion des savoirs, et quand je par­le du pat­ri­moine agri­cole français, est évidem­ment la même. Je me recon­nais comme héri­tière de tout ce qui con­stitue une civil­i­sa­tion qui a pu voir naître Rabelais aus­si bien que Flaubert. Une civil­i­sa­tion où, finale­ment, il fait bon vivre pour quiconque, d’où qu’il vienne, accepte sim­ple­ment de com­pren­dre où il est. D’où ce côté à la fois réac, car je défends des valeurs dont j’estime qu’elles ne sont l’apanage d’aucun camp poli­tique, et anar­chiste, dans le sens où ces valeurs ont pour unique objet l’émancipation des indi­vidus, le développe­ment de tous les anti­corps con­tre le con­sumérisme fes­tif ou la bonne con­science lar­moy­ante. » « “A l’école, l’état des lieux est apoc­a­lyp­tique” : inter­view de Nat­acha Polony » - Causeur, 19/02/2011

« Mais à tra­vers cette mort de l’école répub­li­caine, c’est bien la France en tant que civil­i­sa­tion qui dis­paraît, tant il est vrai que, dans ce pays, l’école répub­li­caine est dev­enue le lieu où se con­stitue la Nation, où se fonde notre capac­ité à éla­bor­er un pro­jet col­lec­tif et à devenir une entité poli­tique libre. » « Le pire est de plus en plus sûr : Requiem pour l’é­cole publique ? » - La Quin­zaine Uni­ver­si­taire n° 1340/12 novem­bre 2011

« Dis­ons que dans l’état actuel de l’offre poli­tique, c’est mal par­ti. Il faudrait une forme d’insurrection de l’opinion publique, des pro­fesseurs et des par­ents. Sinon, nous sommes con­damnés au sauve qui peut indi­vidu­el. Sachant que celui qui sauve son enfant d’un des­tin sco­laire calami­teux ne le sauve pas pour autant de vivre dans la société qu’aura pro­duite ce sys­tème sco­laire. » ibid.

« Loin d’être frileuse, notre France sera ouverte au monde et entre­prenante. “Quelle ambi­tion pour la France ?” Préserv­er, pro­téger et con­quérir. Des­tin d’une nation adulte, rev­enue des chimères de l’Impérium et guérie de la mélan­col­ie du déclin. Quelle ambi­tion pour nous, jeunes gens ? Que vous n’en ayez jamais fini avec cette nation insup­port­able. Jamais. » « Quelle ambi­tion pour la France ? » — Tri­bune de Généra­tion République, Le Figaro, 10/04/2001.

« La mort de l’école répub­li­caine et le tri­om­phe du con­sumérisme s’accompagnent d’un réen­sauvage­ment de la société et d’un isole­ment des indi­vidus par la perte de leur mémoire col­lec­tive. » ibid.

Sa nébuleuse

Généra­tion République / Mou­ve­ment des citoyens : créée en avril 2001, « Généra­tion République » a été fondée par David Mar­tin-Castel­nau, ex-prési­dent de la Fon­da­tion Marc-Bloch et ani­mée par Nat­acha Polony (« Venues de tous les hori­zons, les sept familles du Pôle répub­li­cain », Le Monde, 07/02/2002).

Péri­co Légasse : Issu d’une famille de la bour­geoisie basque, Péri­co Olivi­er Sébastien Légasse est le fils de Marc Légasse, écrivain et homme poli­tique basque — il fut le fon­da­teur du mou­ve­ment auton­o­miste au Pays basque français après la Sec­onde Guerre mon­di­ale —, et de Jacque­line Laruncet, fille de Jacques Laruncet, directeur de la mai­son Molineux, célèbre par­fumeur des années 1920, à Paris. Il est aujour­d’hui rédac­teur en chef de la rubrique « art de vivre » à l’heb­do­madaire Mar­i­anne.

En 2018, le célèbre œno­logue Jacques Pui­sais lui pro­pose de présider l’Institut du Goût, une asso­ci­a­tion qui val­orise la recherche sci­en­tifique dans le domaine du com­porte­ment ali­men­taire et met en place des pro­jets d’éducation au goût à des­ti­na­tion des enfants. Désor­mais prési­dente, elle n’hésite pas à affirmer que « le goût et la capac­ité à nom­mer les sen­sa­tions, qui sont au cœur du tra­vail de l’Institut du Goût, rejoignent par­faite­ment cette cer­ti­tude qui m’habite, que la maîtrise de la langue, la pos­si­bil­ité pour un indi­vidu de penser le monde qui l’entoure et de le met­tre en mots, est un des fonde­ments de cette lib­erté que doit con­stru­ire l’école ». Son mari est secré­taire de l’Institut depuis 2015.

Ils ont dit

« On aura com­pris que Nos Enfants gâchés est un pam­phlet bril­lant. Nat­acha Polony, jeune agrégée de Let­tres qui a quit­té l’Éducation nationale “par claus­tro­pho­bie”, s’y déclare d’emblée “réac­tion­naire”, assumant une fonc­tion de “résis­tance” face au com­plot qui liq­uide l’héritage des Lumières, détru­it notre École et met la France en péril… En réal­ité, le pro­pos n’est pas nou­veau. Comme jadis les péd­a­gogues de l’Éducation nou­velle, il dénonce l’éternel “joueur de flûte” qui vient faire pay­er la trahi­son des adultes en emmenant les enfants en enfer. Autre­fois, on stig­ma­ti­sait les “maîtres qui muti­laient l’intelligence et la créa­tiv­ité”. Aujourd’hui, on accuse les péd­a­gogues soix­ante-huitards, libéraux-lib­er­taires évidem­ment, qui ont sac­ri­fié les Human­ités sur l’autel d’une illu­soire égal­ité des élèves, les livrant ain­si pieds et poings liés au cré­tin­isme télévi­suel. » Philippe Meirieu, « Encore un effort pour être vrai­ment réac­tion­naire ! » — Mar­i­anne, 05/03/2005.

« Mais, mal­heureuse­ment, si la plu­part des anti-libéraux sont prompts à dénon­cer les rav­ages du libéral­isme économique, ils écar­tent soigneuse­ment l’hypothèse selon laque­lle leur pro­pre indi­vid­u­al­isme, leur désir de « refaire leur vie » à leur gré, sans se souci­er de la sit­u­a­tion dans laque­lle ils pla­cent leur progéni­ture, pour­raient aus­si être à la source de l’impossibilité de trans­met­tre qu’ils dénon­cent par ailleurs. Mais j’ai bien con­science de franchir ici la ligne rouge : moral­isme ringard sans doute, pétain­isme, même, aux yeux du pres­tigieux com­pagnon d’Arielle Dom­basle. Pour ma part, j’assume… Allez, Nat­acha Polony, encore un petit effort pour être vrai­ment « réac­tion­naire » ! Ibid.

« Au cours d’un échange il y a quelques semaines, vous m’avez con­fié que vous vous con­sid­ériez comme un mélange de réac’ de gauche ‑vous fûtes d’ailleurs can­di­date aux élec­tions lég­isla­tives en 2002 sous les couleurs chevène­men­tistes — et d’anarchiste de droite. Mais en vous lisant et en vous écoutant encore très récem­ment, j’ai remar­qué que vous faisiez sou­vent référence à un auteur, Jacques Ellul, qui se trou­ve être aus­si La référence pour un homme comme José Bové. » « “A l’école, l’état des lieux est apoc­a­lyp­tique” : inter­view de Nat­acha Polony » - Causeur, 19/02/2011.

« Le duo Eric Naul­leau et Eric Zem­mour, s’ils n’exercent plus sur le plateau de Lau­rent Ruquier, agace tou­jours 32% des Français, soit un niveau sim­i­laire à celui de la pre­mière vague l’an dernier. Leurs rem­plaçantes, Audrey Pul­var et Nat­acha Polony, n’atteignent pas leur niveau, agaçant 21% des Français, tout en étant en par­al­lèle moins con­nues que l’ancien duo phare de l’équipe de Lau­rent Ruquier. » « Les per­son­nal­ités qui « aga­cent » les Français » Etude Har­ris Inter­ac­tive pour VSD.

« On s’est con­nus à Mar­i­anne, elle était respon­sable des pages éduca­tion. Et le pre­mier con­tact a été mau­vais, a‑t-il révélé. Elle se dis­ait jaco­bine, moi régio­na­liste. Elle m’a dit : “Le peu­ple basque n’existe pas.” Je me suis dit : “Mais c’est qui cette con­nasse ?” », Péri­co Légasse au sujet de sa pre­mière ren­con­tre avec sa future femme, Voici, 24/07/2013.

« La chaîne [Canal+] incar­ne pré­cisé­ment tout ce que Polony com­bat, à savoir la quin­tes­sence de l’idéologie libérale-lib­er­taire, le fes­tif hypostasié, une out­re pleine de vent. Et puis, quoi qu’on en dise, la ques­tion du salaire peut dif­fi­cile­ment être éludée. Les 1400 euros par émis­sion d’On n’est pas couché font pâle fig­ure en com­para­i­son des gras salaires de la chaîne privée. Accor­dons tout de même le béné­fice du doute à Polony. Espérons sincère­ment qu’elle soit la sou­verain­iste antilibérale décrois­sante qu’elle pré­tend être. Espérons sincère­ment qu’elle n’ait pas cédé, comme tant d’autres avant elle, aux forces de l’argent », Philitt, 19/06/2014.

« Décidé­ment, la mon­di­al­i­sa­tion a bon dos. Poli­tiques et obser­va­teurs de la vie publique s’en don­nent à cœur joie pour lui imput­er tous les maux de la planète, et notam­ment de cette France qui serait privée de pren­dre son des­tin en main. Le dernier essai de Nat­acha Polony, chroniqueuse au Figaro et jour­nal­iste qui berce nos matins sur Europe 1, s’inscrit dans cette veine iden­ti­taire. Elle col­lec­tionne les thèmes clas­siques d’une droite réac­tion­naire : l’école est en berne, le néolibéral­isme anni­hile nos iden­tités, l’Europe détru­it les Etats, la démoc­ra­tie est en panne, le com­mu­nau­tarisme ronge les nations », Le Monde, 23/11/2016.

« Après l’arrêt de « Polo­ni­um », sur Paris Pre­mière, je n’ai pas misé cher sur la peau de Polony à Europe 1. L’éviction de Thomas Sot­to, dont elle s’était payé le luxe de dire du bien alors même qu’on lui avait col­lé au dos l’écriteau des ban­nis, était le prélude. La voici elle-même éjec­tée de la revue de presse qu’elle fai­sait trop bien, avec trop d’humour et trop d’audience pour que le nou­veau maître de la tranche horaire, Patrick Cohen, n’en prenne pas ombrage avant même toute cohab­i­ta­tion », Jean-Paul Brighel­li dans Causeur, 16/06/2017.

« La dérégu­la­tion ? Soyons sérieux deux sec­on­des @NPolony. Avez-vous seule­ment regardé l’évolution du code du tra­vail, des impôts, de l’urbanisme, du code civ­il pour oser affirmer ça ? Avez-vous vu le nom­bre incroy­able de normes qui sont pon­dues chaque année par l’UE ? » Rafaël Eythan, Twit­ter, 02/08/2021.

Ni gauche, ni droite. « Mar­i­anne » ne milite pas, « Mar­i­anne » cogne. Encore lui faut-il trou­ver le bon putch­ing-ball. Sous Nico­las Sarkozy, extase : « La Honte de la République », « Le Voy­ou de la République » même et ce titre, « Putain 4 ans ! ». […] Arrive François Hol­lande. Là, c’est la gueule de bois. Des dirigeants du jour­nal sont débar­qués. Il y a, avec eux, de gros con­tentieux financiers. Surtout, Mar­i­anne qui a per­du son filon édi­to­r­i­al, s’enfonce dans la banal­ité. En 2014, l’hebdomadaire vend moitié moins qu’en 2010 ! […] Le jour­nal n’avait plus d’os à ronger. Renaud Dély, son patron des deux dernières années, va lui en retrou­ver, ce sera la laïc­ité. Mar­i­anne, gar­di­en du tem­ple répub­li­cain, pointe sans phare l’antisémitisme des quartiers depuis un bail. […] Dans ce débat, Mar­i­anne a sou­vent dit la même chose que Le Figaro, mais pas au nom des cathos ; que Le Point, mais pas au nom des libéraux ; et que Valeurs actuelles, mais pas au nom des fachos. Nat­acha Polony reprend le flam­beau. Plus sou­verain­iste, plus con­ser­va­trice que Renaud Dély, plus en prise avec les penseurs aus­si, Polony n’a en général peur ni de s’engager, ni de cogn­er », France Info, 04/09/2018.

Crédit pho­to : Georges Biard via Wikimé­dia (cc)

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